Après 5 mois de négociations infructueuses, après avoir demandé de manière assez puérile la disparition du terme "Troïka" qui choquait leur fierté, après avoir organisé un référendum demandant de voter non contre les "exigences " de l’Europe, et avoir obtenu une large majorité, le gouvernement nombriliste et inexpérimenté grec présente comme les siennes, pour des raisons d’orgueil mal placé, des propositions qui sont, à quelques détails près celles de l’Europe qu’il a fait rejeter par le peuple grec en prétendant que grâce au référendum, il pense désormais obtenir une nouvelle aide de l'Europe que celle-ci aurait du de toute façon lui octroyer..
Quelle peut être la légitimité d'un Parlement Grec pour accepter 5 jours plus tard ce que le peuple souverain grec a refusé par référendum à la demande de son gouvernement ? Ce gouvernement qui a cru naïvement que sa légitimité renforcée par le résultat de son référendum coup de poker allait faire revenir les Etats de l'Eurozone sur leurs demandes répétées.
Seul un nouveau Parlement grec issu de nouvelles élections serait légitime pour accepter les propositions de l'Europe reprises peu ou prou par son Premier Ministre devenu soudainement réaliste face au risque de devoir abandonner l'euro et revenir à la drachme alors que la majorité de ses concitoyens ne le voudrait parait-il pas.
Un referendum sur la question non pas de savoir si le peuple grec acceptait les propositions de l'Europe mais voulait malgré celles-ci conservait l'Euro ou revenir à la Drachme aurait été plus logique et aurait permis seulement au Parlement actuel d'être légitime pour les accepter puisqu'implicitement le peuple souverain grec en voulant garder l'euro lui aurait donné mandat d'accepter les propositions européennes.
Qu’a fait ce gouvernement grec de la fierté ancestrale des Grecs ? Il fait honte à ses Anciens auxquels l’Europe doit beaucoup mais qui savent eux exactement ce que leurs rejetons doivent aujourdhui à celle-ci.
Même en Grèce, le ridicule ne tue plus ! Les partisans de Syriza ne peuvent espérer conserver leur honneur par une pirouette consistant à dire que "61% des Grecs sont pour l'austérité mais 80% pour le maintien dans la zone euro et que c'est l'euro qui l'emporte ".
Après force rodomontades de son ministre des finances Varoufakis, le premier ministre grec Tsipras veut faire avaler au peuple grec toutes les couleuvres de la terre grecque en baissant la jupe de ses Evzones qui paradent devant son Parlement tandis que l’Europe et surtout les Etats membres de l’Eurozone, faisant semblant d'être soulagés par un tel sens nouveau des réalités, pourront désormais s’entendre dire par le reste du Monde :
« Allez-vous faire voir chez vos Grecs ! ».
L’Euro, l’Union Européenne est-elle sauvée par une telle volte-face ?
Certainement pas !
Comme dans la plupart des tragédies grecques tout cela se terminera par un suicide " Suicide qui profitera aux Nationaux-socialistes d'extrême droite comme de gauche hostiles à l'Euro et à l'Union Européenne qui vont pouvoir continuer sans risque de soutenir qu'un Etat membre en difficulté peut renoncer à l'austérité en revenant à sa monnaie nationale car il est fort probable que la Grèce continuera d'être un problème pour l'Eurozone même si les créanciers publiques acceptaient, comme on déjà dû le faire les créanciers privés, de faire grâce à la Grèce des 2/3 de sa dette soit plus de 215 milliards pour lui permettre de revenir dans la norme de 60% d'endettement maximum par rapport à son PIB actuel qu'elle ne respectait pas quand elle a abandonné la Drachme pour l'Euro. Situation inenvisageable car les traités ne permettent pas un tel abandon, sauf pour y déroger, à obtenir que par référendum ou par vote de leur Parlement les Etats membres de l'Eurozone l'acceptent à l'unanimité ce qui serait plus qu'improbable. En outre le FMI ne peut pour sa part accepter un tel abandon de créance de sorte que sa créance sur la Grèce devrait être reprise en plus par ces Etats de l'Eurozone.
Or un rallongement de la durée de remboursement de 350 milliards d'euro même sans intérêt sur 50 ans risque fort de ne pas être respecté.
Après le référendum, la Grèce aurait dû négocier avec les Etats de l'Eurozone un plan d'abandon provisoire de l'Euro et de retour à la Drachme, se déclarer en Etat de faillite comme l'a fait l'Argentine, demander néanmoins à rester membre de l'Union Européenne et lui demander au nom de la solidarité entre Etat membre un plan d'aide humanitaire.
On peut seulement espérer alors que la réelle volonté de réintégrer l'Euro conduirait les Grecs à faire les réformes qu'ils se refusent à mener depuis des années.