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18 août 2015 2 18 /08 /août /2015 17:22

5. Conquêtes des Turcs musulmans de 1299 à 1683 et la conversion d'une partie des chrétiens orthodoxes à l'Islam

En 1299, Osman Ier conquiert la ville byzantine de Mocadène, aujourd'hui Bilecik en Turquie. Cette date marque le commencement de l'Empire ottoman et le début de la constitution de la première armée ottomane. Jusqu'à sa mort en 1326, Osman Ier conquiert plusieurs autres villes et places fortes byzantines, ainsi que certaines principautés turques voisines.

Ses successeurs continuent sa politique d'expansion. L'Empire ottoman conquiert Gallipoli, son premier territoire européen, en 1347, puis s'étend à travers les Balkans.

La perte de Gallipoli par les Ottomans entre 1366 et 1376 bloque Mourad en Anatolie. Les Turcs présents en Thrace, sous l'autorité plus ou moins théorique des Ottomans, remportent cependant des succès, face à des adversaires dont les empires respectifs se sont disloqués en principautés rivales sous le coup de mouvements séparatistes. Andrinople est prise à une date incertaine (entre 1361 et 1371), et les Serbes qui cherchaient à les expulser d'Europe sont battus à la bataille de la Maritsa en 1371, ce qui permet aux Ottomans de vassaliser par la suite une partie des multiples souverains serbes et bulgares.

Alors que l’Espagne à l’Ouest de l’Europe est pratiquement reconquise sur les musulmans, vers la fin du XIVème siècle,, Mourad transfère sa capitale à Édirne (Andrinople) aux dépens de Bursa, marquant ses desseins d’expansion en Europe. Les différentes principautés serbes, bulgares et albanaises sont progressivement vassalisées. En 1389, la victoire décisive à la bataille du champ des Merles en Serbie, dans l'actuel Kosovo, marque la fin de l'existence des royaumes serbes.

En 1453, commandées par le sultan Mehmet II, les armées ottomanes prennent Constantinople et mettent fin à l'Empire byzantin, établissant ainsi la domination de l'empire sur la partie à majorité chrétienne de la Méditerranée orientale. Plusieurs croisades européennes sont écrasées à Nicopolis et Varna ou encore à Alger. La Serbie est définitivement annexée par les Ottomans après la chute de Smederevo, en 1459 ainsi que la Morée et la Bosnie au moment où s’achève pratiquement la reconquête totale de l’Espagne sur les musulmans.

Les Ottomans appellent Roumis les populations chrétiennes, en référence à leur origine issue de l'Empire romain d'orient. L'Empire établit ensuite progressivement sa souveraineté sur toute la partie à majorité musulmane du monde méditerranéen.

Les sultans ottomans voient leur titulature s'enrichir au XVème siècle du vieux titre turc de khan, de celui, iranien, de padishah, puis de celui de calife au XVIème siècle, c'est-à-dire successeur de Mahomet et chef de l’oumma, la communauté musulmane.

Outre les Balkans, l’Italie où dès 1480 une armée ottomane s'empare d'Otrante,

Le contrôle que les Ottomans exercent sur leurs terres est variable ; les provinces lointaines de Tunis et d'Alger ou le khanat de Crimée jouissent d'une large autonomie. Ainsi, son emprise est quasiment nulle sur la Kabylie. Certains États à majorité chrétienne, comme les principautés roumaines de Valachie, Moldavie et, pour un temps, la Principauté de Transylvanie (XIe siècle-1711) payent au sultan un tribut aux XVe siècle-XVIe siècle, mais ne deviennent pas pour autant provinces ottomanes.

L’Empire ottoman est organisé selon le système des millets. De la Bosnie au fin fond de l’Anatolie en passant par les Pomaques, de nombreux chrétiens pauvres (Slaves, Grecs, Arméniens, etc.) ainsi que des Juifs et des Roms se convertissent à l’islam pour ne plus payer le haraç (double imposition sur les non-musulmans) et ne plus subir l’enlèvement des enfants pour les janissaires : « nouvelles troupes », instituées au XIVème siècle par le sultan Orhan. Convertis, ils n’en étaient, pour la plupart, que plus fidèles sujets de la Sublime Porte, afin de bénéficier de la confiance due aux croyants. C’est pourquoi les Turcs actuels de Turquie sont, en majorité, de type caucasien, alors que les peuples turcs d’Asie centrale ont un phénotype asiatique.

Le nouvel empire assure sa cohésion en ouvrant largement l’ascenseur social ottoman : tout janissaire sorti du rang peut, si ses capacités le lui permettent, espérer accéder aux plus hautes fonctions, telles que bey, drogman, capitan pacha, pacha ou vizir, et les exemples foisonnent. Même les aristocrates grecs restés chrétiens peuvent espérer être nommés hospodars (voïvodes) des principautés chrétiennes tributaires. Pragmatiques et non dogmatiques, les sultans ottomans ne pas fait table rase de la civilisation byzantine mais au contraire l’adapte et développe.

Depuis le début du XVIe siècle, les Turcs pratiquent des razzias en Méditerranée occidentale. Débarquant sur les côtes italiennes, provençales ou espagnoles, ils pillaient les villes du littoral et emmenaient certains habitants en esclavage. Rompant avec cette tactique sans système, les Ottomans décident de prendre définitivement l'initiative sur mer en s'opposant de front aux Génois et aux Vénitiens.

En 1517, Sélim Ier conquiert l’Égypte et met fin au sultanat mamelouk. Le calife abbasside Al-Mutawakkil III est emmené à Istanbul comme otage, et cède son titre de Commandeur des croyants. Moins d’un siècle après avoir mis fin à l’Empire byzantin moribond, les Turcs ottomans prennent la succession de la dynastie arabe des Abbassides.

Sous le règne de Soliman le Magnifique, les armées ottomanes parviennent jusqu’à Vienne en 1529 et 1532, dont elles font le siège en vain. Cette avancée marque la limite de l’expansion de l'Empire ottoman en Occident (comme Aden en fixera la limite au sud).

De 1533 à 1536, l’Empire ajoute l’est de l’Anatolie, l’Azerbaïdjan et le Yémen. Les corsaires turcs installés à Alger prennent Tunis aux Hafsides en son nom en 1534, puis la perdent face aux troupes de Charles Quint.

L'Empire trouve sa place dans le jeu diplomatique européen où il est un allié traditionnel de la France, dans une alliance de revers contre les Habsbourg, dès le règne de François Ier.

Alors que les Ottomans sont devenus maîtres de toute la Grèce continentale, seules quelques îles du sud de la Méditerranée leur échappent encore pendant quelques décennies. Rhodes est prise en 1522..

Le fardeau de la guerre défensive des Européens est assumé jusqu'en 1525 par le Royaume de Hongrie puis par l’Autriche des Habsbourg liguée aux autres états du Saint empire romain germanique. Il se crée en particulier une marche militarisée en Croatie, occupée par des milices paysannes.

Les barbaresques, vassaux des Ottomans, mènent tout au long du XVIème siècle une série de pillages contre les comptoirs espagnols et italiens. Pour cette raison même, l'Espagne des Habsbourg entreprend plusieurs campagnes militaires contre l’Empire ottoman et ses vassaux d’Afrique du Nord, enlevant notamment Tunis (1535) mais échouant à Alger en 1541. Cette même année 1541, les Turcs s'emparent de Buda et occupent militairement toute la Hongrie et une partie de la Croatie. En 1544, ils prennent la ville de Kraljeva Velika, d'où désormais ils organisent leurs attaques contre Zagreb.

Après avoir échoué trois ans plus tôt devant Alger, les chrétiens doivent progressivement abandonner leurs possessions au Maghreb. Tripoli dans l'actuelle Libye, qui au cours du Moyen Âge était demeurée une seigneurie arabe, puis passée en 1509 sous domination espagnole et dont l'empereur Charles Quint avait fait en 1530 de la Tripolitaine un fief des chevaliers de l'Hôpital, est prise dès 1551 par les Turcs dont le général, le sultan Turgut Reis, devient le bey de Tripoli.

Le pacha turc de Tripoli prend Kairouan en 1557.

Soliman, alors âgé de plus de 70 ans, déclenche encore en 1566 une campagne en Hongrie.

La mort de Soliman le Magnifique en 1566 marque la fin de l'âge d'or ottoman, et la superficie de l'Empire au XVIe siècle atteint 5 200 000 km. L'Empire ottoman a encore les moyens de grandes expéditions sur mer Ils prennent la Crète en 1569 l’année ou le régent d'Alger, Uludj Ali, à la tête d'une armée de janissaires et de cavaliers tribaux kabyles et arabes, reprend Tunis en 1569.

Les frontières ottomanes ne changent guère après 1566.

Mais Moscou est incendiée eux en 1571,

Dans l'Europe du Sud, une coalition d'États compte alors vaincre l'Empire ottoman sur les mers, puisqu'elle ne le peut sur les terres. À Lépante, envoyé par le roi Philippe II d'Espagne, une flotte coalisée (États pontificaux, République de Venise et Espagne) affronte la grande flotte turque, réputée invincible. En 1571, Lépante voit la destruction de plus de 250 galères turques. Les Espagnols parviennent à reprendre la ville de Tunis et rétablissent le souverain hafside. Les derniers combats qui mettent aux prises Espagnols et Ottomans entraînent de nouvelles destructions.

Mais c'est une victoire sans lendemain, qui ne touche pas aux bases de la puissance turque. En 1573, la flotte ottomane reconstituée pousse les Vénitiens à la paix. Cela permet au sultan de tourner ses ambitions sur l'Afrique du Nord et les possessions vénitiennes (Chypre et des îles en mer Égée) rejoignent progressivement l'Empire. Tunis à demi ruinée tombe finalement aux mains des Ottomans de Sinan Pacha en septembre 1574.

à suivre... VI

6.

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