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20 octobre 2015 2 20 /10 /octobre /2015 08:42
Syrie-Russie-Intervention militaire- Îrak- Intangibilié des frontières-Accords Sykes Piccot-Partition-Etats Alaouite et Chrétien, Chiite,Sunnite,Kurde

Avec l’indépendance du Kosovo, le Président russe Poutine a bien compris que les Etats Unis et leurs vassaux européens de l’Otan se servaient comme cela les arrangeait d’abord des deux principes difficilement conciliables du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes d’une part et de l’intangibilité des frontières d’autre part, ensuite du droit d’ingérence dans les affaires d’Etat souverain au nom de la protection des civils et récemment du principe assez « fumeux » en droit international de « légitime défense ».

Au titre de son droit historique et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, la Russie s’est donc estimée en droit d’annexer la Crimée.

Il est clair désormais que le principe de l’intangibilité des frontières, dès lors qu’il a été bafoué en premier par ceux qui l’avaient créé, celui des peuples à disposer d’eux-mêmes va s’imposer.

Le président Poutine a bien compris aussi qu’après 5 années de guerre civile en Syrie et plus en Irak, et qui risque de revenir au Liban, les populations de ces pays sont irréconciliables pour très longtemps de sorte que désormais les frontières artificielles imposées par les Anglais et les Français dans le cadre des accords Sykes-Picot de 1916 avec l’accord de la Russie entérinés ensuite par la conférence de San Remo de 1920 en se partageant les dépouilles de l’empire Ottoman qui faisaient cohabiter tant bien que mal les populations depuis la chute de l’empire romain d’orient, sont devenus caducs. Aucun gouvernement Syrien futur, avec ou sans Assad ne pourra gouverner l’Etat Syrien restauré dans ses frontières actuelles.

Désormais donc seule la partition des Etats d’Irak (de fait déjà pratiquement en vigueur) et de Syrie sur des bases raciales et confessionnelles est la solution pour rétablir la paix et protéger les minorités et notamment les chrétiens d’Orient dont la Russie s’estime la seule protectrice faute par la France d’assumer à ses côtés sa vocation historique sur ce point.

Après consolidation donc de l’Etat syrien dans sa partie Ouest, et de l’Etat Irak dans sa partie Sud, l’éclatement de ces deux Etats artificiels est inéluctable comme la partition de la Yougoslavie l’est devenue à la différence qu’il n’est même pas sûr que l’on puisse même recréer un Etat multiconfessionnel sur le modèle de celui de Bosnie qui n’apparait guère un succès à ce jour. A maints égards, les problèmes liés au mélange des races et des religions au Proche et Moyen Orient ressemblent de plus en plus à ceux rencontrés dans les Balkans et qui ont conduit à l’éclatement de la Yougoslavie et le retour à l’indépendance d’Etats séculaires fondés soit sur la race soit sur la religion.

Un siècle après la Première Guerre mondiale, toute la géographie du Proche Orient est à revoir!

La Turquie connait de manière durable le problème des Kurdes qui aspirent à retrouver l’Etat éphémère indépendant qu’ils avaient obtenu en 1920 au traité de Sèvre avant qu’on leur retire trois ans plus tard au traité de Lausanne et qui peuvent légitimement espérer le retrouver depuis qu’au Nord de l’Irak, les Kurdes d’Irak ont réussi à se créer un Etat autonome. La question kurde est l’un des éléments de nature à empêcher durablement les progrès de la Turquie vers son adhésion souhaitable à l’Union Européenne. Elle devra un jour ou l’autre finir par admettre que sa nouvelle frontière doit être ramenée à la frontière de l'empire romain sous l'empereur Hadrien et que les kurdes dispersés entre son territoire, la Syrie, l’Irak et l’Iran doivent pouvoir se constituer en un Etat souverain. Profitant de la guerre civile, les Kurdes de Syrie, bénéficient de la part de l’Etat Syrien d’une certaine complaisance pouvant légitimement laisser penser qu’il a admis la sécession future du territoire ou ils sont majoritaires et mènent la guerre aux rebelles arabes pourtant sunnites comme eux.

Au Centre et au Sud de l’Irak, la guerre de religion fait rage entre arabes sunnites et arabes chiites et il parait désormais utopique d’espérer une réconciliation. De même en Syrie, le fossé entre les arabes alaouites d’obédience chiite et les sunnites n’a plus guère de chance de se combler.

La partition des Etats créés il y a un siècle est inéluctable et un nouveau « Congrès de Vienne » devra finir par imposer la création plus que probable des nouveaux Etats suivants :

Un Etat Kurde, un Etat arabe sunnite d’Irak et de Syrie, un Etat arabe alaouite- chrétien qui devrait se fédérer avec le Liban.

Sans oublier qu’un tel Congrès devra aboutir également à la création d’un Etat palestinien fédéré avec le Royaume de Jordanie.

Une telle architecture devrait raisonnablement être acceptée par les Chiites d’Iran, d’Irak et du Liban ainsi que les Alaouites et les Chrétiens de même que par les Sunnites syriens et Irakiens soutenus par les monarchies arabes sunnites, et pourquoi pas par Israël.

On peut penser qu’avec son intelligence à avoir toujours un coup d’avance sur les autres hommes politiques occidentaux, le président Poutine est favorable à une telle solution qui, en outre, aurait l’avantage de créer un précèdent pour la remise en cause de l’intangibilité des frontières en Europe et une meilleure application du principe des peuples à disposer d’eux-mêmes.

La difficulté la plus importante pour un succès d’un tel Congrès proviendra de la Turquie mais la grande instabilité qui est en train de s’y instaurer devrait permettre moyennant de très grandes contreparties à fournir, dans son intérêt bien compris par l’Union Européenne, mais aussi par la Russie, de surmonter tous les obstacles.E

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