La Picardie (les villes de la Somme : Saint-Quentin, Ham, Péronne, Bray-sur-Somme, Corbie, Amiens, Picquigny, Abbeville, Le Crotoy, Saint-Valery-sur-Somme; Roye, Montdidier, Doullens, Saint-Riquier, Rue, Montreuil-sur-Mer, Crèvecœur-sur-l'Escaut et Mortagne-du-Nord.
villes contestées d’empire de 1477 à 1529
Le territoire de la Picardie est attribué par le partage de Verdun de 843 à la Francie occidentale comme la plus grande partie de la Flandre et l’Artois. En 965, le roi Lothaire récupère le comté d'Amiens et le remet à Gautier Ier de Vexin, comte de Valois et de Vexin. Cette famille garde le comté d'Amiens jusqu'en 1077 sans parvenir à constituer une principauté territoriale. En 1077, Simon, comte de Valois, puis de Vexin et d'Amiens, se fait moine et ses possessions sont dispersées. Valois revient à son beau-frère Herbert IV de Vermandois, Amiens est réuni à la Couronne, et le Vexin est partagé entre le duc de Normandie et le roi de France. Aucun comte de Picardie n'ayant donc jamais existé, la Picardie n'avait pas au Moyen Âge comme d'autres provinces un blason propre. Les armes des comtes de Crécy, seigneur local le plus puissant du moment, ont toutefois occasionnellement été utilisées, et finalement l'or à trois bandes d'azur.
Au XIème siècle, naissent les puissantes familles nobiliaires de la région: Maison de Vermandois, Maison de Coucy, Maison de Ham, Maison de Mailly, Maison de Rambures, Maison de Soyécourt etc. auxquelles il convient d'ajouter les principautés ecclésiastiques: évêques-comtes de Beauvais, de Laon, de Noyon, abbés-comtes de Corbie etc. De 1117 à 1130, date de sa mort, Thomas de Marle, sire de Marle et de Coucy tient tête au roi de France Louis VI le Gros mais est finalement vaincu. C'est au XIIe siècle que la puissance féodale entame son déclin. Le pouvoir royal s’appuyant sur le mouvement communal tente d’affaiblir les grands féodaux comme par exemple le roi Philippe Auguste qui prend Chauny en 1180 à Philippe d'Alsace, comte de Flandre mais ce dernier parvient à reprendre la ville en 1182.
En 1418, lors de l'arrivée au pouvoir en France du parti bourguignon, les châtellenies de Péronne, Montdidier et Roye sont cédées au duc de Bourgogne Philippe le Bon comme garantie pour le paiement de la dot de Michelle de France qu'il avait épousée en 1409, fille du roi Charles VI.
Philippe le Bon devient duc de Bourgogne à la suite de l’assassinat de son père Jean sans Peur à Montereau.
Philippe Le Bon, le roi Charles VI de France (souffrant de grave folie) et le roi Henri V d'Angleterre forment une triple alliance contre le dauphin, dont ils mettent la légitimité en cause (il serait né d'une liaison de sa mère, Isabeau de Bavière, avec Louis d'Orléans, frère du roi de France Charles VI). Tous trois signent le traité de Troyes le 21 mai 1420, dans la cathédrale de Troyes qui confirment à ce même Philippe la possession des châtellenies de Péronne, Montdidier et Royes.
Le 2 juin suivant, conformément à ce traité et dans la même cathédrale, Henri V d'Angleterre épouse Catherine de Valois, fille légitime de Charles VI de France et d'Isabeau de Bavière. Il est convenu qu'après la mort de Charles VI de France, Henri V d'Angleterre devienne roi de France par son mariage avec la seule héritière légitime du trône de France; le roi d'Angleterre exerce les prérogatives de régent du royaume et se borne à confirmer à Philippe le Bon, comme signataire du traité, les villes de la Somme (notamment les châtellenies de Péronne, Roye et Montdidier) qui garantissent la dot de Michelle de France, alors épouse du duc. Dès le lendemain de ses noces, Henry V met le siège devant Sens, place forte tenue par les Armagnacs. Philippe le Bon est parmi les assiégeants. Sens tombe.
Puis Armagnacs et Bourguignons s'affrontent à la Bataille de Mons-en-Vimeu de 1421, la victoire des Bourguignons fait passer la Picardie sous leur domination.
Après la mort sans enfant encore vivant de son épouse Michelle de France en 1422, le duc de Bourgogne Philippe le Bon ne restitue pas les châtellenies de Péronne, Montdidier et Roye, et obtient, un an plus tard, confirmation de leur possession au nom de Henri VI d'Angleterre.
La conférence d'Arras en 1435 est la première conférence européenne. Outre la France, dont la délégation est menée par le duc de Bourbon, le maréchal de La Fayette et le connétable Arthur de Richemont, et la Bourgogne, conduite par le duc Philippe le Bon en personne, elle réunit l'empereur Sigismond de Luxembourg, le médiateur le comte Amédée VIII de Savoie, une délégation anglaise, les représentants des rois de Pologne, de Castille, d'Aragon.
Par le traité d'Arras, signé le 20 septembre 1435, qui met fin à la guerre entre Armagnacs et Bourguignons, le roi Charles VII, cède à titre de réparation pour l'assassinat de Montereau, les villes de Saint-Quentin, Corbie, Amiens, Doullens, Abbeville, Montreuil-sur-Mer, Rue, Saint-Valery, Le Crotoy, Saint-Riquier, Crèvecœur-en-Cambrésis et Mortagne, le comté de Mâcon et le comté d'Auxerre à Philippe le Bon. Surtout, il donne une indépendance de fait au duché de Bourgogne. Plus précisément, le duc de Bourgogne reste vassal du roi de France mais est dispensé de l'hommage. En échange, Charles VII n'obtient qu'une seule chose, suffisamment importante pour justifier tous ces sacrifices: la reconnaissance de son titre de roi de France. Le 11 décembre 1435, le roi Charles VII jure de respecter scrupuleusement toutes les clauses du traité d'Arras devant le duc de Bourgogne, représenté par Guy III de Pontailler, maréchal de Bourgogne. Néanmoins, le traité d’Arras comporte une clause de rachat possible de ces villes ainsi que de celles de Roye, Péronne et Montdidier par le roi de France.
Villes de la Somme» est le nom alors donné, au XVe siècle, aux places fortes de Picardie défendant le cours de la Somme qui forment, de fait, la frontière nord du royaume de France depuis le traité d'Arras de 1435. Néanmoins, le traité d’Arras comporte, on l'a dit une clause de rachat possible des villes par le roi de France. En septembre 1463, Louis XI use de cette clause de rachat pour 400 000 écus d'or, à la grande fureur de Charles (futur duc de Bourgogne Charles le Téméraire), comte du Charolais : c'est le point de départ de la guerre du Bien public. Pour mettre fin à cette guerre, Louis XI rend les villes à la Bourgogne en 1465 par le traité de Conflans, et en 1468, Charles le Téméraire impose à Louis XI l'abandon définitif de ces villes lors de l'entrevue de Péronne. Louis XI reprend néanmoins Amiens en 1471, promet de rendre les villes de la Somme l'année suivante au traité du Crotoy qui reste sans effet, puis les recouvre enfin définitivement en 1477, après la mort de Charles le Téméraire. Mais en droit, Maximilien de Habsbourg, duc d’Autriche, époux de Marie de Bourgogne, héritière du Téméraire conteste. Cependant, ce n'est qu'en 1529, à la Paix des Dames, que Charles Quint, le petit-fils de Marie de Bourgogne et l'héritier de ce qui avait été l'État bourguignon, renonce officiellement aux villes de la Somme».
En 1557, après un siège commencé le 2 aout, le duc Emmanuel-Philibert de Savoie général des Armées impériales remporte à la tête de l’armée espagnole des Habsbourg d’Espagne de Philippe II, fils de Charles Quint la bataille de Saint Quentin, capitale du Vermandois, contre l’armée du roi de France Henri II ce qui les amène à conclure en 1559 la paix de Cateau-Cambrèsis.
Mais la guerre reprend sous le roi Henri IV et Amiens est prise par les Espagnols en 1597 et fait l’objet d’un siège de 7 mois par les troupes d’Henri IV.
«Réveillez-vous Picards» est l'hymne régional Picard. Il est issu de l'air chanté par les bandes de Picardie. Cet hymne évoque la période qui suit la mort du duc de Bourgogne Charles le Téméraire en 1477. En effet le roi de France Louis XI s'empare du duché de Bourgogne et de la Picardie, qui faisaient partie des Etats Bourguignons. Les soldats bourguignons et picards, qui ont servi Charles le Téméraire pendant des années contre les Français, supplient leur nouveau maître Maximilien d’ Autriche de les mener au combat pour reprendre le duché.
Il reste l'Hymne du Ier Régiment d'Infanterie stationné à Sarrebourg appartenant à la Brigade Franco Allemand.
Réveillez vous Picards,
Picards et Bourguignons.
Apprenez la manière d'avoir de bons bâtons,
Car voici le printemps et aussi la saison
Pour aller à la guerre donner des horions.
Tel parle de la guerre
Mais ne sait pas que c'est :
Je vous jure mon âme que c'est un piteux faict
Et que maints hommes d'armes et gentils compagnons
Y ont perdu la vie, et robe et chaperon.
Où est ce duc d'Autriche?
Il est en Pays-Bas
Il est en Basse Flandre avec ses Picards
Qui nuit et jour le prient qu'il les veuille mener
En la Haute Bourgogne pour la lui contester.
Quand serons en Bourgogne,
Et en Franche-Comté,
Ce sera qui-qu'en-grogne le temps de festoyer
Bouteront le roy de France, dehors de ces costeaux
Et mettrons dans nos panses le vin de leurs tonneaux
Adieu, adieu, Salins,
Salins et Besançon
Et la ville de Beaulne là où les bons vins sont
Les Picards les ont bus, les flamands les paieront
Quatre pastards la pinte ou bien battus seront.
Nous lansquenets et reîtres
Et soudards si marchons
Sans finir de connaître où nous arriverons
Aidons Dame Fortune et destin que suivons
A prêter longue vie aux soldats Bourguignons.
Quand mourrons de malheur
La haquebutte au poing
Que Duc nostre Seigneur digne tombeau nous doint
Et que dedans la terre où tour nous en irons
Fasse le repos guère aux braves Bourguignons
Et quand viendra le temps
Où trompes sonneront
Au dernier Alahau, quand nos tambours batteront
Nous lèveront bannières au ducque Bourguignon
Pour aller à la guerre donner des horions.
Insigne Régimentaire du 1er Régiment d’Infanterie au couleur de la Bourgogne avec au centre l’Aigle impérial bicéphal de Maximilien de Habsbourg.