Cambrai est le siège d'un évêché depuis le VI° siècle relevant de la province ecclésiastique de Reims. A l’origine, l'évêché comprend toute la rive droite de l'Escaut jusqu'à son embouchure dans la mer du Nord. Il est bordé au nord et à l'est par le diocèse de Liège, au sud par les diocèses de Laon et de Noyon et à l'ouest par les diocèses d'Arras, réuni à Cambrai, et de Tournai. Il était un des trois diocèses de Basse-Lotharingie, avec ceux de Liège et d'Utrecht et compte six archidiaconés : Cambrai, Brabant, Bruxelles, Hainaut, Valenciennes et Anvers.
Au traité de Verdun en 843 qui partage l’Empire de Charlemagne entre ses 3 petits-fils Charles le Chauve obtient le Royaume de Francie Occidentale (future France, l’ainé Lothaire Ier, la couronne impériale avec le royaume de Francie Médiane sur la rive droite de l'Escaut (ou se trouvent donc Cambrai et le Cambrésis) de la Meuse, de la Saône et du Rhône avec le royaume d’Italie, et Louis le Germanique le royaume de Francie Orientale (future Germanie).
Avant de mourir le 29 septembre 855, Lothaire Ier, par le traité de Prüm, organise le partage de son royaume de Francie Médiane entre ses trois fils : le royaume d'Italie et le titre impérial pour Louis II, la Provence jusqu'à Lyon pour Charles et le reste, c'est-à-dire toute la partie nord de la Francie médiane, de la Frise jusqu'au sud de l'actuel département de la Haute-Marne à Lothaire qu'on appellera royaume de Lotharingie (d'où vient le nom de Lorraine). Lothaire II, reconnu roi par son oncle Louis le par son oncle Louis le Germanique en novembre 855, est sacré roi au début de l'année 856. En 858, il se réconcilie avec son frère Charles de Provence et signe un traité l'instituant héritier de son frère, au détriment de son autre frère Louis II. À la mort de ce dernier en 863, Lothaire ne réussit qu'à imposer sa suzeraineté que sur les comtés de Lyon, Vienne et Vivarais. La Provence lui échappe au bénéfice de son frère aîné Louis II, empereur d'Occident et roi d'Italie. Ses oncles Charles le Chauve et Louis le Germanique envisagent de se partager les terres de l'ancien empereur Lothaire Ier, alors en possession de ses fils Louis et Lothaire II. Lothaire II meurt en 869.
Ses deux oncles en profitent donc pour s'approprier la Lotharingie et signent un traité à Meerssen en 870 pour ce faire. Pour connaître précisément les territoires qui composaient la Lotharingie, il faut se référer à ce traité qui énumère tous les comtés dont se composent les États de Lothaire II : la Toxandrie, les quatre comtés du Brabant, les quatre comtés de la Hesbaye, le Cambrésis, le Hainaut, le Lommensis, le Teisterbant, la Betuwe, le Hattuariensis, les Masau inférieur et supérieur de la rive droite et de la rive gauche de la Meuse, le Liugas, le district d'Aix et le district de Maastricht, le Condroz, l'Ardenne, les cinq comtés de la Ripuarie, le Meinvelt, le Bidgau (y compris le pagus Trevirensis), le comté d'Arlon, les deux comtés de la Woëvre (Methingau et Ivotius), le Saargau supérieur et le Saargau inférieur, le Castricius, le Mosominsis, le Dormois, le Verdunois, le Moslensis , le Nitagau, le Barrois, la Charpeigne, le Bliesgau, le Saulnois, l'Albegau, le Saintois, les deux Ornois, le Tullensis, le Chaumontois, le Soulossois. La Frise, depuis le Sincfal et probablement jusqu'à l'Ems, avec les nombreux comtés saxons, mi-saxons et francs qui y étaient rattachés faisait également partie de la Lotharingie. Louis II, frère de Lothaire II qui aurait dû hériter de son royaume, est occupé à combattre les musulmans dans le Bénévent et ne peut recueillir son héritage.
Avec ce traité, Charles le Chauve acquiert la région jusqu’à la Meuse et le tiers de la Frise sauf Utrecht, ainsi que les régions le long du Rhône et de la Saône. Il annexe Besançon (le reste du Varais passe à Louis), le Lyonnais, le Viennois, le Sermorens, le Vivarais, l’Uzège, c’est-à-dire la portion de la succession de Charles de Provence qui était échue à Lothaire II en 863. Il perd Aix-la-Chapelle et Metz, mais la possession de Besançon et de Grenoble lui ouvre la route de l’Italie, Louis le Germanique obtient les deux tiers de la Frise avec Utrecht et Maastricht, les pays de la rive droite de la Meuse, à l'est de l'Ourthe et de la Moselle avec Metz et le long du Rhin (Aix-la-Chapelle, Sarre, Alsace) et le nord du Jura. Malgré ses protestations et le soutien du pape Adrien II, Louis II ne réussit pas par la suite à récupérer son héritage et meurt en 875.
En 879, le roi de Francie orientale Louis le Jeune occupe presque entièrement la Lotharingie.
En 880, par le traité de Ribemont, les petits-fils de Charles le Chauve, les fils de Louis le Bègue, cèdent leur part de la Lotharingie à Louis III de Germanie (dit aussi Louis le Jeune), fils de Louis le Germanique, qui recueille ainsi l'ensemble de la Lotharingie. En 882, à la mort de Louis le Jeune, son frère, l'empereur Charles le Gros, recueille sa succession. L'empire de Charlemagne est reconstitué à l'exception de la Provence et de la Bourgogne transjurane. Mais Charles le Gros est déposé en 887 à la diète de Tribur (Mayence). Entre-temps, il a détaché la Frise de la Lotharingie en 885.
En mai 895, l’empereur et roi de Francie Orientale et Lotharingie, Arnulf de Carinthie impose son fils bâtard Zwentibold comme roi de Lotharingie. Zwentibold se heurte aux résistances des Grands qui voient avec déplaisir un étranger restreindre leur indépendance. Après le ralliement de Raoul de Cambrai à Zwentibold, le Cambrésis suit les destinées du reste de la Lotharingie. Zwentibold est tué le 30 aout 900 au cours d'une bataille, au voisinage de la Meuse. Débarrassés de Zwentibold, ces vassaux turbulents se tournent vers le roi de Francie Orientale (Germanie) Louis l'Enfant, qui vient de succéder à son père Arnulf. En 903, Louis IV l'Enfant confère à l'un de ses fidèles, le comte Gebhard de Franconie, le titre de duc de Lotharingie. Gebhard est blessé au cours d'une bataille contre les Magyars près d'Augsbourg et meurt en juin 910. Après la disparition du dernier Carolingien d'Allemagne, Charles le Simple réussit à se mettre en possession de la Lotharingie en 911 ; il nomme Régnier marquis. Celui-ci meurt en 915. Après la mort de Régnier, la puissance territoriale semble passer complètement au comte palatin Wigeric (mort entre 919 et 922). En 923, Charles le Simple est défait à la bataille de Soissons. Raoul de France lui succède et réussit partiellement à se faire reconnaître par les Lotharingiens.
En 925 Henri l'Oiseleur, roi de Francie Orientale prend possession de la Lotharingie. Il donne en mariage sa fille Gerberge en 929 à Giselbert qu’il nomme duc de Lotharingie ; celui-ci s’allie à Henri, frère d'Otton Ier, fils d'Henri l'Oiseleur, en révolte contre lui ; Giselbert se noye dans le Rhin en 929 ne laissant qu'un jeune fils, Henri, qui ne tarde pas à mourir. Otton Ier, successeur de son père comme roi de Francie Orientale confie alors le gouvernement de la Lotharingie à son frère Henri, qui a fait sa soumission, mais qui ne peut se maintenir. Il a pour successeur Otton, fils du comte Ricuin de Verdun, qui conserve la dignité ducale jusqu'en 944. À sa mort, c’est, Conrad le Rouge, fils de Werinharius, qui est placé à la tête de la Lotharingie. Otton Ier, roi de Francie Orientale décide d'unir dans les mêmes mains la dignité d'archevêque de Cologne et celle de duc de Lotharingie. C’est son jeune frère Brunon qui reçoit, en 953, cette double mission ; il s'en acquitte avec autant de tact que de vigueur ; il pacifie le pays. Il mate notamment les Régnier et leur confisque leurs terres. Quelques seigneurs qui voient avec déplaisir la rigueur déployée par Brunon tentent de se soulever. Ils protestent contre les exigences du duc, qui prétend raser des forteresses nouvellement édifiées et imposer aux grands des charges inusitées. C'est cet incident qui pousse Brunon à déléguer en 959 une part de son autorité à Frédéric, fils du comte Wigéric, en Haute-Lotharingie et à Godefroid en Basse-Lotharingie. Brunon leur confère le titre de duc et établit donc ainsi deux duchés distincts.
La Haute-Lotharingie deviendra le duché de Lorraine.
.Fulbert, évêque-comte de Cambrai de 933 à 956
Elu évêque par la faveur de Gilbert, duc de Lorraine.
En 948, Otton le Grand qui n’est encore que roi de Francie Orientale (Germanie) lui accorde les droits comtaux sur la ville de Cambrai avec droit de battre monnaie.
.Bérenger, évêque-comte de Cambrai de 956 à 958
Parent de l’empereur Othon. En 958, Cambrai connait l'un des premiers soulèvements communaux en Europe : ses habitants se révoltent contre l'évêque Bérenger. Cette rébellion est sévèrement réprimée
.Ingelram ou Enguerrand, évêque-comte de Cambrai de 958 à 960
Il doit son élection à l’archevêque de Cologne Brunon, frère d’Othon le Grand.
Sous son règne, Cambrai et le Cambrésis dépendent non plus de la Lotharingie ou Lorraine unifiée mais du duché de Basse-Lorraine comme le Hainaut.
.Othon Ier (912-973, duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale (Germanie) de 936 à 961, roi d’Italie en 951, empereur romain germanique de 962 à 973
En 962 Othon Ier, roi de Francie Orientale se fait couronner empereur à Rome par le pape restaurant l'empire disparu en 928 avec le dernier des empereurs carolingiens. Il instaure dans ce qui va s'appeler ultérieurement le Saint Empire, le système de la Reichkirche/ Eglise d'Empire dans lequel le pouvoir comtal est détenu par des vassaux soit laïcs soit évêque, archevêques ou abbés d'abbayes importantes
.Ansbert ou Autbert, évêque-comte de Cambrai de 960 à 965
Il devient évêque par la faveur d’Othon Ier..
Othon II (955-983), roi de Francie Orientale de 961 à 983, roi d’Italie en 980, empereur romain germanique en 973 à 983
Fils d’Othon Ier.
.Wilbold, évêque-comte de Cambrai de 965 à 966
Issu d’une famille noble de Cambrai.
.Tetdon ou Theodotus, évêque-comte de Cambrai de 972 à 976
Noble saxon.
.Rothard, évêque -comte de Cambrai de 976 à 995
D’une famille noble, il est élu de par le consentement de l’empereur Othon II. En 980, il est mentionné dans la liste de ses vassaux qui doivent fournir un contingent pour l'expédition d'Italie : il envoie douze hommes.
.Othon III (980-1002), roi de Francie Orientale de 983 à 1002, roi d’Italie en 996, empereur romain germanique de 996 à 1002
Fils d’Othon II.
En 983, l’empereur Othon III crée douze pairs du comté, vassaux de l’évêque et siégeant aux Etats du Cambrésis.
.Arnould, marquis de Valenciennes de 973 à 1011, comte de Cambrai de ? à 1007
En 973, Régnier, fils du comte Régnier III de Hainaut, dépossédé de son comté et exilé par Brunon de Cologne, tue les comtes Renaud et Garnier, qui s'étaient partagé le Hainaut. L'empereur Otton II fait alors appel à Arnould, qu'il investit de la marche de Valenciennes, tandis que Godefroid de Verdun reçoit le reste du Hainaut. En 979, le roi de France Lothaire menace Cambrai, tandis qu'Otton II se trouve en Pologne. C'est Arnould, aidé du comte Godefroid du Hainaut, qui s'occupe de la défense du territoire et fait appel au duc Charles. De même, Rothard, évêque de Cambrai, invoque l'assistance d'Arnould de Valenciennes et de Godefroid contre Eudes de Vermandois qui construit un château fort à Vinchy, à quatre mille de la cité. Lorsque Godefroid est retenu prisonnier par le roi Lothaire de 985 à 987, il est possible que ce soit Arnould qui aie administré tout le Hainaut. En 998, l'empereur rend Mons à Régnier IV, mais Arnould conserve Valenciennes. Constamment harcelé à Valenciennes par Baudouin IV de Flandre qui s’empare en 1006 de la citadelle, Arnould cède en 1007 le pouvoir comtal à l’évêque Erluin pour obtenir son appui.
.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale de 1002 à 1024, roi d’Italie en 1004, empereur romain germanique en 1002 à 1024
Fils d’Othon III.
.Erluin, évêque-comte de Cambrai de 996 à 1012, comte du Cambrésis de 1007 à 1012,
Il obtient l’investiture de l’évêché de Cambrai de l’empereur Othon III.
En 1007, à la suite de la cession par le comte Arnould, l'empereur Henri II dit le Saint confirme à l’évêque Erluin le pouvoir comtal de tout le territoire du Cambrésis. Dès lors l’évêque de Cambrai cumule les pouvoirs spirituel et temporel sur Cambrai et le Cambrésis, principauté ecclésiastique rattachée au Saint-Empire.
.Gérard Ier (vers 975- 1051) évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1012 à 1049,
Second fils d'Arnold de Rumigny, seigneur de Florennes et petit-fils de Godefroid Ier, comte de Hainaut; ancien élève de Gerbert d'Aurillac, futur Pape Sylvestre II et ancien aumônier de l’empereur Henri auquel il doit son élection.
.Conrad II dit le Salique (990-1039), roi de Francie Orientale de 1024 à 1039, roi d’Italie en 1026, empereur romain germanique de 1027 à 1039, roi de Bourgogne en 1032
Fils d’Henri II.
.Henri III dit le Noir (1017-1056), roi de Francie Orientale de 1028 à 1056, roi de Bourgogne en 1038, roi d’Italie en 1039, empereur de 1046 à 1056
Fils de Conrad II.
.Liébert (Saint), évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1049 à 1076
.Henri IV (1050-1106), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1056 à 1099, roi de Bourgogne en 1056, roi d’Italie en 1080, empereur de 1084 à 1105,
Fils d’Henri III.
Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II décide en 1059 de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur. Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Elu en 1073, le pape Grégoire VII publie un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).
En janvier 1076, un synode d'évêques germanique, reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII fait déposer Henri IV par un autre synode en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes. Le 16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.
À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire en cachette avec une garde réduite, passe le col du Mont-Cenis par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'exc ommunication . Grégoire VII fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.
À la mort du pape Grégoire VII en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087.. Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes.
.Gérard II, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1076 à 1092
Il reçoit l’investiture de l’empereur Henri IV mais le pape Grégoire VII en conteste la légitimité et charge Hugues, l’évêque de Die, de rassembler en 1077 à Autun un concile pour instruire l’affaire ; Gérard ayant attesté par serment de ne pas avoir été informé de l’excommunication de l’empereur est confirmé comme évêque. Cette même année, les bourgeois de Cambrai obtiennent de lui une première charte de franchise (mais celle-ci leur sera retirée par la suite)
.Manassès, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1093 à 1103
Nommé par le pape, investi comme comte du Cambrésis par l’empereur.
.Walcher (ou Gautier ou Gaucher), évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1093 à 1106
C’est encore l’époque de la Querelle dite des Investitures. Nommé par l’empereur Henri IV, il se maintient bien que déposé par le pape au concile de Clermont de novembre 1095. En 1094, l’ancien diocèse d’Arras, uni pendant longtemps à celui de Cambrai, en est séparé et considéré comme un ressort distinct.
.Odon de Tournai, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1105 à 1113
Sacré au cours du concile de Reims de 1105. Robert II, comte de Flandre l’introduit dans Cambrai à la tête d’une armée mais ayant refusé de recevoir l’investiture de l’empereur, il en est chassé par le parti favorable à ce dernier.
.Henri V (1086–1125), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1099 à 1125, roi d’Italie en 1098 , roi de Bourgogne-Provence en 1056, empereur en 1111
Fils d’Henri IV.
Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg . Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII.
.Burchard, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1115 à
.Lothaire III de Supplinbourg (1075-1137) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1125 à 1137 , empereur romain germanique de 1133 à 1137
.Liétard, évêque-comte de Cambrai , comte du Cambrésis de 1131 à 1137
Chapelain de l’empereur Lothaire ; élu en 1131 avec le consentement du pape Innocent II qui se trouve alors à Cambrai, en présence de l’empereur. Mais le pape le dépose en 1137
.Conrad III de Hohenstaufen (1093-1152) roi des Romains (empereur) de 1138 à 1152
.Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (1122-1190),duc de Souabe et d’Alsace, comte palatin de Bourgogne (Franche-Comté) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1190,roi de Bourgogne-Provence en 1152, empereur romain germanique de 1155 à 1190
Fils du précèdent.
.Nicolas Ier de Chièvres, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1137 à 1167
Issu d’une famille noble. L’empereur Conrad III lui confirme tous les privilèges que ses prédécesseurs Peu de temps après l'avènement de Frédéric Ier Barberousse, un incident risque de nouveau réduire les prérogatives de l'évêque de Cambrai. À la Noël de 1152, Thierry comte de Flandre se rend à Trèves à la cour royale, pour y remplir les hautes fonctions de porte-glaive. À cette occasion, il obtient que Frédéric ajoute à ses fiefs flamands la châtellenie du Cambrésis, que Conrad III ne lui avait pas rendue. Le diplôme qui consacre cet accroissement de puissance va être revêtu du sceau royal, lorsque les prélats dont Nicolas a imploré l'intervention parviennent à faire révoquer le décret. Cet échec ulcère profondément le comte qui ne cesse de harceler Nicolas et la commune de Cambrai. Nicolas qui vient de se brouiller avec son cousin, le châtelain Simon qui s'est fait l'allié de la Flandre, doit se résoudre à traiter avec Thierry, en 1153, et à lui reconnaître la châtellenie. Après une nouvelle tentative de l'évêque et de nouveaux combats désastreux pour Cambrai, la paix est définitivement scellée par l'accord de Bapaume le 29 janvier 1160. Le comte reçoit alors des mains de l'évêque l'investiture de la châtellenie qu'il confirme ensuite à Simon.
.Pierre Ier de Flandre ou d'Alsace, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1167 à 1173
Fils de Thierry, comte de Flandre ; Élu non consacré ; il renonce à l'évêché en 1173.
.Robert d'Aire, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1173 à 1174
Élu par la faveur de Philippe, comte de Flandre ; non consacré ; assassiné. .Alard, évêque de Cambrai de 1175 à 1178 Élu non consacré.
.Oger ou Roger de Waurin, évêque-comte des Cambrai de 1179 à 1191
Fils de Roger, seigneur de Waurin, sénéchal de Flandre.
.Jean II d'Antoing, évêque de Cambrai de 1192 à 1196
Fils d’Hugues, seigneur d’Antoing. L’empereur d’abord favorable à Gaucher, chancelier du chapitre, finit par accepter son élection.
.Nicolas II du Rœulx, évêque-comte de Cambrai en 1197
Fils d’Eustache, seigneur de Roeulx, petit-fils d’Arnoult de Hainaut.
.Hugues d’Oisy, évêque-comte de Cambrai de 1197 à 1198
Élu non consacré.
.Henri VI de Hohenstaufen dit le Cruel (1165-1197) roi de Francie Orientale (Germanie) dès 1169 jusqu’à 1197, empereur de 1191 à 1198, roi de Sicile de 1194 à 1197
Fils de Frédéric Ier.
.Philippe Ier de Hohenstaufen (1177-1208 ), roi des Romains en 1198 ,roi de Francie Orientale de 1198 à 1208,
En 1198, deux rois des Romains sont élus: Philippe Ier de Hohenstaufen et Otton d Brunswick. Les deux sont donc candidats pour la couronne impériale. Le pape prend le parti d'Otton IV, mais celui-ci ne sera couronné qu'après l'assassinat de Philippe Ier en 1208
.Otton IV de Brunswick (1175/1176-1218), roi des Romains en 1198, empereur de 1209 à 1214.
.Pierre II de Corbeil, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1199 à 1200,
.Jean de Béthune, évêque-comte de Cambrai, comte de Cambrésis de 1200 à 1219
Fils de Robert V de Béthune, seigneur de Béthune et frère de Baudouin de Béthune, comte d'Aumale. Par sa grand-mère, Jean de Béthune est lié aux comtes de Hainaut. Il se rend à Cologne et demande à Othon IV, roi des Romains, qui réside en cette ville, l'investiture des régales. Puis, en qualité de prince de l'Empire, il accompagne Othon en Italie. Sous son épiscopat, des querelles sans cesse s'élèvent entre lui et la bourgeoisie et Jean est contraint d'abandonner sa ville et ne peut rentrer qu'à l'aide de l’empereur Othon, qui joint aux restrictions déjà imposées aux bourgeois la défense d'avoir un beffroi.
.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1212 à 1250 , roi d’Italie de 1198 à 1250, roi de Sicile de 1198 à1250, roi de Bourgogne-Provence de 1198 à 1250 , empereur de 1220 à 1250
.Godefroid de Fontaines ou de Condé, évêque-comte de Cambrai de 1219 à 1237/1238,
Fils de Roger, seigneur de Condé en Hainaut. Godefroid est élu évêque en 1219 et reçoit l'investiture de l'empereur Frédéric II dans une cour solennelle tenue à Nuremberg en 1220. Diverses émeutes des cambrésiens éclatent pendant son épiscopat. Godefroid ordonne la destruction du beffroi de la ville. En 1238, il achète en viager la seigneurie de Dunkerque.
.Guy Ier de Laon, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1238 à 1248
.Nicolas III de Fontaine, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1248/1249 à 1272, chancelier et conseiller de Richard de Cornouailles, roi des romains Le pape Innocent IV ratifie son élection et lui confie le soin de terminer comme arbitre un différend au sein du chapitre de Liège entre les chanoines qui se sont croisés et ceux qui n'ont point pris part à l'expédition. .Enguerrand de Créqui, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1272 à 1286. En 1280, il préside aux obsèques solennelles de Marguerite, comtesse de Flandre. Enguerrand jouit de la confiance particulière de l'empereur Rodolphe de Habsbourg, qui le charge de mettre Jean d'Avesnes, comte de Hainaut, en possession des terres qui lui ont été conférées En 1284, l’empereur Rodolphe de Habsbourg confirme aux Bourgeois de Cambrai leurs franchises
.Conrad IV (1228-1254), roi de Francie Orientale de 1237 à 1254, roi de Sicile de 1250 à 1254
.Grand Interrègne de 1256 à 1273
.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)
.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272
.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)
.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273 roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace
.Guillaume d'Avesnes, ou de Hainaut (1254 -1296) évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1290 à 1296
Fils de Jean Ier d'Avesnes, et d'Adelaïde de Hollande, frère de Jean Ier de Hainaut, comte de Hainaut, de Hollande et de Zélande. L’évêque Guillaume a beaucoup de querelles avec les membres de son chapitre qui sont en guerre contre son frère Jean d'Avesnes, comte héritier du Hainaut.
.Adolphe de Nassau, (avant 1250- 1298), roi de Francie Orientale de 1292 à 1298, empereur de 1292 à 1298
.Gui II de Colle Medio, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de1296 à 1306
.Philippe de Marigny, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1306 à 1309
.Albert Ier de Habsbourg, (1255-1308), roi de Francie Orientale de 1298 à 1308, empereur de 1298 à 1308
Fils de Rodolphe Ier.
.Pierre III de Lévis-Mirepoix, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1309 à 1324
.Henri VII de Luxembourg (vers 1275-1313), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1308 à 1313 , roi d’Italie de 1311 à 1313, roi de Bourgogne-Provence de 1311 à 1313 empereur de 1311 à 1313
.Louis IV de Bavière (1282-1347), roi de Francie Orientale de 1314 à 1347, roi des Romains en 1314,empereur couronné de 1328 à 1347 .roi d’Italie de 1328 à 1347
.Gui III de Boulogne, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1324 à 1336
.Guillaume d'Auxonne, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1336 à 1342
Son épiscopat est mémorable, par la guerre qui s'élève entre Édouard III, roi d'Angleterre, et le roi de France, Philippe de Valois. Les troupes d'Édouard tiennent le pays, et le prince anglais sentant tout l'avantage qu'il retire de la possession de Cambrai, fait des démarches auprès de l'évêque, pour obtenir l'occupation de la ville ; le roi de France, de son côté, fait la même demande. L'évêque comprend qu'il ne peut rester neutre entre ces deux puissances ennemies et il prend le parti du roi de France. Édouard, irrité de la conduite de la ville, en fait le siège. Le monarque anglais perd beaucoup de monde, et se retire. Découragé, l'ennemi passe en Picardie, non sans désoler les plaines du Cambrésis en laissant une forte garnison dans le château de Thun- l'Évêque. De là, les hommes d'armes de Hainaut font de fréquentes courses dans les environs. L'année suivante, les Cambrésiens supplient Jean, duc de Normandie, que son père, le roi de France, a envoyé dans le pays, de les délivrer de cette bande de pillards. Le duc se rend a leur prière, et vient mettre le siège devant Thun- l'Évêque. Le comte de Hainaut garde rancune aux Cambrésiens, et ne néglige aucune occasion de nuire à leurs campagnes. L'évêque Guillaume obtient, à cette occasion, l'intervention du pape qui, usant des censures, ramène l'ennemi à la raison. Benoît XII, par une bulle du 12 janvier1339 casse et annule la citation donnée par Edouard à l'évêque Guillaume, et déclare sans nul effet la procédure faite contre lui. Philippe de Valois fait l’acquisition du Cambrésis en 1340. Les bourgeois obtiennent le droit de tirer du royaume de France toutes les denrées dont ils ont besoin, sans payer aucun droit de sortie.
.Gui IV de Ventadour, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1342 à 1349
Issu d’une famille vicomtale de Corrèze, vassale des comtes de Poitiers.
.Charles IV de Luxembourg(1316-1378), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1346 à 1378,comte de Luxembourg de 1347 à 1352, roi de Bohême de 1346 à 1378 , roi d’Italie de 1355 à 1378. roi de Bourgogne-Provence de1365 à 1378, empereur (Charles IV) de 1355 à 1378
.Pierre IV de Clermont, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1349 à 1368
Issu d’une importante famille noble du Dauphiné détenant le titre de Baron avant le rattachement du Dauphiné au Royaume de France.
.Robert de Genève, évêque de Thérouanne en 1361, puis évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1368 à 1371, futur anti- pape Clément VII de 1378 à 1392 et enfin comte de Genève sous le nom de Robert II de 1392 à 1394
Issu de la famille des comtes de Genève, vassaux des prince-évêques de Genève. Fils d’Amédée III, comte de Genève.
.Gérard de Dainville, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1372 à 1378
Issu d'une famille illustre d'Artois, il est le frère de Jean de Dainville, chevalier, maître de l'hôtel des rois de France, Jean et Charles V, C’est lui qui, au nom de l’empereur Charles IV investit du comté de Hainaut le comte Albert Ier de Bavière. Les officiers de Gérard ont peu après un démêlé avec le chapitre, pour avoir emprisonné Robert de Noyers, franc servant. Sur la demande de Gérard, le vicaire général chargé de cette affaire, obtient une conciliation en présence de Guillaume, nonce du pape et évêque de Carpentras. Une autre difficulté survient en 1375, entre le magistrat de Cambrai, à l'occasion d'une prorogation de maltôte ou assive, ordonnée du consentement de Gérard sans celui du chapitre. En 1377, il reçoit l'empereur Charles IV dans sa ville. Gérard de Dainville promet, en 1378, obéissance à l'Église de Reims, mais meurt la même année.
.Venceslas II (1361-1419), duc de Luxembourg de 1383 à 1388 empereur (Venceslas Ier) de 1378 à 1400,
Fils de l’empereur Charles IV.
.Jean T'Serclaes, évêque-comte de Cambrai, ,comte du Cambrésis de 1378 à 1389
Issu d'une famille illustre bruxelloise. Sous son épiscopat a lieu le double mariage des enfants de Philippe, duc de Bourgogne, avec ceux d'Albert Ier de Bavière, comte de Hainaut. Jean, appelé plus tard Jean sans Peur, fils aîné de Philippe, épouse Marguerite de Bavière, fille du comte; et Guillaume, frère de Marguerite, épouse la sœur de Jean, laquelle s'appelait également Marguerite.
.André de Luxembourg (vers 1363- 1396), évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1389 à 1396
Fils de Guy de Luxembourg, comte de Ligny-en-Barrois et frère du cardinal Pierre de Luxembourg.
Après la mort de l'évêque Jean T'Serclaes en 1389, le duc de Bourgogne et le comte de Hainaut veulent comme évêque de Cambrai Jean, le fils du comte de Hainaut Albert Ier. Le clergé suit ces vœux, mais l'antipape Clément VII n'approuve pas cette élection et nomme en 1390 André de Luxembourg qui fait partie de l'obédience d'Avignon. Il ne reçoit l'investiture pour son pouvoir temporel de comte de l'empereur Venceslas de Luxembourg qu'en 1395
.Robert Ier de Bavière (1352-1410) comte palatin du Rhin de 1398 à 1410, roi de Francie Orientale (Germanie) d 1401 à 1410 , empereur non couronné de 1401 à 1410.
.Pierre d'Ailly, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1396 à 1411
Issu de la famille noble de Picardie
.Sigismond de Luxembourg (1368-1437) , roi de Hongrie de 1387 à 1437, roi de Francie Orientale (Germanie) de 1411 à 1437, duc de Luxembourg de 1419 à 1433, roi de Bohême de 1419 à 1437, empereur de 1419 à 1437
.Jean V de Gavere, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1412 à 1436
Issu de la famille flamande de Gavere du nom de la seigneurie de Gavere sur l’Escaut entre Gand et Audenarde.
..Albert II de Habsbourg (1397-1439) duc d'Autriche de 1404 à 1439 (Albert V) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1438 à 1439, roi des Romains (empereur) de 1438 à 1439 , roi de Bohême de 1437 à 1439, de Hongrie et de Croatie de 1437 à 1439.
.Frédéric III de Habsbourg (1415-1493) duc d’Autriche (Frédéric V) de 1457 à 1493,roi de Francie Orientale (Germanie) de 1440 à 1486 roi des Romains en 1440 puis empereur de 1452 à 1493, roi d’Italie de 1452 à 1493
.Jean de Bourgogne, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1439 à 1479, et archevêque de Trêves de 1446 à 1479
Fils bâtard du duc Jean sans Peur donc demi-frère du duc Charles le Téméraire Il reçoit en plus l'archidiocèse de Trèves en 1446 après l'excommunication du prédécesseur par Eugène IV. En 1476, le roi Louis XI prend Cambrai et à la mort de Charles le Téméraire en 1477, il l’occupe en en dépossédant la fille unique du duc, Marie de Bourgogne qui a épousé l’empereur Maximilien de Habsbourg.
.Maximilien Ier de Habsbourg (1459-1519) archiduc d’Autriche, roi de Francie Orientale (Germanie) de 1486 à 1519, duc de Bourgogne de 1477 à 1482, empereur de 1505 à 1519
Fils de l’empereur Frédéric III.
.Henri de Bergues, évêque-comte de Cambrai, comte du Cambrésis de 1482 à 1502
Fils bâtard de Jean II de Glymes, seigneur de Bergen op Zoom. Chancelier de l'ordre de la Toison d'or, protonotaire et coadjuteur de l'évêché de Cambrai. Le chapitre s'étant assemblé de son côté à Valenciennes, pour procéder à l'élection, le choix tombe sur lui pour succéder à l'évêque Jean VI de Bourgogne. Il s'occupe d'obtenir le rétablissement de la neutralité de Cambrai, et le départ de la garnison bourguignonne. La neutralité est proclamée à Cambrai en 1482. Les agitations qu'a à souffrir le Cambrésis pendant le règne de Louis XI, ont fort appauvri la ville et les campagnes. En 1497, Henri de Berghes commence à faire frapper en son palais des ducats d'or, des patars, des gros, des demi gros, et deniers. Il célèbre en 1496 le mariage de Philippe, archiduc d'Autriche, avec Jeanne, fille de Ferdinand, roi de Castille.
.Jacques de Croy, évêque de Cambrai, comte du Cambrésis de 1503 à 1516 et duc de Cambrai de 1510 à 1516
À la mort de l'évêque de Cambrai Henri de Berghes, le chapitre se partage entre lui Jacques et François de Melun. Le pape Alexandre VI confirme l'élection de Jacques de Croy. Jacques appartient à la maison de Croy dont l’ancêtre est Antoine Ier le Grand de Croÿ, qui prend de l’influence sous le règne de Philippe le Bon mais que Charles le Téméraire accuse de travailler pour le roi de France. Ses membres sont bannis sous le règne de Charles et déchus de leur rang de chevaliers de l'ordre de la Toison d'or. Après la mort du Téméraire, les Croÿ se posent en indéfectibles défenseurs des droits de Marie de Bourgogne de sorte que son époux Maximilien, s'appuie sur cette famille aux clientèles puissantes. Jacques prend enfin possession du siège par procuration. Il entre dans la ville seulement en 1507. En sa présence, le 10 décembre 1508 se conclue le traité de Cambrai créant la ligue de Louis XII et de l'empereur Maximilien contre les Vénitiens. En 1510 Cambrai est érigé en duché par l’empereur Maximilien de Habsbourg époux de Marie de Bourgogne. Jacques de Croy obtient le titre de duc.
.Guillaume III de Croÿ, évêque de Cambrai, duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1516 à 1519
Fils de Henri de Croÿ, comte de Porcien. Créé cardinal par le pape Léon X lors le 1er avril 1517, Il démissionne du gouvernement du diocèse en 1519 au profit de son frère Robert de Croÿ.
.Charles V de Habsbourg, dit Charles Quint,(1500 -1558) roi de Germanie de 1519 à 1556, roi d’Espagne de 1516 à 1556, roi d’Italie de 1530 à 1556, roi de Sicile de 1516 à 1556, couronné roi de Bourgogne-Provence en 1536 , empereur de 1519 à 1558
En 1543, Cambrai est rattaché au domaine de l'empereur Charles Quint qui y fait construire une citadelle.
.Robert de Croÿ, évêque de Cambrai, duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1519 à 1556
L’année ou Charles Quint devient empereur, il est nommé évêque de Cambrai à un jeune âge pour reprendre la place occupée par son frère Guillaume III de Croÿ. Cela permet que le diocèse de Cambrai, très stratégique, reste dans la famille, et donc d'avoir de l'influence au sein des Habsbourg. En 1529 est signée à Cambrai la Paix des Dames négociée par Marguerite d’Autriche, tante de l’empereur Charles Quint avec Louise de Savoie, mère de François Ier. Celle-ci est rompue en 1536 et dès 1543 Charles Quint récupère le Cambrésis.
.Ferdinand Ier de Habsbourg (1503-1564) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1531 à 1564 ,roi de Bohême de 1526 à 1564, empereur de 1556 à 1564
Fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle, reine de Castille puis d'Aragon, et frère cadet de Charles Quint.
.Maximilien de Berghes, évêque de Cambrai, duc de Cambrai et comte du Cambrésis, de 1556 à 1570, archevêque depuis le 12 mai 1559
Le 12 mai 1559, une bulle du pape érige Cambrai en archevêché, avec quatre évêchés suffragants : Arras, Tournai, Namur, Saint Omer. Mais la réorganisation des évêchés des Pays-Bas lui retire une partie importante de territoire au profit des nouveaux diocèses de Malines et d'Anvers. Il ne conserve que quatre archidiaconés : Cambrai, Brabant, Hainaut et Valenciennes. C’est à Cateau-Cambrésis cette même année 1559 qu’est signé entre le roi d’Espagne, Philippe II de Habsbourg et le roi de France Henri II le traité par lequel, suite à la bataille de Saint Quentin gagnée par le général des armées impériales le duc de Savoie Emmanuel Philibert, l’empire recouvre les villes lorraines de Thionville, Montmédy et Damvillers. Dès 1581, le roi de France Henri IV reprend Cambrai mais doit l’évacuer à nouveau dès 1593.
.Maximilien II de Habsbourg (1527-1576) , archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1564 à 1576, roi des Romains le 30 novembre 1562. roi de Bohême 1564 à 1576, roi de Hongrie de 1564 à 1576, empereur de 1564 à 1576
.Louis de Berlaimont, archevêque de Cambrai, duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1570 à 1596
.Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1576 à 1612, empereur de 1576 à 1612, roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1612, roi de Bohême. de 1576 à 1612,
Fils de Maximilien II et de Marie d’Autriche, fille de Charles Quint.
.Jean Sarazin, archevêque de Cambrai, duc de Cambrai, comte de Cambrésis de 1596 à 1598 Fils d'Antoine Sarazin, seigneur d'Allenes.
.Guillaume de Berghes, archevêque de Cambrai et duc de Cambrai et comte du Cambrésis de 1601 à 1609
En 1595, l'archiduc Albert d'Autriche, gouverneur du Brabant, le nomme à l'évêché d'Anvers. En 1601 il est transféré à l'archidiocèse de Cambrai. Déjà le chapitre métropolitain a élu, pour succéder à Jean Sarrazin, François Buisseret, son doyen, mais l'archiduc menace de saisir les biens des chanoines, si ceux-ci ne lui abandonnent pas le libre choix du successeur du prélat défunt. François Buisseret, en présence de cette menace renonce à son élection.
.Matthias Ier de Habsbourg,(1557-1619) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1612 à 1619,empereur de 1612 à 1619 ,roi de Bohême de 1611 à 1619,roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1619, empereur de 1612 à 1619
Cinquième enfant de l’empereur Maximilien II
.Ferdinand II de Habsbourg (1578- 1637) archiduc d'Autriche, roi de Germanie de 1619 à 1637,roi de Bohême de 1617 à 1619 et de Hongrie de 1618 à 1626 , empereur de 1619 à 1637.
.Ferdinand III de Habsbourg (1608-1657), archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1637 à 1657, roi de Hongrie, de Bohême, empereur de 1637 à 1657
En 1649, Louis XIV tente de s’en emparer puis en 1657 sans succès.
.Léopold Ier de Habsbourg (1640-1705) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1657 à1705, roi de Hongrie et roi de Bohême en 1657 , empereur de 1658 à 1705
Cambrai reste terre impériale, possession des Habsbourg d’Espagne, intégrée aux Pays Bas espagnols jusqu’ à sa conquête à nouveau par le roi de France Louis XIV en 1677. Le traité de Nimègue de 1678 l’accorde à la France.
En 1686, le pape reconnait au roi de France le droit de nommer l’évêque de Cambrai qui demeurent Prince d’empire, duc de Cambrai, comte du Cambrésis ; le puissant chapitre des chanoines perd ainsi son antique privilège de pouvoir élire son archevêque. Fénelon est ainsi le premier archevêque français nommé par Louis XIV.
En 1695, Monseigneur de Fénelon successeur de Monseigneur de Bryas écrit :
« 1. les empereurs ont donné aux évêques de Cambrai la ville de Cambrai avec tout le Cambrésis il y a près de sept cent ans. Alors le Cambrésis était incomparablement plus étendu qu’il ne l’est maintenant.
2. Depuis ces anciennes donations, confirmées par les empereurs successifs des premiers, les évêques de Cambrai ont toujours possédé la souveraineté de Cambrai et du Cambrésis, en qualité de princes de l’empire comme les autres évêques souverains d’Allemagne.
3. L’évêque de Cambrai avait même dans les diètes de l’empire le rang devant celui de Liège. Il n’y a guère plus de soixante ans que ce rang était encore conservé, et que les députés de l’Eglise de Cambrai allaient aux diètes.
4. Il est vrai que les comtes de la Flandre impériale étaient avoués de l’Eglise de Cambrai et que les rois d’Espagne qui ont été comtes de Flandre, ont voulu se servir du prétexte de cette avouerie pour établir leur autorité à Cambrai mais il est clair comme le jour, qu’un simple avoué d’une église n’y a aucune autorité à Cambrai, que sous l’Eglise même qu’il est obligé de défendre et à laquelle il est subordonné. Il est vrai aussi que les rois de France voyant Cambrai si voisin de Paris, et si exposé aux invasions de leurs ennemis, voulurent de leur côté se faire châtelains des évêques, pour avoir aussi un prétexte d’entrer dans le gouvernement de la ville : mais chacun sait que le châtelain de l’évêque, loin d’avoir une autorité au-dessus de lui, n’était en cette qualité que son officier et son vassal. Les choses étaient en cet état, quand Charles-Quint craignant que les Français ne s’emparassent de Cambrai, s’en empara lui-même, y bâtit une citadelle, et en donna le gouvernement à Philippe II, son fils, avec le titre de burgrave. Il fit cette disposition en qualité d’empereur, de qui l’évêque souverain de Cambrai relevait.
5. que du lieu ne laissèrent pas de conserver leur souveraineté sur la ville et sur tout le pays, quoique Philippe eut titre de défenseur de la citadelle.
6. Dans la suite, le duc d’Alençon, fils de France étant venu aux Pays-Bas avec le titre de duc de Brabant, se saisit de la citadelle de Cambrai par une intelligence secrète avec le baron d’Inchy qui y commandait.
7. Le duc d’Alençon ayant bientôt abandonné les Pays-Bas pour retourner en France, il laissa Balagny dans la citadelle : celui-ci exerça une cruelle tyrannie sur la ville et sur le pays ou son nom est encore détesté.
8. Le comte de Fuentes, général de l’armée d’Espagne vint l’assiéger et prit Cambrai
9. Jusque-là, les Espagnols avaient laissé l’archevêque de Cambrai en possession paisible de tous les droits de souverain ; mais comme Balagny l’en avait dépouillé par pure violence, pendant ces horribles désordres, les espagnols commencèrent alors à faire comme Balagny, sur lequel ils avaient fait la conquête, et ils se mirent en possession de la souveraineté sur tout le Cambrésis, excepté sur la châtellenie du Cateau qui est demeurée franche jusqu’au jour présent.
10. D’ailleurs ils laissèrent à l’archevêque en liberté de continuer à envoyer des députés de son Eglise aux Diètes impériales. On a continué à les y envoyer presque pendant tout le temps de la domination d’Espagne
»