A tous les aboyeurs français contre l’Allemagne, assez peu connaisseurs de l’histoire de France et de celle de l’Allemagne, je rappellerai d’abord simplement que cette dernière a réussi à force d’efforts à se relever de la Deuxième Guerre Mondiale et à se réunifier, a largement contribué à la création de l’euro, et soutient à bout de bras, même si c’est son intérêt bien compris, bon nombre d’Etats de l’Union Européenne qu’un certain nombre d’hommes politiques irresponsables ont surendettés.
Ensuite en particulier au Premier Secrétaire du Parti Socialiste français, au nom bien grec Monsieur Cambadelis, ancien militant d'extrême gauche du courant trotskiste proche intellectuellement de Syriza , que si l’Allemagne n’ oublie pas qu’elle a bénéficié des accords de Londres du 27 février 1953 signés entre la RFA d’une part et notamment, la Belgique, le Canada, le Danemark, la France, la Grande-Bretagne, la Grèce, l’Iran, l’Irlande, l’Italie, le Liechtenstein, le Luxembourg, la Norvège, l’Espagne, la Suède, la Suisse, l’Afrique du Sud, les États-Unis, la Yougoslavie et d’autres, il convient honnêtement de rappeler que, c’est sur proposition de son chancelier Konrad Adenauer le 6 mars 1951 que la RFA avait décidé de rembourser pour restaurer sa réputation, un certain nombre de types de dettes allemandes comprenant : .d'une part un montant de 16 milliards de marks résultant des obligations du traité inique de Versailles que la France lui a imposé ayant mis fin à la Première Guerre Mondiale et largement responsable du projet de IIIème Reich d’Hitler (Celles-ci devaient s’élever à 132 milliards de marks-or (dont initialement 50 milliards de marks sous forme d'annuités de 2 milliards) selon la somme fixée en avril 1921. La France récupéra les territoires perdus lors de la guerre de 1870. La Belgique, le Danemark retrouvèrent aussi certaines de leurs régions. L’Allemagne perdit une partie de ses territoires de l'est (Posnanie, district de Dantzig) pour permettre la création de la Pologne. La région allemande de la Sarre demeura sous contrôle administratif international pendant 15 ans. L'Allemagne dut renoncer à son empire colonial. Elle fut aussi soumise à des restrictions militaires, économiques et financières. En 1932, les alliés renoncèrent à toute indemnité de guerre (moratoire Hoover) car l'Allemagne était durement touchée par la crise financière et économique de 1929. Elle n'aura versé au total que 22,8 milliards de marks-or mais devait toujours honorer ses dettes de guerre qui furent soumises à de fréquents recalculs, comme lors des plan Dawes et Young) ainsi que des emprunts souscrits par la République de Weimar. .d'autre part 16 autres milliards de marks représentant des emprunts d'après-guerre auprès des Alliés et principalement des États-Unis, et que s’il est vrai que l'accord signé à Londres, a réduit le montant à rembourser de 50%, soit environ 15 milliards de marks et l’a étalé sur 30 ans, l'Allemagne réunifiée a respecté cet accord en 1990, en procédant à un nouveau remboursement de 239,4 millions de deutsche marks et le 3 octobre 2010, un versement de 69,9 millions d'euros considéré comme le dernier remboursement de ses dettes connues résultant de deux guerres mondiales. Alors qu’on a toutes les raisons de douter que la Grèce en ferait de même quand bien même sa dette actuelle serait étalée sans intérêt sur 50 ans elle-aussi et ce d’autant moins que les Grecs ont l’indécence de soutenir qu’aucun traité de paix comme le traité de Versailles n’a mis fin à la Deuxième Guerre Mondiale (ce qui est vrai) et fixé les indemnités que la Grèce aurait pu peut-être réclamer à l’Allemagne, et que leurs dettes actuelles à l’égard de l’Europe se compenseraient pour une grande partie avec celles que leurs devraient les Allemands à titre de dommages et intérêts pour la guerre. Indécence car un Etat n’emprunte pas à un autre ou à d’autres Etats puis objectent ensuite qu’il ne lui doit rien en invoquant un motif antérieur à sa décision d’emprunt. Si les Grecs estimaient que l’Allemagne leur devait des indemnités de guerre ils auraient dû lui réclamer avant leur entrée dans l’Europe puis dans l’euro. Or, une chose est sûre aujourd’hui s’ils l’avaient fait, ils ne seraient ni dans l’Union Européenne ni dans l’Euro et devraient sans doute rien à l’Allemagne ! Mr Cambadélis ferait bien de se souvenir que la Grèce est surendettée depuis sa création il y a 200 ans alors que si l’Allemagne a été 3 fois en défaut, elle a toujours fait preuve d’une certaine dignité, mis à part la période hitlérienne, à l’égard de ses créanciers ce qui n’a pas été le cas, en dépit de leur besoin affiché de dignité des Grecs dont par exemple l’Etat a déjà fait faillite en 1893 puis avait décidé unilatéralement de diminuer (falsification) la part d’or des pièces frappées au nom de l’Union Latine dont il dut sortir en 1908 et n’a pas encore hésité moins d’un siècle plus tard à falsifier ses comptes pour pouvoir bénéficier de l’Euro. En outre, il convient de rappeler que dès la capitulation allemande et au cours des deux années suivantes, les États-Unis et l'Union soviétique poursuivirent un programme vigoureux de pillage du savoir-faire technologique et scientifique allemand ainsi que des brevets déposés en Allemagne durant la période de guerre. L'historien John Gimbel a chiffré les « réparations intellectuelles » prises par les États-Unis et le Royaume-Uni à près de 10 milliards de dollars. Les réparations allemandes devaient partiellement prendre en outre la forme de travail forcé. En 1947, environ 4 000 000 d'Allemands ont été utilisés pour le « travail de réparation » en Union soviétique, en France, au Royaume-Uni, en Belgique et dans la zone allemande sous contrôle américain. Après la Seconde Guerre mondiale, selon la Conférence de Potsdam tenue entre du 17 juillet au 2 août 1945, l'Allemagne dut payer aux Alliés 20 milliards de reichsmarks, soit environ 315 millions USD, surtout en termes de machines et d'usines. De plus, conformément à une politique systématique de désindustrialisation de l'Allemagne, un grand nombre d'usines civiles ont été démontées pour être transportées en France, en Union soviétique, au Royaume-Uni ou tout simplement détruites. Il est tout simplement hypocrite et irresponsable de la part d’hommes politiques de se mettre à écrire publiquement « une lettre à un ami » anonyme allemand comme le font Mr Cambadélis (ou Monsieur Strauss Kahn) pour le critiquer car la personne qu’ils entendent viser n’a aucune raison de se considérer comme leur ami et donc de se sentir visée et ainsi ils ne prennent pas le risque de se faire moucher.
Aux deux Don Quichotte nationaux socialistes de la gauche française Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon, soutiens actifs de Monsieur Tsipras qui ont cru pertinent de faire référence à l’Allemagne de Bismarck :
1. que si celui-ci a pu être un artisan de la création du IIème Reich Allemand et si Hitler a pu rêver d’un IIIème Reich, ce n’est que parce que Napoléon Ier a été l’instigateur de l’abolition du Ier Reich c’est-à-dire du Saint Empire Romain Germanique qui se voulait le restaurateur avec Otton le Grand en 962 de l’empire romain d’Occident restauré par Charlemagne en l’an 800.
2. que Bismarck a écrit lui-même : « tant qu'à avoir une révolution, mieux vaut la provoquer que la subir et aurait déclaré à Napoléon III : « en Prusse, seuls les rois font les révolutions »
3. que c’est Bismarck qui, en créant dans les années 1880 l’assurance-maladie pour les travailleurs ainsi que l’assurance invalidité et vieillesse, a fait de l’Allemagne une pionnière de la protection sociale des temps modernes ce qu’elle reste aujourd’hui sous la chancelière Merkel et n’a guère de leçon à recevoir sur ce point d’hommes politiques français responsables du déclin constant de la France depuis 1 siècle.
A leur alliée d’un jour pour son soutien à Monsieur Tsipras qui est pour conserver l'euro alors qu'elle prone son abandon, et autre nationale socialiste, Marine le Pen, qu’ en février encore, elle assurait qu'une dette devait être remboursée car c'est "un devoir éthique" mais en juillet, elle a dit au contraire qu'il fallait envisager une restructuration de la dette grecque de sorte que comme le Premier Ministre Grec, si un jour elle est élue, elle pourra sans vergogne faire comme lui vis à vis de ses électeurs en demandant à rester dans l’Euro et à renégocier la dette française qui dépasse désormais les 2000 milliards
Enfin à Nicolas Dupont-Aignan qu’il est déplacé, pour quelqu’un qui veut prendre des accents gaulliens, d’ invoquer au sujet de l’Allemagne actuelle l’idée d’un IVème Reich mais qu’en revanche il devrait se souvenir que les ancêtres de bon nombre de ses compatriotes ont pendant des siècles été sujets du Saint Empire Romain Germanique (Premier Reich) et sont devenus citoyens français par annexion pure et simple sans qu’on ne leur ait jamais demandé leur avis tels les Bourguignons de Franche Comté, les Alsaciens et les Lorrains ou après un plébiscite contestable, les Savoyards, et peuvent de plus en plus se poser la question légitime de savoir s’ils y ont gagné et s’ils ne gagneraient pas aujourdhui, à maints égards à voir restaurer ledit empire plutôt que de rester citoyens d’un des pays du Club Med redevenus fictivement souverain.
Comme les Allemands qui ont toujours le souvenir de l’hyperinflation consécutive à la Première Guerre mondiale et ont de légitime raison d’avoir une politique monétaire rigoureuse, beaucoup de Français savent que leurs gouvernants depuis Philippe le Bel jusqu’à l’époque en cours n’ont jamais fait preuve de rigueur et sont proches sur ce point des Grecs qu’ils trouvent certes sympathiques et n’ont nul envie pour autant de connaitre une nouvelle banqueroute de Law ou le système des assignats de la Révolution que les Grecs risquent fort de connaitre sous une forme équivalente.