La volonté de faire sécession de la Catalogne du Royaume d’Espagne fait peur à l’Union Européenne conçue comme une Europe des Nations, entendu des nations existantes au moment de leur admission.
On observera pourtant un peu paradoxalement que l’ancien président Giscard d’Estaing est à l’origine de la possibilité pour une de ces nations de faire sécession de l’Union Européenne comme vient de le faire le Royaume Uni. mais que l’on interdit à une région de ces nations qui se considère, selon les critères reconnus, comme une nation d’en faire sécession.
Et autre paradoxe, l’admission d’un nouvel Etat sécessionniste est exclu par application de la règle de l’unanimité entre les nations membres actuelles quant bien même ses convictions européenne seraient plus fortes.
Qu’on explique aux citoyens européens que l’Union accepte la possibilité de sécession quand certains de ses Etats membres ont des constitutions (ou ce qui en tient lieu) qui le permettent et d’autres pas.
Le vulgum pecus européen a bien du mal à comprendre que la plupart des Etats membres de l’Union Européenne, à l’exception certes de l’Espagne, ont admis au nom du droit à l’autodétermination la sécession du Kosovo de la Serbie en faisant entorse au principe de l’intangibilité des frontières.
Il a bien du mal à comprendre également que le Royaume Uni, qui certes n’a pas de constitution, ait autorisé un référendum d’autodétermination en Ecosse mais que le Royaume d’Espagne s’y oppose mordicus en invoquant sa constitution qui l'interdit.
Pour ces raisons, l'Ecosse pourrait devenir indépendante et être admise comme Etat membre de l'Union Européenne puisque le Royaume Uni, sorti de l'Union ne pourrait s'y opposer, alors que la Catalogne qui s'est déclarée indépendante ne peut être admise dans l'Union en raison de l'opposition du royaume d'Espagne qui n'accepte pas cette sécession:
Et même que dans certains Etats dont la constitution interdit une telle sécession comme le Canada, la Cour canadienne a déclaré que si une majorité de Québécois, en réponse à une question claire, votaient pour la sécession, des négociations devraient alors avec le pouvoir fédéral canadien.
Qu’on le veuille ou non la démocratie veut que le droit à l’autodétermination prime sur le principe de l’intangibilité des frontières nationales qui n’est plus défendable car il ne garantit plus l’absence de conflit.
Les Etats membres de l'Union Européenne semblent oublier que le 23 décembre 1990, la Slovénie s'est déclarée après un référendum unilatéralement indépendante de la Yougoslavie avec leur bénédiction voire même leur soutien contre les forces armées du gouvernement fédéral d'alors.
Il est tout aussi difficile pour ce vulgum pecus européen de comprendre que plus d’un quart des actuels Etats « nations » de l’Union Européenne ont une taille de territoire, un nombre de population et un PIB largement inférieur à celui de la Catalogne mais qu’on essaye de démontrer qu’indépendante elle ne serait pas viable si elle était exclue de l’Europe.
Surtout qu'avec le renforcement inéluctable des pouvoirs de l’Union Européenne et des Etats régionaux au détriment des actuels Etats Nations membres, ces derniers vont perdre progressivement leur utilité.
N’en déplaise à Monsieur Guy Verhofstadt- qui est hostile à une Union Européenne de 95 membres- il apparait probable que l’avenir de l’Union soit celui d’une Fédération d’Etats Régions et Métropoles.
La notion de nation est une concept discutable et L'Etat national europèen dépèrit.
C’est d’une certaine façon la revanche du Saint Empire Romain Germanique mis à mal par le roi de France avec les Traités de Westphalie et son abolition sous la pression de Napoléon.
L’Union Européenne serait bien avisée d’y réfléchir sérieusement.