En septembre 2013, Vladimir Poutine résumait la position officielle russe :
« Nous voyons combien de pays euro-atlantiques rejettent leurs racines, y compris les valeurs chrétiennes qui constituent la base de la civilisation occidentale. Ils nient les principes moraux et toutes les identités traditionnelles : nationales, culturelles, religieuses et même sexuelles. »
Il est vrai que la très grande majorité de nos Chefs d’Etat, Rois, Reines, Présidents des Etats Unis ou d’ Europe Occidentale, à une ou deux exceptions près d’un âge avancé, n’ont pas été depuis une quarantaine d’années d’une grande exemplarité, se complaisant à étaler ou à laisser étaler au grand jour les petites misères d’une vie privée fort médiocre dénuée de toute moralité, indigne des responsabilités de leur vie publique qui devrait leur imposer de faire preuve de courage et de dignité aux yeux de leurs concitoyens qui aspirent de plus en plus dans cette période difficile à faire confiance à des hommes ou femmes d’une moralité exemplaire.
Pourtant pour les Romains dont tous les Européens sont les héritiers, le sens de la « dignitas » devait être la qualité première de tout Homme qui se respecte.
Il est tout aussi vrai que l’on assiste en Europe Occidentale à une disparition des élites et à la dictature médiatique de pseudo-philosophes bobos qui ont la prétention de croire que leur « lutte » pour les droits de l’homme est comparable à celui de l’Europe des Lumières alors qu’il ne sont même pas capable d’apporter à leurs concitoyens désorientés par l’instabilité générale une lueur d’espoir dans une vie quotidienne de plus en plus noir. Et pourtant ce que souhaite plus ou moins consciemment la majorité des individus c’est la stabilité dans leur vie familiale, professionnelle, environnement social, moral…
Aujourdhui un sentiment de décadence est partagée par un nombre croissant d’Européens de l’Union Européenne et surtout par des Islamistes radicaux de plus en plus nombreux qui pensent renverser cette civilisation occidentale décadente et la convertir à l’ islam. Face à eux, force est de constater que seule désormais la Russie orthodoxe constitue un rempart contre leurs attaques non seulement aujourdhui au Proche et Moyen Orient, non seulement en Afrique du Nord mais en Afrique noire mais également de plus en plus en Europe.
En effet, faute d’un Etat Fédéral européen non inféodé aux Etats Unis, cette décadence ne peut être stoppée. Et les religions protestantes ou catholiques ne sont plus en mesure de redonner à l’Europe Occidentale la force de réagir.
Un rappel historique n’est pas inutile !
Si depuis le partage de 310 de l’Empire Romain en Empire Romain d’Occident, Rome) et Empire Romain d’Orient (Constantinople) l’Empire est restée divisée entre Occident et Orient :
1. Occident :
Après la chute de Rome en 476 et le renvoi par le germain Odoacre des emblèmes impériaux à Constantinople, la restauration de l’Empire Romain d’Occident (le Ier Reich) a été réalisée par Charlemagne ( un Franc) en l’an 800 jusqu’en 924 (FrankReich) et sa nouvelle restauration par Othon le Grand (un Saxon) en 962 sous forme d’Empire Romain Germanique jusqu’en 1806 après le couronnement comme empereur d’Occident de Napoléon Ier deux ans plus tôt.
Après la chute de Napoléon Ier en 1815 comme nouvel Empereur d’Occident (Improprement appelé Premier Empire alors qu’en réalité « Deuxième Reich d’Occident » français après Charlemagne) puis la proclamation du Deuxième Reich (allemand) à Versailles en 1871 après la disparition de l’Empire de Napoléon III, Hitler a échoué lui aussi dans sa tentative d’instaurer durablement, comme Napoléon Ier, un IIIème Reich qui s’est effondré en 1945.
Le « IVème Reich d’Occident (Washington= IVème Rome) » a été instauré de facto par les américains
2. Orient : après la chute de Constantinople en 1453, l’empire russe (Moscou= IIIème Rome) lui a succédé jusqu’ en 1917, puis « l’Empire Soviétique » a succédé à l’empire des tsars jusqu’à son effondrement en 1990 sous Gorbatchev.
En ce début du XXIème siècle, , l’Empire américain, ressemble de plus en plus à l’empire Romain d’Orient dans le siècle précédent sa chute, endetté et plus capable de supporter le coût militaire de son rôle de gendarme de la planète alors que ses vassaux européens de l’Union Européenne sont tout autant incapables d’assurer seuls leur propre défense et pour des raisons budgétaires ne cessent de diminuer les ressources allouées à celle-ci.
Or les Américains au lieu de respecter la parole qu’ils avaient donnée à Gorbatchev pour obtenir la réunification de l’Allemagne et son intégration à l’Otan n’ont pas hésité non seulement à intégrer à cette alliance les Etats d’Europe Centrale et les Etats Baltes dominés jusqu’en 1990 par l’empire soviétique qui devenaient membres de l’Union Européenne mais également de laisser miroiter à des Etats de l’Europe Orientale ( Géorgie, Arménie, Moldavie Ukraine ) anciens membres comme les Etats Baltes de l’Union Soviétique et de l’empire Russe une possible adhésion à cette alliance faisant espérer à ces Etats une possible adhésion à l’Union Européenne alors qu’une telle adhésion ne présente pourtant guère d’intérêt pour l’Otan sur le plan militaire- si ce n’est que de la placer en frontière immédiate d’une Russie contre laquelle elle était dirigée du temps d’une alliance adverse du pacte de Varsovie pourtant disparue - ni sur un plan économique pour l’Union Européenne.
On comprend aisément dans ces conditions, qu’une Russie renaissante des cendres de l’Union soviétique éprouve après un certain nombre d’avanies ( Kosovo, Libye, implantation des missiles anti-balistiques. politique générale contradictoire à l’égard des islamistes radicaux….) que lui ont fait subir les Occidentaux, perçoivent désormais l’Otan comme une alliance autrefois dirigée contre l’Union soviétique et aujourd’hui encore contre la Russie et par voie de conséquence , faute d’indépendance réelle de la politique étrangère de l’Union Européenne dont la majorité des états sont membres de l’Otan, comme « sous-marin » des américains quand elle propose à des Etats comme l’Ukraine de signer des accords de partenariat lui laissant espérer, qu’elle s’en défende ou non, une future adhésion alors qu’elle se garde de faire parallèlement des telles propositions à la Russie.
Pourtant dès lors qu’à la chute de l’Union Soviétique, les états qui en faisaient partie avait constituée entre eux la CEI et poursuivaient leur rapprochement dans le cadre d’une Union Eurasiatique, il eut été correct de la part de l’Union de proposer collectivement un partenariat à la CEI plutôt que de se lancer dans des négociations bilatérales avec l’Ukraine qui ne pouvaient apparaitre là encore qu’une manière peu habile de torpiller la CEI puis le projet d’Union Eurasienne.
Comme le dit très justement Philippe de Villiers, l’avenir de l’Europe ne doit pas s’écrire sur le continent américain mais sur le continent européen … l’Europe ne peut pas se faire sans la Russie… l’Amérique a tort de vouloir otaniser le monde entier… imposer son modèle de société. L’Europe est devenue la 51 ième étoile du drapeau américain
Malheureusement le mal est fait.
Or si la situation économique de la Russie n’est pas brillante, celle de l’Ukraine est catastrophique et on ne voit pas comment pas plus les USA que l’Union Européenne dans la situation monétaire et économique qui est la sienne puisse venir à son secours ni sur le plan économique ni sur le plan militaire.
Pas davantage que les Etats Unis, l’Union Européenne est capable d’affronter la menace islamique qui se renforce au fur et à mesure que sa décadence générale s’accélère.
Malgré la situation plus favorable de l’Allemagne que celle des Etats Unis, Berlin ne sera pas, en raison d’une histoire encore trop proche la cinquième Rome pas plus que Londres ou Paris faute de leaders charismatiques.
En conclusion les dirigeants de l’Europe Occidentale ont tout fait depuis près d’un quart de siècle pour que d’allié naturel la Russie ne devienne un ennemi.
Or ne nous trompons pas quels seront les derniers des Européens à défendre l’idée impériale romaine face aux nouveaux barbares qui ont commencé à envahir l’Empire que les germains, après l’avoir envahi, avaient perpétué pendant 1330 ans en Europe occidentale et les Russes pendant 464 ans en Europe Orientale ? Ces derniers assurément ! Et certainement pas les descendants de ces autres Saxons et Angles qui ont obligé les légions romaines a évacué dès la Bretagne (devenue Grande-Bretagne).