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18 août 2015 2 18 /08 /août /2015 17:08

1. Christianisation de la Méditerranée et de l’Europe

En 312, la conversion au christianisme de l’empereur romain Constantin va faire de cette religion celle de l’ensemble du monde romain, c’est-à-dire de tous les territoires riverains de la Méditerranée (futurs Espagne, France, Italie, Malte, Slovénie, Croatie, Monténégro, Albanie, Grèce, Syrie, Chypre, Liban, Israël, Egypte, Lybie, Tunisie, Algérie, Maroc plus Chypre et d’une partie de l’Europe Occidentale (futurs Portugal, Angleterre, Belgique, Luxembourg, Rive gauche du Rhin, Suisse, Autriche, Serbie, Macédoine, Roumanie).

La division en deux de l’Empire Romain a lieu à la mort de Théodose le Grand en 395. Les parties occidentales et orientales échoient à ses deux fils. Honorius établit sa capitale à Ravenne et Arcadius à Constantinople. Dès lors, les ambitions politiques des coempereurs ne viendront plus jamais empiéter les prérogatives de l'autre. Et avec l'accession au trône de Léon Ier à Constantinople en 457, les liens dynastiques qui unissaient jusque-là les empereurs d'Orient et d'Occident sont définitivement rompus.

En 476, lors de la chute de l'Empire romain d'occident, l'empereur romain d'orient Zénon devient l'unique dépositaire de l'autorité impériale romaine. Cette chute de l'Empire Romain d’Occident avec la prise de Rome en 476 entraine dans la partie occidentale de l’empire l'installation durable de royaumes généralement d'origine germanique, restés païens du fait de leur faible romanisation. Seuls les peuples les plus romanisés adoptent le christianisme tel les Burgondes, Ostrogoths, Vandales et Wisigoths mais dans sa version arienne. L'afflux de ces peuples « barbares » plus ou moins romanisés ébranle l'unité que le christianisme avait dans l'empire.

Mais déjà lors de Noël d'une année comprise entre 496 et 511, peut-être en 499, Clovis, roi des Francs reçoit baptême avec 3 000 guerriers.

Au VIe siècle, sous le règne de l’empereur Justinien Ier (527-565), ses deux généraux Bélisaire et Narsès reconquièrent une grande partie des provinces occidentales sur les barbares: l'Italie, l'Afrique du Nord, et la Bétique (Espagne du Sud).

Dès ce VIe siècle et durant tout le haut Moyen Âge, la « mission chrétienne » se développe aux confins d'un monde chrétien qui a été jusque-là, à peu de différences près, superposable à l'empire romain de Constantin Ier : celle d'Augustin de Canterbury, envoyé en 596 par le pape Grégoire le Grand auprès des Angles dans le Kent, connaît le succès avec le baptême d'Æthelbert, en 610. Elle est immédiatement suivie, en 616–625 par celle de Paulinus auprès des Angles du nord, en Northumbrie, qui entraîne le baptême du roi Edwin. Des moines anglo-saxons, désireux d'évangéliser les Germains demeurés païens sur le continent, prennent le relais aux VIIe et VIIIe siècles : Willibrord est envoyé en Frise en 695 par le pape Serge II. Peu de temps après, Winfrid le suit. Ce dernier se rend à Rome et y reçoit le sacre épiscopal des mains du Pape en 722. Prenant le nom de Boniface, il est sanctifié à la suite de son martyre à Dokkum, en Frise orientale, en 754.

En Irlande, à la suite de l’arrivée de Saint Patrick et d’autres missionnaires chrétiens dans la première partie du Ve siècle, le christianisme supplante la religion celtique à partir de 600.

Occupant les sphères d'influence franque et byzantine, une certaine compétition a lieu pour convertir les païens entre les Églises de Rome et de Constantinople : les Églises des Bavarois et des Slaves sont fondées sous l'aile bienveillante du Pape romain et placées sous l'autorité d'évêques de Salzbourg vers 757.

En Germanie, Charlemagne se heurte à la résistance des Saxons qu’il finit de convertir par la force, avec leur roi Widukind en 795.

Mais la grande réussite byzantine est la conversion des peuples slaves par les deux missionnaires Cyrille et Méthode. En 843, en vertu du Traité de Verdun, l'empire franc carolingien est divisé en trois États distincts. La Francie orientale, qui deviendra plus tard le Saint-Empire romain germanique, se considère comme l'héritière de l'empire de Charlemagne et de son ambition d'une expansion de l'empire et de l'Église catholique en Europe centrale. Dans la première moitié du IXe siècle, à partir des évêchés de Salzbourg, de Ratisbonne et de Passau, des missionnaires francs pénètrent en Bohême, Moravie et dans la région qui s'étend de la Slovaquie à la Carinthie. Les aristocrates moraves et tchèques adoptent le style de vie et la religion des aristocrates francs. Rastislav qui prend le pouvoir en Grande Moravie en 846 est sans nul doute chrétien, et il a prêté serment de fidélité au roi de Francie orientale Louis II le Germanique. Il étend rapidement son influence à la Bohême et rentre alors en conflit avec Louis le Germanique Vers 860, l'entourage de Rastislav se décide à demander l'appui du pape pour renforcer à la fois son État et la chrétienté. En 862, il effectue le même type de requête à Byzance : Une ambassade est envoyée auprès des deux chefs, spirituel et temporel, de la chrétienté orientale: le patriarche Photius et l'empereur Michel III. Michel III délègue alors en Moravie une mission dirigée par les deux frères pour y créer une Église de rite oriental et établir avec la Grande Moravie des relations durables. Constantin et Méthode qui parlent le dialecte slave de Macédoine ont des facilités pour évangéliser ces peuples à qui ils enseignent une liturgie en langue slave La mission byzantine étend vite son action à la Pannonie (ancienne région de l'Europe centrale, limitée au Nord par le Danube et située à l'emplacement de l'actuelle Hongrie, et partiellement de la Croatie, de la Serbie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Slovénie, de l'Autriche et de la Slovaquie) provoquant ainsi l'opposition de l'archevêque de Bavière qui considère que ses droits sont violés.

En 864, le roi Boris Ier de Bulgarie se convertit a l‘orthodoxie. Suite à de longues délibérations et étouffant une grande révolte de l‘aristocratie bulgare, l‘orthodoxie de Constantinople, préférée au catholicisme de Rome (c‘était déjà la religion de la plupart de la population des régions de Thrace et Macédoine), est adoptée et le pays est converti.

A partir de 867, la situation change à Constantinople, où l’empereur Michel III est assassiné et le patriarche Photius démis de ses fonctions. Constantin et Méthode se rendent alors auprès du pape, apportant à Rome les reliques supposées de Clément Ier qui sont accueillies avec grande vénération par le pape Adrien II. Méthode lui-même, et plusieurs de leurs disciples comme Clément d'Ohrid, sont alors ordonnés prêtres, et le pape accepte l'usage du vieux slave comme langue liturgique, ce qui était un point très épineux en Occident, où seuls l'hébreu, le grec et le latin étaient reconnus comme langues religieuses légitimes. Adrien II consacre aussi Constantin évêque. Mais peu de temps après, en 869, ce dernier meurt à Rome, après être devenu moine sous le nom de Cyrille. Adrien II nomme alors Méthode archevêque de Sirmium, en Pannonie, évêque missionnaire pour les Slaves, chargé d'organiser une province ecclésiastique dans les régions à l'est de Salzbourg

En 870, Méthode est emprisonné en Souabe à l'instigation des évêques allemands qui contestent sa juridiction et n'admettent pas sa liturgie ; il n'est libéré qu'en 873 sur l'intervention du pape Jean VIII. Appelé à Rome en 879-880, il est approuvé par Jean VIII et consacré évêque du royaume de Grande Moravie (de 833 jusqu'au début du Xème siècle, ce royaume slave s'étendit sur les territoires des actuelles République tchèque, Allemagne orientale, Slovaquie et Hongrie nord-occidentale, le sud de la Pologne avec la région de Cracovie et l'ouest de l'Ukraine avec la Galicie).

Autour de 974, l’empereur Otton II du Saint-Empire envahit le Danemark. Le roi Harald à la Dent Bleue et son allié norvégien, Håkon Sigurdsson, perdent une bataille près du Danevirke et sont contraints, pour avoir la paix, d’accepter le baptême et de christianiser leur peuple mais une fois revenu en Norvège, Hakon se débarrasse des prêtres autour de lui et reprend ses anciennes croyances. L’opposition à la foi chrétienne est brisée plusieurs dizaines d'années plus tard avec une violence peu chrétienne, d'abord par le roi Olaf Tryggvason, baptisé en 995. Son œuvre est achevée par Olaf Haraldson (1016-1028). Au Danemark, Harald à la Dent Bleue agit de même. En 985, le royaume est unifié et christianisé sous sa poigne. En Suède, malgré le zèle des missionnaires comme l’évêque Bruno de Querfurt, le paganisme persiste encore au XIème siècle. Les missionnaires, voyant qu’ils ne peuvent pas détruire les anciennes croyances, les christianisent progressivement en récupérant les anciennes déités païennes.

Le véritable fondateur de l'État hongrois Étienne Ier baptisé en 994 devenu roi en 1001 qui impose la conversion au christianisme, malgré les réticences de certains clans. Placé au contact des chrétientés grecques et latines, il choisit le catholicisme romain qui avait pénétré par l'intermédiaire de missionnaires venus de Bohême et de Bavière. Il est canonisé en 1003.

La Christianisation de la Russie Kiévienne après le baptême de Vladimir, prince de Kiev est pratiquement achevé lui aussi vers l’an mil.

Vers l’an Mil donc, la quasi-totalité de l’Europe est Chrétienne à l’exception des territoires des futures Pologne, Lituanie, Estonie, Lettonie et Finlande dont l’évangélisation ne s’achèvera que vers la fin du XIIIème siècle et de ceux déchristianisés qui ont été occupés par l’Islam sur ses rives de Méditerranée occidentale. En revanche le Christianisme a disparu de la rive sud de la Méditerranée et si l’empire romain d’Orient conserve la partie Occidentale de la Turquie, les Chrétiens du reste du Proche Orient sont passés sous domination islamique.

à suivre II

2. conquêtes islamiques et reconquêtes chrétiennes de 622 à l'an 1000​

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