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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 17:55
Union Européenne--BCE-BNS-Initiative Suisse- Quantitative  Easings pour les gens (Monnaie Hélicoptère)- Monnaie Pleine ou souveraine-Etalon Or-Banques-Crédits-Dépôts

Après la crise de 2008, un grand nombre de mesures ont été prises pour assainir le secteur financier, notamment le renforcement du capital réglementaire exigé pour les banques systémiques, la mise en place de politiques macroprudentielles pour limiter les risques, le renforcement de la réglementation sur les marchés dérivés, l’octroi différé des bonus dans certains pays, etc. Alors que le continent européen est proche de la déflation en dépit des mesures prises (planche à billets) par la BCE pour faire revenir l’inflation aux alentours de 2% une nouvelle crise financière peut survenir qui risquerait fort de mettre à mal la monnaie unique l’Euro voire l’Union Européenne déjà largement secouée par la crise de l’émigration

La mise en place du système dit « monnaie pleine » monnaie 100%, reserve banking ou full reserve banking apparait à certain est un système préférable au système monétaire actuel de fractionnal reserve banking Ses partisans s’inspirent d’un ensemble de propositions qui avaient été formulées dans les années 1930 par un groupe d’éminents économistes comme notamment Irving Fisher et Henry Simons, propositions connues sous le nom de « plan de Chicago ».

Pour eux, la monnaie devrait être créée exclusivement par la banque centrale, qui la distribuerait directement aux agents économiques. Il s’agit là d’une réforme radicale, puisque les banques commerciales ne pourraient plus créer de monnaie en faisant des crédits comme c’est la pratique actuellement ; la banque centrale devrait transmettre directement la monnaie nouvellement créée aux agents non financiers sans passer par l’intermédiaire des banques. Autrement dit les banques ne pourraient prêter que de l’argent qu’elles ont, qui existe, et non de l’argent qu’elles n’ont pas ou qui n’existe pas. Dans la pratique actuelle, la monnaie est créée à l’initiative des banques commerciales et n’est couverte que partiellement par la monnaie centrale (émise par la banque centrale et détenue par les banques sous forme de réserves auprès de la banque centrale). En effet, lorsqu’une banque octroie un nouveau crédit, l’emprunteur reçoit un dépôt bancaire, qui vient augmenter la masse monétaire. La banque doit déposer une petite fraction de ce dépôt sous forme de réserves obligatoires à la banque centrale. Comme les réserves obligatoires sont faibles, et qu’il existe un marché interbancaire de la monnaie centrale, la banque peut octroyer des crédits sans attendre de disposer de réserves nécessaires auprès de la banque centrale. Ainsi, non seulement les banques gèrent les moyens de paiements de la population, mais elles décident également de leur volume. Dans le système monnaie pleine, la création monétaire devient le privilège exclusif de la banque centrale La création monétaire par les banques, bien qu’universelle, peut entrer en contradiction avec le fait que la monnaie est un bien public, crucial au fonctionnement de l’économie, utilisé comme moyen de paiement et réserve de valeur. Deux risques majeurs en résultent en théorie :

1. le premier est celui d’un rythme de création monétaire inadapté, excessif dans la phase haute du cycle financier et insuffisant pendant les crises, puisque la monnaie est créée sur décision d’un secteur privé davantage concerné par son profit plutôt que par le bien-être de la population

2. le deuxième tient au fait que les dépôts bancaires créés par le crédit ne sont pas couverts par un actif liquide, or les systèmes d’assurance des dépôts, mis en place à la suite de la crise des années 1930 pour éviter les « ruées », ne peuvent pas garantir l’intégralité des sommes déposées dans les banques en cas de faillite (par exemple en France, et dans le reste de la zone euro les dépôts sont assurés à hauteur de 100 000 euros). Le système de monnaie « pleine » ou « souveraine » a pour objectif de remédier à ces deux inconvénients, car les banques n’ont plus le pouvoir de création monétaire et doivent couvrir tout nouveau crédit par une réserve de 100 % à la banque centrale, garantissant donc tous leurs dépôts par la monnaie centrale.

Dans ce système, deux types de banques coexistent : des banques de dépôts qui possèdent à leur actif des réserves à la banque centrale du même montant que leurs dépôts ; des banques de crédit attribuant du crédit aux entreprises ou particuliers en se finançant de manière non monétaire c’est-à-dire en empruntant sur les marchés financiers (ce type d’institution bancaire n’a alors pas de dépôts au passif de son bilan mais des emprunts obligataires, en plus du capital). Si une banque exerce ces deux activités, les deux doivent être séparées par une muraille infranchissable. Parallèlement à l’encadrement de la création monétaire par les banques, cette réforme prévoit nouveau mode de distribution de la monnaie au public. Dans le système actuel, la banque centrale crée la monnaie centrale en octroyant des prêts aux banques. Les réserves des banques s’accroissent, ce qui leur permet théoriquement de distribuer davantage de crédits. Cependant, la relation entre réserves des banques et crédit distribué est lâche. Pendant les crises, les banques ont tendance à accumuler des réserves et se montrent réticentes à octroyer des crédits ; la création de monnaie centrale ne parvient pas à alimenter l’économie et la banque centrale se trouve impuissante à faire repartir l’économie. C’est ce qui se passe actuellement en Europe et au Japon depuis les années 1990. Dans le système de monnaie pleine, la monnaie créée par la banque centrale serait directement distribuée aux agents non financiers. Bien que les modalités ne soient pas précisées et que la monnaie puisse aussi bien être distribuée aux agents publics qu’aux particuliers, cette conception pourrait rejoindre celle du « QE pour les gens», dont les tenants préconisent de verser la monnaie centrale créée directement à la population dans l’espoir qu’ils s’en serviront pour consommer ce qui permettrait de lutter contre la déflation. En effet dépit des mesures prises par les banques centrales pour abaisser le taux des crédits et faciliter le refinancement des banques commerciales, celles-ci ne distribuent pas assez d crédit freinant ainsi la reprise de la consommation et de l’investissement Ce système de « monnaie pleine » pourrait en principe protéger l’épargne liquide des faillites bancaires ; en effet, en cas de faillite de la banque, les déposants pourraient recouvrir exactement le montant de leur créance en récupérant la monnaie centrale à l’actif de la banque ; la faillite bancaire devient aussi moins probable puisque le crédit et donc le risque de crédit seraient supprimés dans les banques de dépôt. Le système monnaie plein pourrait aussi contribuer à réduire la fréquence et l’impact des crises financières en annulant ce qui apparaît comme une des principales sources du cycle financier dans le système économique actuel – i. e. les variations du crédit. À l’inverse, la stricte séparation entre monnaie et crédit pourrait contraindre de manière excessive la transformation de maturité par les institutions financières en éliminant les synergies pouvant exister entre l’activité de crédit et la fourniture de dépôts, avec comme résultat un volume de crédit insuffisant et une croissance économique trop faible. En pratique, la mise en place du système dans un pays pourrait se heurter à des obstacles difficilement surmontables. Passer à une monnaie pleine exigerait une période de transition assez délicate. Les banques de dépôts devraient acquérir les réserves nécessaires auprès de la banque centrale, sans doute en lui transférant une partie de leurs crédits. La banque centrale n’ayant pas vocation à distribuer des prêts aux agents privés, il faudrait attendre que les prêts soient remboursés pour arriver à la situation finale, soit plusieurs années en fonction de la maturité des prêts. Pendant ce temps, le business model des banques serait transformé et leur rentabilité n’est pas assurée. À supposer que la période de transition soit achevée et que le système de « monnaie pleine » soit mis en place, trois obstacles semblent importants à considérer. Premièrement, il est difficile de croire que la création monétaire puisse être entièrement contrôlée par la banque centrale, même dans un système de monnaie pleine. Si l’on prend l’exemple d’un petit pays ouvert comme la Suisse, où le système monnaie pleine fait l’objet d’un intérêt croissant, la BNS gère une monnaie qui sert de refuge à l’ensemble des investisseurs mondiaux, Depuis la crise de 2008, elle doit lutter sans relâche pour tenter d’endiguer les afflux de capitaux extérieurs et l’appréciation de sa monnaie. Pour cela, il lui faut acheter continûment d’énormes quantités de devises, principalement de l’euro et du dollar, en moyenne 5,5 milliards de francs suisses par mois depuis 2008. Ces réserves en devises qui s’accumulent à l’actif de la banque centrale – atteignant 602 milliards de francs suisses fin 2015 contre 85 début 2008 – contribuent à augmenter d’autant la monnaie centrale. Ni la fixation d’un cours plafond à 1,2 franc suisse/euro en 2011 ni les taux d’intérêt négatifs en vigueur sur le marché interbancaire depuis la fin 2012 n’ont réussi à réduire la pression haussière sur le franc suisse les capitaux ont continué à affluer et le montant des interventions n’a pas diminué, au contraire. Le problème persiste encore malgré l’abandon du cours-plafond début 2015, les interventions de la Banque Nationale Suisse atteignant toujours 5 milliards de francs suisses par mois. Parallèlement, l’économie suisse a dû s’adapter à une appréciation massive de son taux de change, de plus de 46 % contre euro depuis le début de l’année 2007. Il semble impossible de laisser continuer cette appréciation sans sacrifier des pans entiers de l’économie. Ainsi, tant que la banque centrale doit continuer à intervenir pour empêcher le franc suisse de s’apprécier, elle n’a aucune marge de manœuvre pour décider de la création monétaire. Le système de monnaie pleine ne ferait qu’empirer la tendance à l’appréciation en renforçant le rôle de valeur refuge du franc suisse, puisque ce serait la seule monnaie dont les dépôts seraient entièrement garantis. Seule l’instauration de contrôles de capitaux drastiques pourrait endiguer les entrées de capitaux et rendre son autonomie à la banque centrale. Deuxièmement, toute contrainte sur l’activité bancaire génère habituellement des pratiques de contournement.. Une première manière abrupte de traiter la question est la délocalisation, dont les banques suisses ont déjà menacé en cas de votation favorable. Une autre façon pour les banques d’échapper à la contrainte des réserves à 100 % serait de poursuivre leurs activités de crédit en dollars ou en euros. Une autre méthode de contournement, qui avait d’ailleurs été redoutée par les protagonistes du plan de Chicago, serait de créer des substituts à la monnaie ; il s’agit d’actifs non monétaires mais liquides – par exemple des titres à court terme émis par une banque, qui serviraient de moyen de paiement. Comme cet actif échapperait à son contrôle, la banque centrale verrait son efficacité s’affaiblir. De même, l’émergence ou le développement de monnaies parallèles seraient un moyen de contourner un système de monnaie pleine en proposant aux agents des substituts à la monnaie légale. À cet égard la monnaie WIR émise par la banque du même nom qui est utilisée actuellement par plus de 50 000 PME suisses pourrait encore se développer. Troisièmement, dans ce système, ce seraient les autorités monétaires qui décideraient de la quantité de monnaie à mettre en circulation ; celle-ci n’est donc plus endogène à l’économie mais résulte d’un choix de planification publique. Or cette méthode n’est pas forcément le gage d’une bonne gestion car rien ne dit que la quantité de monnaie créée de cette manière correspondrait aux besoins des agents économiques. Des institutions de contrôle devraient donc être mises en place pour surveiller la pertinence des choix publics en la matière au vu des besoins de financement de l’économie. En proposant de distribuer la monnaie nouvellement créée directement au public sans passer par l’intermédiaire des banques, l’initiative « monnaie pleine », comme le mouvement de « QE pour les gens », a de quoi susciter l’adhésion des populations. Malheureusement ce système n’apparait guère meilleur que le système fractionnaire actuel car il renforcerait le pouvoir, irresponsable en raison de son indépendance de la banque centrale, avec le risque de perdre cette indépendance par le financement monétaire encore plus direct de la dette des Etats ; banque centrale qui elle n’aurait aucune obligation de couverture à 100 % par des dépôts. Alors que les banques commerciales prêtent en faisant une certaine analyse des risques en quoi la Banque Centrale aurait-elle à procéder à une telle analyse de risque. Il suffit de voir le niveau d’endettement sans cesse croissant des Etats-Unis ou de la France pour se dire qu’avec un tel système, la pression des Politiques serait telle que la Banque Centrale perdrait vite son indépendance et se trouverait contrainte de financer les Etats. D’une tentative de lutte contre la déflation on se retrouverait très vite en hyperinflation

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