On est en droit de se demander si le récent bombardement d’une base aérienne syrienne par l’aviation US sur décision du Président des USA, sans autorisation préalable de l’ONU, en répression à une attaque au gaz sarin dont le gouvernement syrien est accusé avant toute enquête ne constitue pas simplement un coup monté médiatique pour faire oublier au Monde les difficultés rencontrées depuis plusieurs mois par l’Irak pour reconquérir avec l’aide des USA et des Occidentaux la ville de Mossoul en comparaison avec la reconquête d’Alep par le gouvernement syrien avec l’appui des Russes. En effet, il est admis que le Président Syrien Assad est loin d’être un imbécile et donc on se demande bien pour quelles raisons, il aurait ordonné ce genre d’attaque en risquant de mettre son allié russe en difficulté à un tel moment alors que ses troupes regagnent régulièrement du terrain par des moyens traditionnels avec l’appui de celui-ci.
Il n’est pas ridicule de penser que le prétexte ressemble beaucoup au mensonge invoqué par les USA du Président Bush pour engager la guerre d’Irak et faire croire que les USA pourraient s’engager davantage en Syrie.
On ne peut s’empêcher d’avoir le sentiment diffus que le Président Trump se comporte comme un négociateur commercial qui veut améliorer ses arguments de vente d’un accord global avec la Russie. En effet les USA du Président Obama se sont mis hors-jeu des négociations sur l’avenir de la Syrie et actuellement c’est la Russie seule avec l’Iran qui mène celles-ci au grand dam de la Turquie qui, bien que membre d’une Otan dominée par les USA doit rechercher une forme d’alliance avec la Russie.
En fait on peut penser que Président Trump prend conscience que le Président Poutine estime dans de nombreux domaines être dans une position de force telle qu'actuellement il n’a pas grand-chose à lui proposer.
Les bombardements par 59 missiles Tomahawk en Syrie sur l’aérodrome de Shayrat à l’effet limité puisque des avions militaires syriens ont pu en redécoller, révèlent,, comme l’accord pour admettre le Monténégro dans l’Otan sans aucun intérêt militaire ou même le déplacement gesticulatoire, on l’espère, du porte-avion Carl Vinson au large de la Corée, le vœu du Président Trump d’ essayer de faire croire au Russe mais aussi aux Chinois ( les deux membres permanents du Conseil de Sécurité hostiles à toutes ingérences) que les USA sont de retour comme gendarmes du monde.
Espérons que les jours prochains montreront que tel n’est pas le cas et que le président Trump n’a pas complétement changé brutalement sa vision des choses et ne se met pas, sous l’influence des 4 généraux qui l’entourent, dans les traces du Président Bush.
Sinon face à un Président américain qui fait peu de cas de l’Union Européenne celle-ci serait bien inspirée et notamment la France de ne pas s’aligner trop vite sur ses positions. Rappelons que cette dernière s’est ridiculisée en faisant dès le début de la guerre de Syrie un préalable du départ du Président Assad alors que jusqu’à récemment le Président Trump ne le faisait pas et que, sous le prétexte de se montrer désormais plus crédible que son prédécesseur le Président Obama, il dit aujourd’hui le contraire et montre qu’il intervient alors que la faute reprochée au Président Syrien n’est pas prouvée alors que l’utilisation de gaz toxique ligne rouge du Président Obama l’a été établie.
Face à un comportement aussi imprévisible, la plus grande prudence s’impose si nos dirigeants européens ne veulent pas une nouvelle fois se faire ridiculiser.