Au delà du déluge d'analyses plus ou moins documentées diffusées sur les chaines et les radios de l'Europe de l'Ouest et la résistance acharnée de l'armée ukrainienne, on doit objectivement se demander comment l'armée russe peut prendre tranquillement le risque depuis 5 jours de faire avancer lentement en terrain pratiquement découvert et sur une voie pratiquement droite une colonne de véhicules "bite à cul" côtes à côtes sur 2 ou 3 voies à moins de 100 kms de Kiev.
Cela ne peut que signifier qu'en dehors d'une hypothèse de résistance par un combat urbain, l'armée régulière ukrainienne est incapable après 5 jours de combat de s'opposer à la progression non seulement des véhicules de combat mais des véhicules logistiques qui habituellement se situent à bonne distance.
Par ailleurs le plan russe consistant à envahir toute la côte ukrainienne de la mer noire jusqu'à la Transnistrie semble se dérouler au rytme prévu
A un moment où les médias européens présentent le président Ukrainien comme un homme courageux ce qu’il est manifestement, ces mêmes médias ne s’interrogent pas beaucoup sur ses réelles capacités d’homme d’Etat.
En effet, il ne devrait pas découvrir aujourd’hui que l’Otan ne peut intervenir dans le conflit qui oppose son pays à la Russie et compter sur l’émotivité des peuples européens pour forcer moralement les pays européens de l’Otan à se comporter comme si elle en faisait partie.
Il était évident depuis 2014 que son pays ne pourrait pas faire partie de l’Otan.
Il est tout aussi évident que la Russie ne rendrait jamais la Crimée.
Dès lors que depuis l’Ukraine ne s’est pas mise en mesure de disposer d’une armée capable seule de tenir tête à la Russie, si tant est que cela fut possible, elle ne peut régler favorablement par la diplomatie le problème des républiques autoproclamées de Donetsk et du Donbass mal réglé selon elle par les accords de Minsk qu’elle n’a jamais respectés au prétexte qu’elle les avait signés un revolver sur la tempe.
Or il est patent que le président Poutine n’arrêtera pas cette guerre tant que ses objectifs ne seront pas atteints. Et l’on peut penser qu’il se désintéresse totalement de la partie de l’Ukraine située à l’Ouest du Dniepr qu’il considère comme perdue comme trop faiblement russophone et trop occidentalisée du fait de sa proximité par l’histoire avec la Pologne et la Lituanie.
En revanche on peut penser qu’il se contentera d’obtenir une partition de l’Ukraine avec une république « Ukrainienne Libre » démilitarisée disposant d’une neutralité garantie à l’Ouest du Dniepr avec pour capitale Lviv et d’une république potentiellement intégrable à la Fédération de Russie comprenant la partie à l’Est du Dniepr et toute la rive de la mer d’Azov et de la mer Noire jusqu’à la Transnistrie avec Odessa et pour capitale Kiev.
Donc plutôt que de jouer les De Gaulle et de contraindre bientôt 5% de la population ukrainienne à l’émigration et d’accepter de voir détruire la partie estt de son pays, il devrait se poser la question de savoir si malheureusement il ne sera pas contraint de jouer les Pétain.
On peut n'être qu'étonné que les médias se focalisent sur le président de l'Ukraine et qu'aucun ne parle de la position de son parlement la Rada qui a bien son mot à dire sur cette grave question.
Et nul ne sait si un jour le peuple ukrainien ne lui reprochera pas d’avoir jouer les De Gaulle ni si les opinions publiques occidentales ne se retourneront pas et le rendront responsable des difficultés qu’elles vont rencontrer en conséquence d’une guerre qu’elles estimeront ne pas les concerner.
Car si l’histoire se répète on ne peut comparer le Président Poutine à Hitler et l’invasion de l’Est de l’Ukraine à celle de la Tchécoslovaquie car depuis longtemps un traité aurait du être signé entre la Russie et les membres de l’Union Européenne pour régler les conséquences de la fin de l’URSS..