Les armes nucléaires tactiques sont destinées à être utilisées dans des batailles en première ligne et à une dizaine de kilomètres au-delà de cette dernière. Ils sont beaucoup plus petits que les missiles stratégiques, mais restent l'un des systèmes militaires les plus meurtriers jamais créés.
Dee telles armes n'ont encore jamais été utilisées dans une situation de combat, car les retombées radioactives et la contamination de la région environnante mettraient tout simplement fin à l'assaut en tuant l'ensemble de vos troupes avec l'ennemi.
A un moment où le président Poutine n’hésite pas à menacer d’utiliser l’arme nucléaire tactique, on prend consciences de l’erreur fatale commise par le président Chirac de supprimer l’artillerie nucléaire tactique de l’armée française en estimant que la dissuasion devait reposer sur la seule arme ultime de la force nucléaire stratégique reposant essentiellement sur les missiles balistiques des sous-marins nucléaires et des rafales qu’on ne devrait jamais utiliser.
Or l'Hadès était un missile nucléaire d'une puissance de 80 kt et d'une portée de 480 km.
En 1993, la force Hadès comportait cinq régiments, dont trois de réserve, un escadron de circulation et une batterie anti-aérienne :
le 15e régiment d'artillerie de Suippes ;
le 53e régiment de transmissions, de Lunéville ;
le 37e régiment d'infanterie de Monswiller, régiment de réserve ;
le 79e régiment d'infanterie de Saint-Avold, régiment de réserve ;
le 149e régiment d'infanterie d'Épinal, régiment de réserve ;
l'escadron de circulation routière de Toul, rattaché au 516e régiment du train ;
la batterie Mistral de Bitche, rattachée au 57e régiment d'artillerie.
Le 15e régiment d'artillerie disposait de quinze plates-formes de lancement, il était le seul régiment d'artillerie nucléaire à avoir reçu l'Hadès. Le 53e régiment de transmissions était responsable des transmissions et du réseau informatique entre les autorités gouvernementales et les lanceurs. Les trois régiments d'infanterie de réserve étaient chargés de la protection de la force Hadès.
En septembre 1993, la force Hadès proposa de faire évoluer sa mission. Selon elle, le missile Hadès représentait toujours une capacité de dissuasion et constituait une occasion de partenariat de défense européenne
Le 22 février 1996, le Président Jacques Chirac annonça l'abandon de la composante sol de la force de dissuasion nucléaire française. Les missiles S3 du plateau d'Albion et le système Hadès allaient être démantelés.
Le 30 mars 1996 marqua la fin de la posture de veille technique et opérationnelle de la force Hadès. Le dernier missile est démantelé le 23 juin 1997 et la force Hadès est dissoute le 30 juin 1997.
Comme je l’ai écrit sans succès au président Macron, bien avant que n’éclate le conflit entre la Russie et l’Ukraine, il était indispensable de redoter un corps de bataille constitué des 1ère et 3ème Division d’un régiment de missile Hadès rénovés dès lors que la Russie conservait ce type de régiment nucléaire tactique.
Et on peut espérer que les missiles Hadès ont été mis sous cocon plutôt que détruits.
La parole de la France apparaitrait beaucoup plus crédible que lorsque son ministre des affaires étrangères croit utile de rappeler à la Russie que la France aussi dispose d’une force nucléaire si elle disposait encore d’une force nucléaire de terrain qu’elle pourrait positionner chez nos alliés au lieu et place de quelques chars et de chasseurs alpins,