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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 13:30

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Si la Confédération Helvétique est une Europe en réduction dont les institutions fédérales devraient constituer un modèle pour l’Union Européenne, ce modèle, qui a permis aux Etats Suisses ( cantons)  de disposer d’une assez grande indépendance depuis plusieurs siècles en se constituant d’abord en Confédération en 1291 puis un peu plus d’un demi-millénaire plus tard en Fédération, ne permet plus à ces Etats fédérés de préserver  cette indépendance tant en matière de défense qu’en matière de monnaie alors que ces deux matières constituent deux  critères éléments essentiels  de la notion de souveraineté.

 

En effet alors que l’augmentation constante de ses Etats membres jusqu’en 1815 a permis à la Confédération Helvétique de conserver une taille critique lui permettant  de disposer d’une défense indépendante crédible et d’une monnaie unique stable depuis 150 ans , deux siècles plus tard elle n’a plus une taille lui permettant de disposer d’une défense répondant aux menaces auxquelles, en dépit de sa neutralité elle se trouve confrontée comme n’importe quel Etat ni d’une monnaie  répondant aux besoins de son économie.

Lorsque la Suisse n’avait qu’ à craindre que la seule menace pouvant  provenir de la part de ses voisins proches, le système de défense dont elle disposait jusqu’à présent pouvait apparaitre adapté ; mais aujourd’hui alors que la Suisse peut demain, comme n’importe quel autre Etat du monde occidental, en dépit de sa neutralité, faire l’objet d’un tir de missiles  ou d’attentats terrorismes contre ses citoyens ou ses biens  à l’extérieur du pays mais également à l’intérieur, l’armée suisse n’apparait pas plus en mesure de répondre seule, comme celle de ses grands voisins Allemagne, France, Italie, à de telles menaces.

Comment en effet, un petit pays comme la Suisse pourrait être plus capable que ses grands voisins de mettre sur pied seule un système  anti-missile ou assurer la protection de ses citoyens contre les menaces terroristes internationales ?

Croit-elle pouvoir assurer la défense de son espace aérien avec une aviation militaire comportant seulement les 22 avions que les chambres fédérales se sont décidées, après maintes hésitations à acheter, ou assurer la sécurité de ses citoyens avec une armée de milice réduite à 100 000 hommes et s’interdisant toute intervention extérieure ?

Aujourdhui aucun de ses grands voisins n’a même plus les moyens de se défendre seul. Hors l’Otan, en attendant une hypothétique défense européenne, l’Europe est quasiment désarmée et la Suisse pas mieux lotie avec un budget militaire soumis comme ailleurs à de graves contraintes budgétaires.

S’agissant de sa monnaie, la Suisse découvre qu’elle a  perdu également le contrôle en matière de gestion du franc suisse  dont la trop forte attractivité  lui pose problème alors et pourtant qu’elle avait déjà dû affronter ce genre de difficultés il y a maintenant 40 ans après la décision du Président Nixon de supprimer la convertibilité du dollar. Or  désormais depuis la création de l’Euro ayant fait disparaitre notamment le deutschemark  que pouvaient acheter les vendeurs des autres monnaies, les vendeurs d’euros ou de dollars n’ont pratiquement plus le choix actuellement  que de se reporter sur la monnaie dont  la masse en circulation ne peut, sans danger, augmenter sans  rapport avec la taille  de l’économie suisse.

Actuellement la Banque Nationale Suisse qui n’a pas eu d’autre alternative que de fixer à 1.20 franc le  cours plancher de l’ euro, se trouve contrainte pour le soutenir à un tel cours d’émettre chaque jour, 1,5 milliards de francs suisses, à tel point qu’actuellement son bilan totalise déjà près de 350  milliards de francs suisses, somme faramineuse correspondant aux 2/3 du PIB de la Suisse avec le risque si l’Euro ne remonte pas ( et on ne voit pas pourquoi il remonterait alors que ce n’est pas de l’intérêts de la très grand majorité des Etats de la Zone euro qu’il le fasse puisqu’au contraire ils ont besoin de retrouver une certaine compétitivité  et à tout le moins que l’euro « colle » au dollar).

Sans compter que il sera difficile à la BNS de résorber tous ces billets émis sans contrepartie et générateur d’inflation à terme alors qu’elle a pourtant pour seul  mandat de maintenir la valeur de  la monnaie suisse.

On comprend bien à travers les deux exemples de l’armée et de la monnaie que faute d’avoir su  continuer au cours des deux siècles passés de s’élargir en intégrant de nouvelles régions périphériques qui n’avaient  pas forcément vocation historique à rejoindre les Etats qui l’entourent ( Franche-Comté, Savoie, Voralberg………..) la Suisse n’a pas conservé la taille critique que chaque époque impose pour pouvoir conserver l’essentiel de sa souveraineté et donc une certaine indépendance.

Même des Etats désormais moyens comme la France et le Royaume Uni voient chaque jour les limites de leur souveraineté ne serait-ce qu’en matière de défense ou il est patent qu’hors l’Otan, ils  s’avèrent de plus en plus incapables d’assurer  leur défense. 

A défaut de pouvoir conserver l’essentiel de sa souveraineté, un Etat retrouve  au moins l’égalité, quelle que soit sa taille, en intégrant une Fédération d’Etats  ce qui lui redonne une certaine forme de pouvoir qu’il n’a pas sur le plan international.

En effet qui peut croire aujourd’hui que les petits Etats prétendument indépendants sont traités d’égal à égal dans les organisations internationales auxquelles ils ont adhéré ?  La réalité quotidienne montre qu’ils ne sont que les vassaux des grandes et moyennes puissances qui leurs dictent leur vote.

Il suffit de voir le, clivage dangereux qui existe de plus en plus dans les organisations internationales entre le groupe des BRICS et celui des Occidentaux et leurs affidés. L’exemple du Conseil de Sécurité de l’ONU est de plus en plus probant ou l’on voit apparaitre un fossé  de plus en plus profond entre le groupe constitué par les membres permanents  Etats Unis,  France, Royaume Uni et les Etats qui leurs sont redevables d’une part et le groupe constitué autour des deux autres membres permanents Chine et Russie.

Ainsi même un pays comme la Suisse ne peut plus, malgré son statut de neutralité aujourdhui pratiquement vidé de sens, s’autoriser dans certains domaines de voter de manière totalement indépendante.

On le verra d’ailleurs lorsque la Suisse devra voter à l’ONU sur la demande d’admission de la Palestine qui si elle disposait encore d’une politique étrangère véritablement indépendante  ne devrait pas lui provoquer d’états d’âme particuliers. Or Il y a fort à parier que la Suisse se réfugiera derrière la position européenne si les Etats membres de l’Union Européenne membres de l’ONU et surtout de son conseil de Sécurité parviennent à avoir une position commune.

En conclusion alors que la souveraineté ( défense, affaires étrangères, monnaie…) des Etats Moyens s’est considérablement réduite depuis  la deuxième guerre mondiale, celle des petits Etats, quel que soit leur statut et leur richesse relative , malgré  leur farouche volonté d’indépendance,  s’est réduite encore plus en raison de leur dépendance économique croissante à l’égard  de certains Etats ou Groupe d’Etats.

Aujourdhui l’isolement d’un pays  se traduit non seulement  par une perte de souveraineté mais également de l’égalité entre Etats alors que l’intégration à une Confédération, une Fédération voir simplement à une alliance permet à cet Etat de retrouver au moins une réelle égalité avec les autres Etats membres de cette Confédération, cette Fédération ou de cette Alliance.

Même si les Suisses, comme de plus en plus d’ailleurs d’autres Européens,  connaissent de plus en plus mal leur histoire, ils devraient néanmoins s’en souvenir !

 

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