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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 12:29

Lors du démembrement de l’empire de Charlemagne en 843, l’ancien Royaume Burgonde est scindé en Duché de Bourgogne rattachée au Royaume de Francie Occidentale, et Bourgogne Transjurane et Cisjurane (dont dépend la Provence) rattachée à la Francie Médiane de l’empereur Lothaire. En 875, profitant de la mort de Louis II, fils de Louis le Germanique, Charles le Chauve s’empare de la Provence et fait de son beau-frère Boson, déjà seigneur du Lyonnais, du Viennois et de la vallée de la Saône, le duc de Provence. Charles se fait aussi sacrer empereur à Rome par le pape Jean VIII. A son retour en France, Charles est pris d’une forte fièvre, un médecin lui fait prendre une médication soit disant empoisonnée. Charles meurt le 6 octobre 877. Son fils Louis le Bègue lui succède sur le trône de Francie occidentale. En 878, le pape Jean VIII est menacé par les invasions sarrasines, et c’est Boson qui assure sa protection en le recevant en Arles s’attirant ainsi ses faveurs. Louis le Bègue de santé fragile meurt en 879 à Compiègne. Ses successeurs, Louis III (royaume des Francs et Neustrie) et Carloman II (Aquitaine et Bourgogne) semblent incapables de lutter efficacement contre la reprise des invasions et leur succession est vivement contestée.

Maison des Bosons

.Boson (879-887), roi de Provence de 879 à 887

Il épouse en 876 Ermengarde, fille de l’empereur Louis II le Jeune. Dès la mort de Louis II le Bègue, les droits de succession de ses fils Louis III et Carloman II sont sérieusement contestés. Le 15 octobre 879, des grands ecclésiastiques et seigneurs se réunissent en concile au château de Mantaille dans la Drôme et choisissent Boson comme roi d’un royaume constitué des vastes possessions de Boson, mais aussi des diocèses des religieux – six archevêques et dix-sept évêques – présents (Aix, Arles, Autun, Avignon, Beaune, Besançon, Chalon, Dijon, Genève, Grenoble, Langres, Lausanne, Lyon, Macon, Marseille, Tarentaise, Tonnerre, Troyes, Valence, Vienne). Boson est couronné quelques jours plus tard à Lyon, par Aurélien, l'archevêque de cette ville. Il installe sa capitale à Vienne, ancienne capitale de la Gaule. Mais il doit faire face à une alliance des rois carolingiens. Louis III de Francie occidentale, Carloman II et leur cousin Charles III le Gros et un représentant de Louis le Jeune, retenu dans son royaume par la maladie se rencontrent en juin 880 en Lorraine. Fin 880, les troupes de l'alliance, après avoir repris Autun, Besançon, Chalon, Mâcon et Lyon, se trouvent devant Vienne. Boson se réfugie avec la plus grande partie de ses troupes dans les montagnes, laissant la défense de la ville sous le commandement de son épouse. Alors que Charles III le Gros est parti recueillir la couronne d'Italie, Louis III et Carloman II abandonnent le siège de la ville et permettent ainsi le retour de Boson dans sa capitale. Charles III le Gros, nouvellement élu empereur d'Occident, fait reprendre la guerre dès le mois d'août 881. Les troupes du roi Carloman II entament à nouveau le siège de Vienne, mais apprenant la mort de son frère le roi Louis III, survenue le 5 août, il lève aussitôt le siège pour aller recueillir la succession. Cependant les troupes de l'empereur Charles III le Gros arrivent à leur tour et réussissent à prendre la ville qui est pillée et incendiée. Richard le Justicier, frère de Boson, prend sous sa protection sa belle-sœur et sa nièce Engelberge et les emmène à Autun. Boson se réfugie en Provence. Avignon, Arles et Marseille sont alors les trois plus importantes villes de la Provence. En 884, à la mort de Carloman II, qui n'a pas de fils, l'empereur Charles III le Gros est appelé pour assurer la régence du royaume de France. Il propose à Boson de le reconnaître comme roi de Provence sous la simple condition d'un hommage au royaume des Francs. Boson meurt le 10 janvier 885. À sa mort, son fils unique Louis est mineur. Sa deuxième épouse Ermengarde, secondée par Aurélien, l'archevêque de Lyon et Barnoin (ou Bernoin), l'évêque de Vienne, assure la régence du royaume de Provence. Son beau-frère, Richard II de Bourgogne dit Richard le Justicier qui a hérité des « honneurs » de Boson, n'hésite pas à se déclarer le protecteur naturel de son neveu Louis, et se saisit du gouvernement des États de Boson. L'empereur Charles III le Gros est le seul prince régnant en position de contester les droits de Louis à l'héritage paternel. Pour prévenir toute opposition de sa part, Ermengarde, se rend en 887, auprès du monarque pour lui présenter Louis et implorer sa protection. Privé d'héritier légitime, Charles III le Gros comble les espérances de la reine. Il adopte Louis comme son fils, et lui confère le titre de roi ce qui lui permet de retourner régner en Provence sous la régence de sa mère.840

.Louis III l'Aveugle (vers 882- 928), roi de Provence de 890 à 928, roi d’Italie en 900 et empereur d’Occident de 901 à 905

Fils de Boson de Provence et d'Ermengarde, fille de l'empereur d'Occident, Louis II le Jeune. En 890, à Valence, le concile des prélats et des grands féodaux élit Louis roi d'Arles, roi de Provence et roi de Bourgogne Cisjurane. En 894, le roi Louis fait acte de soumission au roi Arnulf de Germanie. En 898, Engelberge, sa sœur épouse le duc d'Aquitaine, Guillaume le Pieux qui est aussi comte de Lyon et de Mâcon. A l'appel des grands féodaux pour qui il est le petit-fils de l'ancien empereur Louis II le Jeune, le roi Louis de Provence prend Pavie, chasse le roi Bérenger de Frioul et se fait couronner roi d'Italie, le 12 octobre 900. Puis il épouse fin 900 Anne de Constantinople (fin 887-903), fille de l'empereur romain d’orient Léon VI. En 902, l'ancien roi d’Italie Bérenger de Frioul, lui aussi petit-fils d'un empereur d'Occident (Louis Ier le Pieux), revient avec des forces en nombre, et réussit à chasser d'Italie le nouvel empereur qui est obligé de se réfugier vers la Provence. En 905, Louis est de retour en Italie à l'appel des grands féodaux, mais Bérenger Ier de Frioul, grâce à l'aide des troupes bavaroises, réussit à le faire prisonnier à Vérone et le 21 juillet 905 lui fait crever les yeux (d'où son surnom) et reprend la couronne royale d'Italie. De retour à Vienne, sa capitale, le roi Louis, handicapé par sa cécité, n'est plus en mesure de résister aux demandes de ses féodaux. Fait marquis de Provence, le régent Hugues d'Arles, épouse Willa de Provence, la demi-sœur du roi Louis III l'Aveugle et veuve de Rodolphe Ier de Bourgogne. Le 9 juillet 926, Hugues d'Arles est élu roi d'Italie.

.Hugues d'Arles (v. 880- 947) comte d’Arles, comte de Vienne puis marquis de Provence en 905, régent du royaume de Provence en 911 et roi d’Italie en 926

Fils de Théobald d'Arles et de Berthe, fille illégitime de Lothaire II de Lotharingie. Il épouse Willa de Provence, la demi-sœur du roi Louis III l’aveugle.

Élevé par lui à la dignité de comte d'Arles et comte de Vienne puis marquis de Provence en 905, Hugues devient régent du royaume de Provence en 911 du royaume et quitte Vienne pour s'installes à Arles qui en devient capitale. Il devient roi d'Italie en 926 après accord avec le roi de Bourgogne Rodolphe II. Pendant son règne de roi d’Italie, la Provence est momentanément rattachée au royaume d’Italie mais conformément à cet accord il renonce à ses droits sur le royaume de Provence. À la mort de Louis III l'Aveugle en 928, Hugues revient en Provence pour lui succéder sur le Royaume de Provence et de Bourgogne Cisjurane. Hugues doit toutefois renoncer à ses droits au royaume de Provence et reconnait le fils illégitime de Louis III, Charles Constantin. À la mort de Charles Constantin en 934, il reconnait Rodolphe II de Bourgogne Transjurane comme le roi de Provence et lui abandonne ses droits conformément à l’accord passé en 926. Hugues continue toutefois de porter le titre de marquis de Provence où il est toujours richement possessionné. La Provence qui s’étend du Rhône à La Turbie, à la limite du diocèse de Vintimille, compte vingt-trois cités épiscopales réparties en trois provinces ecclésiastiques : Arles, Aix (dont dépends Antibes) et Embrun dont relèvent Nice, Vence et Glandèves. Chaque année se tient un concile des trois provinces de Provence ainsi qu’une assemblée générale des grands vassaux sous la présidence du marquis. Pourtant la désagrégation de l’organisation administrative carolingienne se poursuit. Dès 948 ou 949, le roi Conrad réussit à faire reconnaître sa suzeraineté sur l'ancien royaume de Provence en créant le marquisat de Provence et en nommant trois comtes et des vicomtes, étrangers au pays, un à Apt, un en Avignon et un à Arles qui va rapidement supplanter tous les autres. Il s'agit du comte d'origine bourguignonne Boson II, à l'origine de la première lignée des comtes de Provence.

.Boson II (910-968) comte d’Arles, d’Avignon et de Provence de 949 à 968

Fils de Rotboald (Roubaud) ou Rodboald d'Agel (noble mâconnais) fait comte de Provence en 903 par Louis III l'Aveugle.

Son suzerain le roi Conrad (937-993) se montre très actif en Provence ; ainsi en 963, il délivre un diplôme à l’abbaye de Montmajour ; l’année suivante il est présent à Arles.

.Guillaume Ier le libérateur (955-993), comte d'Avignon en 948, comte de Provence en 972, marquis de la Provence arlésienne en 972 et prince de toute la Provence en 991

Fils de Boson II comte d'Arles et de Constance de Provence. Guillaume est connu pour avoir réuni une armée de seigneurs provençaux et chassé les sarrasins des côtes provençales en 972. Il est alors surnommé "le libérateur" et prend le titre de marquis de Provence. Il reconnait l’autorité du roi Conrad lequel en 976 et en 978 tient un plaid dans la ville d’Arles. La royauté est alors respectée en Provence ou c’est toujours au nom du roi que les maitres du ban exercent le gouvernement des hommes. Sa victoire sur les sarrasins permet à Guillaume d'obtenir la suzeraineté de fait de la Provence. Il distribue les terres reconquises à ses vassaux. Arles retrouve son statut de capitale quand peu après 981, il revient s'y établir. De lui sont issus les premiers comtes de Provence, qui s'allièrent ensuite aux comtes de Barcelone. Roubaud, quant à lui, est l’origine de la tige des comtes de Forcalquier. .Rotboald Ier ( - 1008) comte de Provence avec son frère Guillaume Ier de 968 à 1008, marquis de Provence de 993 à 1008 Fils de Boson II, comte d’Arles et de Constance de Provence donc frère de Guillaume Ier le libérateur. A la mort de son père Guillaume le Libérateur, son fils Guillaume II ou III (v. 986-1018) marié en 1002 avec Gerberge de Bourgogne, fille d’Othe-Guillaume, comte de Bourgogne et d’Ermentrude de Roucy, comtesse de Macon et Besançon, devient comte de Provence en 1008 mais ne peut récupérer le titre de marquis de Provence qui échoit à son oncle Rotbald Ier.

.Rotboald II ( ? - 1014) comte et marquis de Provence de 1008 à 1014,

Fils du précèdent. Il épouse vers 1002 Ermengarde (Veuve, Ermengarde se remarie avec Rodolphe III, roi de Bourgogne-Provence). Rotboald et Ermengarde ont trois enfants :

.Guillaume III, comte de Provence,

.Hugues, .Emma, marquise de Provence, mariée à Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse.

. Emma de Provence, marquise de Provence de 1014 à 1063 Guillaume III de Toulouse dit Taillefer, comte de Saint Gilles se remarie avec elle en 1019 avec lequel elle a deux fils Pons, comte de Toulouse et Bertrand qui lui succède à sa mort en 1063 comme marquis de Provence. .Bertrand Ier ( ?-vers 1085) marquis de Provence de 1063 jusque vers 1085 .Raymond IV (ou VI) de Toulouse, dit Raymond de Saint-Gilles (vers 1042 - 1105) comte de Saint-Gilles de 1060 à 1105, duc de Narbonne, marquis de Gothie, comte de Rouergue (1065-1105), marquis de Provence de vers. 1085 à 1105, comte de Toulouse de 1094 à 1105 Il épouse vers 1060 soit la fille de Bertrand Ier, soit une fille du comte Geoffroy Ier de Provence (À cette époque, le comté de Provence est toujours tenu tenu en indivision par les descendants de Guillaume Ier de Provence et de son frère Rotboald Ier). La famille comtale de Provence s'éteint en 1093 et trois familles vont alors se partager la Provence:

- celle de Toulouse, issue du mariage en 1019 d’Emma de Provence avec Guillaume III de Saint Gilles dit Taillefer qui possède le marquisat de Provence.

- celle de Forcalquier, par Adélaïde, descendante d’Emma de Venasque qui possède le comté de Forcalquier qui s’étend d’Apt à Embrun.

-celle de Barcelone, depuis le mariage de 1112 entre Douce, descendante de Guillaume, et Raymond Bérenger III, comte de Barcelone qui possède le comté de Provence au sud de la Durance.

.Bertrand II de Saint-Gilles (vers 1065- 1112) comte de Toulouse, de Rouergue, d’Agen, d’Albi et du Quercy, duc de Narbonne, marquis de Gothie, marquis de Provence de 1096 à 1108.

Fils de Raymond IV de Saint Gilles.

.Alphonse Jourdain (1103 -1148), est un comte de Toulouse, de Rouergue, d'Albi, de l'Agenais et du Quercy, duc de Narbonne, marquis de Gothie, marquis de Provence de 1108 à 1148.

Fils de Raymond IV de Saint-Gilles, Dès 1119, commence une guerre de succession entre les Maisons de Toulouse (marquisat de Provence) et de Barcelone (comté de Provence), maisons rivales qui se heurtent déjà dans leurs sphères d’influence, qui est l’actuel Languedoc. À cela d’ajoute les ambitions de la maison des Baux qui, étant issue d’Etiennette de Provence-Gévaudan, revendique une part du comté.

Les guerres dite baussenques ne tardent pas à éclater entre Raymond-Béranger III, comte de Barcelone, d’une part et Alphonse Jourdain et les seigneurs des Baux d’autre part. Défait, Alphonse Jourdain se réfugie dans Orange en 1123, où il est assiégé par Raymond-Bérenger, mais la milice toulousaine se porte à son secours et force la levée du siège. Mais Alphonse doit renoncer à contrôler la totalité de la Provence et signe en 1125 un traité de partage de la Provence :

- Alphonse conserve la partie située entre l’Isère et la Durance, constituant le marquisat de Provence dont les fiefs sont :

.le comté de Valence (Valentinois) et de Die (Diois) : comtés - domaines vassaux jusqu'en 1189. .le comtat Venaissin, la partie sud du marquisat - propriété propre, qui prend définitivement ce nom en 1274.

.le comté d’Orange: domaine vassal jusqu'en 1181, année où il devient une principauté autonome.

- Raymond Bérenger reçoit le comté de Provence réduit au Comté d’Arles passe avec les terres du sud de la Durance, jusqu’au Rhône à l’ouest et à Nice à l’est.

Le comté de Forcalquier reste indépendant.

Malgré ce partage la guerre reprend rapidement entre Alphonse Jourdain et Raymond-Bérenger. La mort de Douce en 1130 et celle de Raimond-Bérenger en 1131 font resurgir les problèmes de succession latents du comté de Provence. Dès 1131, les seigneurs des Baux, désormais soutenus par le comte de Toulouse, font donc valoir leurs droits auprès de l'empereur Conrad.

.Raymond V (1134-1194), comte de Toulouse et Marquis de Provence de 1148 à 1194

Fils du précédent, Raymond V renforce sa position dans la région en mariant son fils cadet, Albéric Taillefer, avec Béatrice d'Albon, dauphine de Viennois.

En 1155, il prête son soutien à Hugues II, seigneur des Baux, qui se révolte contre le comte de Provence Raimond-Bérenger II. Mais celui-ci vient l'assiéger et le soumet dès 1156. La Provence relevant du Saint-Empire, Raymond V cherche aussi à se rallier l'empereur Frédéric Ier Barberousse. En 1161 se tient un concile à Toulouse, afin de choisir qui de Victor IV ou d'Alexandre III doit être pape. La majorité des évêques et des cardinaux, suivis de Louis VII et Henri II, choisit Alexandre III, tandis que Frédéric Ier, soutenu par Raymond V, penche pour Victor IV. Dans un contexte de paix conclue avec les Trencavel et Henri II, Raymond V cherche à s'entendre avec le comte de Barcelone, Raimond-Bérenger IV de Barcelone, et son protégé le comte de Provence, Raimond-Bérenger II. Mais en 1166, Raimond-Bérenger II est tué au siège de Nice. Raymond V s'est alors séparé de Constance, qui est repartie dans les Etats de son frère en 1165. Raymond V se rend en Provence et, après avoir fait prononcer son divorce par Victor IV, il aurait épousé la veuve de Raimond-Bérenger II, Richilde de Pologne, tout en fiançant la fille de Raimond-Bérenger II, Douce II, avec son propre fils Raymond. Le jeune comte de Barcelone, Alphonse II, futur roi d’Aragon ne l’entend pas ainsi. En 1167, il décide de récupérer l'héritage de sa cousine, Douce II, et engage la guerre en Provence contre Raymond. Cette guerre dure huit ans,. En 1189, Raymond V donne le Diois en fief à Aymar II de Poitiers, qui le réunit au comté de Valentinois. Par la paix de Jarnégues de 1190 signée avec Alphonse Ier, comte de Provence, il accepte le partage de la Provence de 1125.

.Raymond VI (1156-1222), comte de Melgueil de 1173 à 1190 puis comte de Toulouse, de Saint-Gilles, de Rouergue en 1209, duc de Narbonne, marquis de Gothie et de Provence de 1194 à 1222.

Fils du précédent et de son épouse Constance de France sœur du roi de France Louis VII.

Le pape Innocent III décide d'organiser une expédition contre les cathares et demande d'abord à Philippe Auguste d’en prendre la tête, mais ce dernier s'y refuse : il est encore en guerre contre Jean sans Terre, roi d'Angleterre ainsi qu'avec l'empereur Othon IV et ne veut pas ouvrir un autre front. Il commence d'ailleurs par interdire aux barons de son royaume de prendre part à cette croisade, avant de changer d'avis et de donner cette autorisation. Les croisés se réunissent à proximité de Lyon et se dirigent vers le sud, sous la direction du légat du pape Arnaud Amaury. Trois grands féodaux dominent alors le Languedoc : le roi Pierre II d'Aragon, également comte de Barcelone, de Gévaudan, de Roussillon, seigneur de Montpellier et le suzerain de plusieurs autres seigneurs, Raymond VI, comte de Toulouse et Raimond-Roger Trencavel, vicomte de Béziers, de Carcassonne et d'Albi. Pour écarter la menace de ses états et n'ayant pas réussi à s'entendre avec Trencavel pour une défense commune, Raymond VI de Toulouse fait amende honorable le 18 juin 1209 à Saint-Gilles et rejoint la croisade. Mais il accompagne la croisade, plus en observateur qu'en combattant, se compromettant ainsi aux yeux de son propre camp. Après les succès remportés par les croisés (prise et massacre de Béziers, siège et prise de Carcassonne et mort de Raymond-Roger Trencavel), la croisade dirigée depuis août 1209 par Simon IV de Montfort fait peser une menace sur sa personne et son fief. Il essaie de s'entendre avec Monfort, mais il rencontre l'hostilité constante des légats du pape. Il cherche également l'appui de son beau-frère Pierre II, roi d'Aragon. En janvier 1210, il entreprend un long voyage pour défendre sa position auprès de Philippe-Auguste, d'Innocent III et l'empereur Othon IV, son suzerain pour le marquisat de Provence. De nouveau excommunié en 1211 par le concile de Montpellier, sentence confirmée le 17 avril 1211 par le pape, il essaie d'organiser la résistance contre les croisés. Mais il ne peut déloger Simon IV de Montfort enfermé dans Castelnaudary. Le 27 janvier 1213, Raymond VI rend hommage à Pierre II d'Aragon. Les deux hommes et le comte de Foix investissent en septembre 1213 Muret. Le 12 septembre, les croisés de Simon de Montfort, plus disciplinés, écrasent les coalisés. Le 17 février 1214, sur ses ordres, son frère Baudouin de Toulouse, ayant participé à Muret aux côtés des croisés, est enlevé de son château de Lolmie et pendu comme traître. Raymond VI, en butte avec l'évêque Foulques de Marseille ne peut alors éviter la conquête de Toulouse par Simon IV de Montfort en juin 1215 et s'exile à la cour d'Aragon à Barcelone. En novembre 1215, il se rend à Rome, où le IVe concile du Latran débat du sort de son comté de Toulouse. Il est déchu de ses droits au profit de Simon de Montfort, mais le pape préserve le marquisat de Provence au profit de son fils, le futur Raymond VII. En mai 1216 Raymond VI et son fils sont accueillis triomphalement à Marseille et à Avignon. Tandis que Raymond VI se rend en Aragon, le jeune Raymond, plus entreprenant que son père, met le siège devant Beaucaire qu'il prend le 24 août. Le 2 septembre 1217, il reprend Toulouse où Simon IV de Montfort met immédiatement le siège. Ce dernier y est tué mais son fils Amaury prend sa succession. Revenu à Toulouse, Raymond VI y décède, toujours excommunié, des suites d'une brève maladie le 2 août 1222.

.Raymond VII (1197-1249), comte de Toulouse, de Saint Gilles, duc de Narbonne, marquis de Gothie et marquis de Provence de 1222 à 1249

Fils du précédent, La croisade contre les Albigeois va accélérer le processus de séparation entre Avignon et le marquisat de Provence. Par le traité de Paris /Meaux de mars/avril 1229, que lui impose le roi de France Louis IX (futur Saint Louis), Raymond VII de Toulouse rend hommage au roi Louis et promet sa fille à l'un des frères du roi, Alphonse de Poitiers, destinant son comté de Toulouse, faute d'héritier mâle, à devenir l'un des apanages de la couronne de France. Il renonce en outre à tous ses " autres pays et domaines situés en-deçà du Rhône dans le royaume de France " et précise " quant aux pays et domaines que j'ai au-delà du Rhône dans l'Empire (marquisat de Provence Venaissin), je les cède à perpétuité à l'Eglise romaine entre les mains du légat. " Mais par bulle signée à Montefiascone du 8 septembre 1234, l’empereur Frédéric II restitue à Raymond VII le Comtat Venaissin, entendant manifester à la fois sa suprématie sur les souverains d'occident, et particulièrement sur le roi de France, dont il dévalue ce faisant la portée des actes, mais aussi sur la papauté, dont il conteste l'autorité au temporel. Le comtat Venaissin, est alors reconquis à main armée, en 1236, par Raymond de Toulouse. Dès les années 1237-1238, l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen suit de près les affaires en Provence en nommant un vice-roi en Arles, puis en 1240 en demandant au comte Raymond VII de Toulouse d'intervenir militairement contre le comte Raimond Bérenger IV de Provence et Jean Baussan, archevêque d'Arles.

.Alphonse II (1220-1271), comte de Toulouse et marquis de Provence de 1249 à 1271

Fils du roi de France Louis VIII le Lion donc frère de Louis IX, comte de Poitiers ; Il épouse Jeanne de Toulouse, fille de Raymond VII et devient ainsi comte de Toulouse et marquis de Provence en 1249. Ce n'est qu'à la mort d’Alphonse II en 1271 que le marquisat passe au roi de France, Philippe III, qui le cède en 1274 au pape Grégoire X pour devenir le Comtat Venaissin.

a. Evêché de Valence/ Comté de Valentinois/ Evêché de Die/ Comté de Diois/, terres d’empire de 1032 à 1419

Au partage de Verdun de 843, la région fait partie de la Francie Médiane ou Lotharingie puis en 855 au Royaume de Provence lequel est uni à celui de Bourgogne en 934. En 1032, le Royaume de Bourgogne-Provence dit aussi Royaume d’Arles est intégré à l’empire. Du X° au début du XII° siècle, le comté de Diois est indépendant du comté de Valentinois. En 1125, la Provence est divisée en un Comté de Provence (au sud de la Durance), qui passe à la maison de Barcelone, et en un Marquisat de Provence, qui demeure dans la maison de Toulouse. Les comtes de Diois comme ceux de Valentinois sont vassaux des Marquis de Provence, qui sont donc également comtes de Toulouse. Mais en 1189, les comtes de Toulouse donnent le Diois en fief à Aymar II de Poitiers, qui décide de le réunir au comté de Valentinois.

Evêques de Die

.Conon, évêque de Die en 1037 .Pierre Ier, évêque de Die en 1055-1056

.Lancelin, évêque de Die en 1073- ?

.Hugues de Bourgogne ou Hugues de Romans, (vers 1040-1106) évêque de Die de 1074 à 1082 puis, à partir de 1082 archevêque de Lyon, Primat des Gaules.

Lors du concile romain réuni en février 1075 (quand est publié par ailleurs le décret contre les investitures laïques), le pape le nomme légat du pape Grégoire VII pour la Francie et le royaume de Bourgogne-Provence Bourgogne. Il applique ainsi les préceptes réformateurs du pape vigoureusement et à plusieurs niveaux : Au plan local, il s'efforce de faire régler dîmes et prémices, et pour améliorer la qualité du clergé, soutient le développement des chanoines réguliers. Au plan du haut clergé, il réunit une série de conciles régionaux où il diffuse les décrets grégoriens et lutte de façon intransigeante contre l'investiture laïque.

.Ponce, évêque de Die de 1084 à 1086

.Ismidon de Sassenage, évêque de Die de 1097 à 1115

.Pierre II 1116-1119, évêque de Die de 1116 à 1119

.Étienne Ier, évêque de Die de 1121 à 1127

.Ulric, évêque de Die de 1130 à 1142

.Hugues II, évêque de Die de 1142 à 1159

.Pierre III, évêque de Die de 1163 à 1173

Au début de son règne, Guillaume fils d’Aymar de Poitiers qui a épousé la comtesse de Die, fille ainée d’Isoard, occupe le Diois et inquiète Pierre III. .Bernard, évêque de Die en 1176 .Robert, évêque-comte de Die, comte de Diois le 30 juillet 1178 Il obtient de l’Empereur Frédéric Ie une bulle qui confirme à son église la possession de nombreuses terres. Il reçoit la ville de Die et le comté.

.Humbert Ier, évêque-comte de Die de 1199 à 1212 .Didier, évêque-comte de Die, comte de Diois de 1214 à 1223

En 1214, Il est présent à Bâle comme les principaux évêques de l’empire et y reçoit de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen le sceptre, suivant l’usage, l’investiture de son temporel qui comprenait les regalia, la juridiction sur la ville épiscopale, sur les voies publiques du diocèse, quelques forteresses et d’importants droits féodaux. C’est au détriment d’Adémar de Poitiers, seigneur de Valentinois, que Frédéric renouvèle et augmente les droits de l’évêque de Die. Ici encore, en prenant le parti de l’évêque contre la famille de Poitiers, Frédéric ne fait que se conformer à la tradition de son aïeul l’empereur Frédéric Ier Barberousse.

.Humbert II, évêque-comte de Die en 1224

.Bertrand d`Étoile, évêque-comte de Die de 1224 à 1243

En mai 1238, l’empereur Frédéric II confirme la charte de 1178 octroyée à l’évêque Bertrand qui a accompagné de sa personne le contingent de son diocèse à Vérone ; en même temps l’empereur enjoint à ce prélat de rétablir à Die la régularité des poids et mesures, d’en bannir les associations et les conjurations illicites et de faire cesser toutes les exactions illégitimes.

.Humbert III, évêque-comte de Die de 1243 à 1245, resigné

.Amédée Ier de Genève, évêque-comte de Die de 1245 à 1275

Fils du comte Guillaume II de Genève et d'Alice de La Tour du Pin.

Trois de ses frères deviendront évêques : Guigue à Langres, Aimon à Viviers et Robert à Genève. Par sa tante paternelle Béatrix, il est cousin des comtes de Savoie Pierre et Philippe. Nommé évêque par le pape Innocent IV. Son entrée solennelle dans la ville de Die se fait en présence de son cousin le Dauphin Guigues VII, devenu son vassal pour les possessions delphinales dans le diocèse de Die. Il entreprend de démêler les différents entre évêques de Die et de Sisteron dans le sud-est du diocèse, autour de l'abbaye de Bodon et, par accord du 11 janvier 1248, reconnaît la prédominance de Sisteron. La même année, il fait en compagnie de l'évêque de Viviers, Arnaud de Vogüé le tour des églises de la région pour y recueillir un nouvel impôt dû au pape, non sans succès, puis assiste au synode de Valence, où sont prises les dispositions concernant l'application locale de la seconde excommunication de l'empereur Frédéric II. Le 16 octobre 1250, les travaux de rénovation étant terminés, il consacre la cathédrale de Die et acquiert des droits sur les terres de Valdrôme, puis affirme en 1251 la suzeraineté des comtes-évêques de Die sur le Vercors, freinant dans les deux cas l'expansion des dauphins de Viennois dans son diocèse. A la mort de son père, à qui succède Rodolphe, il est chargé de superviser le partage du reste de l'héritage entre ses autres frères. Il délègue en 1253 cette charge à son aîné, étant accaparé par ses démêlés avec les dauphins de Viennois. La guerre avec Guigues VII est évitée grâce à l'intervention des archevêques de Vienne et de Lyon qui préconisent un partage des terres et poussent le dauphin à se reconnaître vassal de l'évêque de Die en son diocèse. Amédée consolide ses pouvoirs temporels, en tant que comte de son diocèse, en recevant les hommages de ses vassaux, notamment pour La Motte en 1255, Luc en 1268 et, par les armes, pour le Trièves en 1259. Il soutient son frère Aimon évêque de Viviers contre le comte de Valentinois Aymar III. En 1274, il assiste au concile de Lyon. A sa mort en janvier 1276, l'évêché de Die est uni à celui de Valence, dont Amédée de Roussillon, neveu d'Amédée de Genève, occupe le siège depuis l'année précédente.

Evêques de Valence :

.Humbert, évêque de Valence de 1028 à 1030

Frère de Guigues Ier le Vieux, dauphin du Viennois

.Ponce de Valentinois, évêque de Valence de 1032 à 1056

Fils d'Aimar Ier, comte de Valentinois.

.Odon, évêque de Valence de 1058 à vers 1060

.Rainachaire, évêque de Valence vers 1060

.Gontard, évêque de Valence de 1063 à 1100

.Henri, évêque de Valence de 1100 à 1107

.Eustache, évêque de Valence de 1107 à 1141

.Jean, évêque de Valence de 1141 à 1146

.Bernard, évêque de Valence de 1147 à 1154

.Orilbert, évêque de Valence en 1155

.Odon de Crussol, évêque-comte de Valence de 1155 à 1185

Famille seigneuriale de Crussol du nom du château éponyme situé en Ardèche près de Valence. En 1156, il reçoit de l'empereur Frédéric Barberousse un ensemble de droits et de châteaux qui constituent le comté épiscopal de Valence. Son autorité s'exerce essentiellement sur la plaine de Valence et la vallée du Rhône jusqu'à Loriol : le reste du Valentinois reste sous la domination de maisons allodiales : les Poitiers, les Adhémar (Montélimar), les Bastet (rive droite du Rhône). À Valence, il doit composer avec les bourgeois à la suite de l'intervention de l'empereur en 1178.

.Lantelme, évêque-comte de Valence de 1186 à 1188

.Foulques de Dionay, évêque-comte de Valence de 1287 à 1200

De la famille des seigneurs de Dionay dans le Dauphiné.

.Humbert de Miribel, évêque-comte de Valence de 1200 à 1220 De la famille des seigneurs de Miribel dans la Bresse.

.Géraud (Giraud, Gérold) de Lausanne, évêque-comte de Valence en 1220

Fils d’Ebald III de Grandson ; frère d’Ebald IV de Grandson, seigneur de Grandson. .Guillaume de Savoie, évêque-comte de Valence de 1226 à 1238, comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne et seigneur de Piémont, prince-évêque de Liège de 1238 jusqu'à sa mort en 1239. Sixième des quinze enfants de Thomas Ier de Savoie, et de Marguerite (ou Béatrice) de Genevois. Il appartient, par son père à la Maison de Savoie et descend par sa mère des comtes de Genevois. En mai 1238, convoqués par l’empereur Frédéric, les contingents de l’évêque de Grenoble, archevêque d’Embrun, des évêques de Valence et du Diois rencontrent à Vérone sous les drapeaux de l’Empire les troupes du comté de Savoie et aussi celles des comtés de Provence et de Toulouse, conduites par Guillaume de Savoie, l’évêque élu de Valence. L’empereur confirme à cette occasion à Guillaume de Savoie tous les droits et la juridiction de son Église, et révoque les aliénations faites au détriment de cette Église sans le consentement de l’Empereur. Enfin, il interdit aux bourgeois de Valence et aux habitants du diocèse de s’associer et de se lier par des serments mutuels, si ce n’est avec l’agrément de l’évêque ; il semble donc prendre nettement le parti de l’évêque contre les bourgeois.

.Boniface de Savoie, évêque-comte de Valence en 1241

Neuvième fils de Thomas Ier, comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne, et Marguerite (ou Béatrice) de Genève. Frère des comtes Amédée IV et Pierre II.

.Philippe de Savoie, évêque-comte de Valence de 1241 à 1267, archevêque de Lyon de 1246 à 1267, puis comte de Bourgogne de 1267 à 1279 et comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne de 1268 à 1285.

Huitième fils de Thomas Ier, Il se dépouille de tous ses titres en 1267, à l'approche de la fin de son frère Pierre II de Savoie, pour pouvoir lui succéder. Il épouse le 11 juillet 1267, la comtesse Alix de Bourgogne fille du comte Othon II de Bourgogne et de Béatrice II de Bourgogne. Par ce mariage sans enfants, il devient comte de Bourgogne, mais à la mort d'Alix, c’est Othon IV de Bourgogne (ou Othelin), né d'un premier mariage d'Adélaïde avec le comte Hugues de Bourgogne qui prend possession de la Bourgogne. Philippe Ier doit souvent combattre contre Rodolphe de Habsbourg, en Suisse et au Piémont, et parvient à conquérir Turin.

.Guy de Montlaur, évêque-comte de Valence en 1268 et de 1272 à 1274

.Bertrand, évêque-comte de Valence en 1268

.Amédée de Roussillon, évêque-comte de Valence de 1274 à 1281 (Rossillon) et de Die de 1276 à 1281

Sous son règne, l'évêché de Valence est uni à celui de Die vers 1276.

Evêques de Valence et de Die :

.Philippe de Bernusson, évêque-comte de Valence et de Die 1281-1283

.Henri de Genève, évêque-comte de Valence et de Die en 1283

De la famille des comtes de Genève.

Fils du comte de Genève Guillaume II. Frère du comte de Genève Rodolphe et de l’évêque de Genève Robert.

.Jean de Genève, évêque-comte de Valence et de Die de 1283 à 1297

Fils du comte de Genève Rodolphe ; neveu du précédent ; frère du comte de Genève Aymon II.

Il doit continuer à se défendre contre Aymar IV de Poitiers qui poursuit la guerre engagée depuis 9 ans par son père. Mais en 1291, ils sont tous les deux à Morat ou l’empereur Rodolphe de Habsbourg les a convoqués et où il leur confirme à Morat leurs pouvoirs temporels.

.Guillaume de Roussillon, évêque-comte de Valence et de Die de 1297 à 1331

.Aymar d’Anduze de la Voulte, évêque-comte de Valence et de Die de 1331 à 1336

Aymar V de Poitiers doit lui rendre hommage de sa moitié de Crest et de 74 autres Seigneuries.

.Henri de Villars, évêque-comte de Valence et de Die de 1336 à 1342

Fils de Humbert IV, seigneur de Thoire et de Villars et de Léonore de Beaujeu, et neveu de l'archevêque Louis de Villars. En 1342 il est élu archevêque de Lyon.

.Jean de Jaurens, évêque-comte de Valence et de Die de 1351 à 1354

Issu d’une famille noble de Franche-Comté.

.Louis de Villars, évêque-comte de Valence et de Die de 1354 à 1376

Frère d’Henri de Villars et neveu de Louis de Villars, prince-archevêque de Lyon.

Le comte de Valentinois et de Diois, Aymar VI de Poitiers occupe avec ses troupes la ville de Crest. Louis du Villard se résigne à une transaction au terme d’un traité de Lyon en 1356. Les arrangements durent jusqu’au 2e traité signé à Avignon le 25 septembre 1358, pour la possession du château de Crest et la portion de cette ville appartenant aux églises de Valence et de Die.

Comtes de Valentinois et de Diois

.Aymar Ier, comte de Valentinois au moment de l’intégration du Royaume de Bourgogne-Provence à l’empire.

.Geilin II, comte de Valentinois vers 1058

Maison de Poitiers

.Guillaume de Poitiers (1149-1187) comte de Valentinois et de Diois de 1125 à 1187

Fils d’Aymar Ier de Poitiers.

En 1157, l’empereur Frédéric Barberousse fait donation de Valence et des treize paroisses qui l’entourent à l’évêque de Valence. Dès l’année 1163, Guillaume occupe le Diois et donne quelques inquiétudes à l’évêque. Puis il épouse en 1165, Béatrice de Viennois, fille de Guigues IV le Dauphin et de Marguerite Clémence de Bourgogne.

.Aymar II de Poitiers (1186-1250) comte de Valentinois et de Diois de 1187 à 1250

En 1189, les comtes de Toulouse donnent le Diois en fief à Aymar II de Poitiers, lequel décide de le réunir au comté de Valentinois ce qui n’est pas du goût des évêques-comtes de Die qui vont contester la suprématie sur ce territoire aux comtes de Valentinois.

.Aymar III de Poitiers (1226-1277), comte de Valentinois et de Diois de 1250 à 1277

Petit-fils du précédent, marié en premières noces à Sibylle de Beaujeu, fille d'Humbert V, seigneur de Beaujeu ; marié en secondes noces en 1254 à Marguerite de Savoie, fille d'Amédée IV, comte de Savoie ; marié en troisièmes noces en 1268 à Alixente de Mercoeur, fille de Béraud VIII, seigneur de Mercoeur.

En 1273, il commence une guerre contre les évêques de Valence et de Diois. Le 25 septembre 1275, le Pape Grégoire X unit alors les deux évêchés de Valence et de Die à Vienne pour résister aux ennemis de l’Eglise. Dès lors, un seul évêque est le chef des deux diocèses, il réside à Valence, mais Die garde son autonomie et son administration.

.Aymar IV de Poitiers (1249 -1329), comte de Valentinois et de Diois de 1277 à 1329

Fils du précédent et de Sibylle de Beaujeu ; marié en premières noces en 1270 à Hippolyte de Bourgogne ; marié en secondes noces en 1288 à Marguerite de Genève. Convoqué en 1291 par l’empereur Rodolphe de Habsbourg à Morat comme l’évêque de Valence Jean de Genève, il se voit confirmer comme l’évêque ses pouvoirs comtaux.

.Aymar V de Poitiers (1271-1339), comte de Valentinois et de Diois de 1329 à 1339

Fils du précédent ; marié en 1284 à Sibylle des Baux.

.Louis de Poitiers ( ? -1345), comte de Valentinois et de Diois de 1339 à 1345

Fils du précédent.

.Aymar VI le Gros de Poitiers ( ? - 1374), comte de Valentinois et de Diois de 1345 à 1374, recteur du Comtat Venaissin, vicaire général de l’empire pour le royaume d’Arles

Fils du précédent.

Aymar VI occupe avec ses troupes la ville de Crest. L’évêque de Valence et de Diois, Louis de Villard se résigne à une transaction au terme d’un traité de Lyon en 1356. Cherchant à conserver une indépendance relative entre le Saint-Empire et la couronne de France, il obtient de l'empereur Charles IV le titre de vicaire général de l'empereur au royaume d'Arles.

.Louis II de Poitiers (1354-1419), comte de Valentinois et de Diois de 1374 à 1419,

Cousin germain du précédent, fils d'Aymar de Poitiers et de Guyotte d'Uzès, marié à Cécile Roger de Beaufort puis à Guillemette de Gruyère en 1417.

Le comte Louis de Poitiers, désireux d'établir sa suprématie sur la co-seigneurie de Montélimar, s'est emparé fin 1377 des fortifications d'Hugues Adhémar de La Garde dans cette ville. Hugues, avec le renfort de son cousin Giraud Adhémar de Grignan, fait appel à Bouville, chambellan du dauphin Charles V, vicaire de l’empereur pour le Royaume d’Arles (Dauphiné et une partie de la Provence). Le 14 décembre 1377, Bouville signifie le placement de ces deux Adhémar, co-seigneurs de Montélimar, sous la sauvegarde delphinale. Fin janvier 1378, une fois nommé lieutenant du vicaire d'Arles, Bouville fait placer sur les châteaux de La Garde et Grignan les armes de l'empire et du Dauphiné. En réaction, le comte Louis fait saisir plusieurs possessions d'Hugues Adhémar en Valdaine. Bouville convoque le comte à Grenoble et envoie à Montélimar un commissaire, Hugues des Aures et un sergent d'armes, Jean d'Acher : ils sont accueillis le 19 avril 1378 par des insultes. Le comte de Valentinois arrive à Grenoble le 19 mai en protestant contre cet empiètement du Dauphiné sur ses affaires provençales mais finit par rendre à Bouville son hommage dû au Dauphin pour ses terres en territoire delphinal. Bouville accentue alors progressivement ses pressions sur Louis II de Poitiers qui finit en 1391 par proposer au roi de France de lui céder ses comtés à sa mort contre une forte somme et l'assurance de ne plus voir Bouville empiéter sur ses prérogatives. Louis II n’a pas de postérité. Criblé de dettes, par testament du 22 juin 1419, il fait du futur roi Charles VII son héritier universel, à charge que ses comtés de Valentinois et de Diois restent unis au Dauphiné de Viennois et tenu dans les mêmes dispositions que la donation du Viennois au dauphin Charles V de France. Le comté est rattaché au Dauphiné en 1426. Le futur Louis IX, dauphin du Dauphiné met fin à la rivalité séculaire des comtes et des évêques puis, après avoir dépossédé les Poitiers, restreint l’autorité temporelle des évêques par le traité de Die.

b. Comté / Principauté d’Orange, terre d’empire de 1032 à 1713

En 1032, le comté de Provence est fief du Saint-Empire romain germanique, car faisant partie du royaume de Bourgogne- Provence. Le comté de Provence est démembré à partir de 1125 en comté de Forcalquier, Marquisat de Provence et comté de Provence et le comté d’Orange devient lui-même un fief du Marquisat de Provence.

.Bertrand-Rambaud ou Bertrand d’Orange (né vers 1045 et mort après 1073), seigneur d’Orange et co-seigneur de Nice

Fils de Guillaume II, comte de Provence, et de Gerberge de Bourgogne.

Il dirige la Provence indivise avec son frère aîné Guillaume à partir de 1018 et avec son plus jeune frère Geoffroi au plus tard à compter de 1032. Après la mort de Guillaume, il prend le titre de marquis, devenant ainsi le chef de la dynastie. Il se marie avec Gilberge, fille de Foulques Bertrand de Provence, comte de Provence de 1018 à sa mort. Sa veuve se remarie avec Bertrand Raimbaud, fils de Rambaud de Nice, frère de Laugier, et de Pierre II de Nice, évêque de Sisteron, puis évêque de Vaison.

.Raimbaud II d'Orange, (né vers 1066- 1121 ?), comte d'Orange, vicomte de Nice de ? à 1121

.Thiburge ou Tiburge d'Orange, comtesse d’Orange de 1121 à 1150

Fille et unique héritière de Rambaud II d'Orange ; elle épouse vers 1103 Géraud Adhémar de Montélimar, avec lequel elle a pour fils Guillaume, prince d’Orange ; puis en seconde noces vers 1126-1130 Guilhem d'Aumelas, second fils de Guilhem V de Montpellier. Thiburge finit ses jours en 1150"et Guillaume, son époux en 1156, laissant d'elle deux fils, Guillaume et Raimbaut d'Orange et deux filles, Thiburge II d'Orange et Tiburgette.

.Thiburge II d’Orange, comtesse d’Orange de 1150 à1163 puis princesse d’Orange de 1163 à 1198 ?

En 1162, Raymond Bérenger III, comte de Provence, est confirmé dans ses droits par l’empereur Barberousse, mais la guerre se poursuit. Les communautés du Comtat profitent de ces guerres entre les grands pour se donner une constitution consulaire. Raymond V de Toulouse, de son côté, obtient l'hommage des barons de la Drôme et du Comtat.

A défaut d’obtenir satisfaction, en 1163 Frédéric Barberousse élève Orange au rang de principauté. Les princes d'Orange et les Agoult (pour leurs possessions de Sault) ne relèvent que de l'empereur En 1173, la princesse d’Orange Thiburge II épouse Bertrand des Baux.

.Maison des Baux

.Bertrand des Baux, (vers 1137-vers 1181-1183), comte d’Orange en 1173 prince d’Orange de 1173 à 1183, seigneur des Baux de 1175 à 1183

Fils de Raymond des Baux et d’Étiennette de Provence, soeur de Douce de Carlat, toutes deux filles de Girbert, vicomte de Gévaudan, de Millau, de Carlat, et de Gerberge d'Arles, comtesse héritière de Provence. Son père Raimond des Baux se rend à Wutzbourg voir l'empereur Conrad III suzerain du comté de Provence afin qu'il reconnaisse les droits d’Étiennette et de lui-même issus de l'héritage de Gerberge. Le 4 août 1145, l'empereur Conrad III valide leurs titres sans en préciser trop le contenu, et leur donne le droit de battre monnaie, à Arles et à Trinquetaille, avantage attaché à l’immédiateté impériale. Raimond des Baux meurt en 1150, Hugues II son fils ainé de Bertrand lui succède mais par un traité signé à Arles cette année 1150, Etiennette et ses fils doivent renoncer à leur droit sur le comté de Provence. Mais moins de cinq ans plus tard, allié au comte de Toulouse, son frère Hugues des Baux obtient un premier succès d'ordre diplomatique en recevant de l'empereur Frédéric Barberousse la confirmation des titres de sa maison. Mais les hostilités tournent à la confusion. La maison des Baux doit s'avouer battue en 1156. En 1162, lors du troisième et dernier conflit, les Catalans s’assurent définitivement de leurs adversaires. Le château des Baux est rasé et le territoire avoisinant ravagé. La maison de Barcelone fait reconnaître sa victoire militaire par les chancelleries, bien qu’Hugues des Baux essaye de contrarier cette démarche en faisant état auprès de Frédéric Barberousse des deux diplômes pourvus de la bulle d'or impériale, émanant l'un de Conrad, l'autre de Frédéric Barberousse lui-même. Mais Frédéric Barberousse se garde bien de donner raison au vaincu. En 1173, Bertrand épouse la princesse d’Orange Thiburge II et en 1175, il récupère la baronnie des Baux, fief de sa famille. En 1177, il obtient entre autres privilèges de l'empereur Frédéric Ier Barberousse: celui de marcher, enseignes déployées, des Alpes au Rhône et de l'Isère à la Méditerranée, et celui de battre monnaie d'or, d'argent ou d'étain. Le 30 juillet 1178, Frédéric Ier Barberousse est couronné roi de Bourgogne-Provence par l'archevêque d'Arles, Raimon de Bollène. Il approuve le testament qu’Hugues II des Baux et frère ainé de Bertrand a fait en sa faveur, en outre Bertrand des Baux reçoit de l'empereur le droit de se qualifier prince d'Orange, d'en prendre les armes, d'user de ses prérogatives et de porter la couronne et tous les insignes de la souveraineté. Bertrand des Baux bénéficie de l’immédiateté impériale avec le droit de porter couronne couronne « nullo mediante » et dispose de droits régaliens. Frédéric Ier, en octroyant à de petits princes le droit de frapper monnaie, leur impose certaines réserves, témoignant de leur dépendance de l'empire et de leur infériorité vis-à-vis des grands États, au milieu desquels ils sont quelquefois enclavés. Le nom de l'empereur paraît d'abord sur les monnaies accompagné de la lettre initiale du nom du prince plus ou moins dissimulée, jusqu'à ce qu'une plus grande indépendance ait amené les seigneurs d'Orange à faire paraître leurs noms en entier et plus tard encore à graver leurs têtes, imitant toujours dans leur forme les monnaies ayant le plus de cours. Bertrand et Thiburge II d'Orange ont plusieurs enfants :

.Hughes IV des Baux (1173-1240) l'aîné, poursuit la branche aînée des Baux. Il est consul d'Arles et vicomte de Marseille, et garde la seigneurie des Baux.

.Bertrand II des Baux devient le chef de la branche de Berre (Meyrargues, Marignane et Puyricard).

.Thiburge des Baux.

.Guillaume Ier des Baux, prince d'Orange, devient le chef de la Maison d'Orange.

.Guillaume Ier des Baux (c.1155-1218), coprince d'Orange, seigneur des Baux de 1180 à 1218, vice-roi du Royaume de Bourgogne-Provence

Fils de Bertrand des Baux.

En 1215 (ou 1214), à Metz quand Frédéric II souhaite affirmer son pouvoir en Provence, Guillaume reçoit la vice-royauté du royaume de Bourgogne-Provence. Opportuniste, il soutient le pape et la croisade de Simon de Montfort contre son rival le comte de Toulouse et marquis de Provence Raymond VI, mais fait prisonnier par les Avignonnais, les fidèles alliés de Raymond, il meurt égorgé.

.Guillaume II des Baux (vers 1200-1239), coprince d’Orange, seigneur des Baux de 1180 à 1239 Fils du précédent.

.Raymond II des Baux (1230-1279), prince d’Orange, seigneur des Baux de à 1279

.Bertrand II des Baux ( ?), prince d’Orange, seigneur des Baux de 1282 à 1314

Fils du précédent. Il épouse Eléonore de Genève.

.Raymond III des Baux ( ? -1393), prince d’Orange, seigneur des Baux de 1340 à 1393

Il épouse en secondes noces Jeanne de Genève, fille du comte de Genève avec lequel ils ont Marie des Baux.

Maison de Chalon

.Jean III de Chalon-Arlay (1361-1418) prince d’Orange de 1393 à 1418, seigneur d’Arlay, vicomte de Besançon, seigneur d’Arguel et de Cuiseaux

Descendants de Jean Ier de Chalon (1190-1267) comte de Chalon, comte d'Auxonne, il est le fondateur de la seigneurie de Chalon-Arlay, apparentée à celle des comtes de Bourgogne et des comtes de Chalon, enrichie par l’exploitation des mines de sel de Salins et fondatrice du château d’Arlay dans le comté de Bourgogne. Il épouse en 1386 la princesse Marie des Baux, fille de Raymond III des Baux, prince d’Orange et de Jeanne de Genève et devient lui-même prince au décès de son beau-père. Marie des Baux est issue de la famille des comtes de Genève qui s’éteint en 1394 de sorte que les princes d’Orange revendiquent l’héritage du comté de Genève jusqu’au jour où le comte de Savoie Amédée III en rachète tous les droits.

.Louis II de Chalon-Arlay (1390-1463), prince d’Orange de 1418 à 1463 , seigneur d’Arlay et Arguel, vicaire impérial de Bourgogne-Provence de 1421 à 1429

Fils du précédent.

Sa jeunesse se déroule à Nozeroy ou parait peu Jean de Chalon presque toujours aux armées du duc de Bourgogne Charles le Téméraire. Son père le fiance dès 1397 à Jeanne de Montbéliard, fille d’Henri de Montfaucon. En 1413, Louis rejoint son père en Charolais ct y prend part à une courte campagne. L'année suivante, il se distingue an siège d'Arras et fait un séjour à la cour du duc de Bourgogne. Au mois d'août I415, Louis entreprend le voyage de Terre-Sainte. Il est déjà de retour en Franche-Comté à la fin de l'année. Après avoir passé plusieurs mois dans ses terres pour en surveiller l'administration, il quitte de nouveau Nozeroy en juillet 1417, avec une troupe nombreuse de seigneurs franc-comtois, ils s'emparent de Nogent-le-Roi, rejoignent le duc de Bourgogne à Beauvais et l'accompagnent dans sa marche sur Troyes. Pendant ce temps, Marie des Baux, mère de Louis, expire à Lons-le-Saunier. Le 30 janvier 1418, la reine Isabeau fait choix de Louis de Chalon et le nomme son commissaire en Languedoc le 30 janvier 1418. Louis de Chalon reçoit, le 9 septembre, la nouvelle de la mort, de son père. Il devient ainsi Prince d'Orange. Le comte de Foix réussit en janvier 1419 à se faire nommer lieutenant de Languedoc. Louis découragé de se voir abandonné par le roi et le duc de Bourgogne quitte le Midi et rentre en Franche-Comté. Dès le mois de septembre 1419, il repart pour le Charolais, où la guerre contre les Armagnacs redouble d’intensité après l’assassinat de Jean-sans-Peur à Montereau. Il est nommé par la duchesse de Bourgogne gouverneur de Sens, Saint-Pierre-le-Moutier et Mâconnais. De son voyage à Nuremberg, Louis rapporte plusieurs privilèges: le 4 juin 1421, il est nommé vicaire impérial en Bourgogne, Dauphiné, Viennois, Valentinois et Provence au grand mécontentement du duc de Bourgogne Philippe le Bon, mécontentement redoublé quand ce dernier apprend que l’empereur Sigismond a remis secrètement au prince d'Orange une charte d'investiture du comté de Bourgogne pour la faire valoir en temps et lieu. Ensuite de cette désignation, Louis s'établit à Jougne, y bat monnaie et y ouvre une cour impériale. Les Bisontins qui refusent de reconnaitre son autorité sont sévèrement châtiés par l’empereur en 1425. Malgré le ressentiment qu'éprouve Philippe-le-Bon contre son vassal, il entreprend avec lui la campagne de Hainaut contre Jacqueline de Bavière en 1426, mais en même temps il cherche par tous les moyens à arrêter les entreprises de son vassal à Jougne. En 1426, Louis II signe une convention secrète avec le duc de Savoie Amédée VIII en vue de dépecer le Dauphiné pour relier ses terres franc-comtoises à celles d’Orange. En 1428, Louis prépare un coup de main sur le Dauphiné et fait, occuper par ses gens les places de Colombier, d’Anthon et de Saint Romain qu’il prétend avoir achetées à Agnès de la Chambre, veuve du marquis de Saluces ; Il agit de même à Theys, Pierre, Domène et Auberive ou il dit avoir des droits. Le gouverneur du Dauphiné, Mathieu de Foix, privé de l'aide du roi de France et manquant de troupes, est obligé d’accepter les conditions du prince d'Orange, dans un traité signé à Grenoble le 15 aout 1428. Durant l'année 1429, Louis fait ses préparatifs pour envahir le Dauphiné ; il y est encouragé par le duc de Bourgogne et par le duc de Savoie. Raoul de Gancourt, nommé gouverneur de Dauphiné, requiert alors l'aide du routier espagnol Rodrigue de Villandrando. Le 26 mai 1430, ce dernier s'empare d’Auberive, place occupée par les orangistes. Louis de Chalon arrive à Anthon et livre bataille le Il juin à l'armée dauphinoise. Durant cette bataille, l'armée bourguignonne alliée au duc Amédée VIII de Savoie et les Dauphinois conduits par le gouverneur Raoul de Gaucourt et Imbert de Grôlée, maréchal du Dauphiné et sénéchal du Lyonnais, s'affrontent pour le contrôle du Dauphiné. Louis II de Chalon est mis en pleine déroute par Rodrigue et de Gaucourt. Le Dauphiné reste au Royaume de France, Louis II perd ses fiefs en Dauphiné, Orange est assiégée par les Dauphinois et se rend le 3 juillet. Louis retourne en Franche-Comté. Nouvelles opérations contre les Armagnacs sur les frontières du duché de Bourgogne, Louis y prend part et s'établit à Tournus, d'où il rayonne dans les environs. L'année suivante, il décide d’assiéger la place de Sanceney en Charolais. Après s’en être emparé, il répond à l'appel du maréchal de Toulongeon et marche avec lui sur le Barrois contre René d'Anjou. De retour dans ses terres, Louis est obligé de renoncer à son péage de Jougne, qu'il a étendu arbitrairement jusqu’ à Saint-Claude. Une révolte qui éclate dans cette même ville contre le duc de Bourgogne en 1432, l'engage dans de nouveaux démêlés avec ce dernier; cependant il est choisi pour représenter le duc aux conférences d'Auxerre de l432 ; il y rencontre La Trémouille, et, aidé par lui, il tente de se rapprocher de Charles VII. Le 22 juin 1432, Louis, qui s'est rendu à Loches, conclut avec le roi un traité par lequel il entre au service de Charles VII et recouvre ses terres du Dauphiné. A son retour dans le Jura il reçoit à Nozeroy, au début de l’année 1435, la duchesse, puis le duc Bourgogne. La paix d'Arras signée le 21 septembre 1435 met fin à la guerre de Cent Ans., Louis regagne ses châteaux, qu’il ne quittera pour ainsi dire plus ; II assiste à l'entrée de l'empereur Frédéric III à Besançon en 1441, puis rentre à Nozeroy ou sont célébrées avec éclat les noces dc Guillaume de Chalon, que le duc et la duchesse de Bourgogne honorent de leur présence. Un an après la mort le 14 mai 1445 de Jeanne de Montbéliard, Louis se remarie avec Eléonore d’Armagnac. Il parcourt chaque année ses terres du Jura et de Suisse, et entreprend d'importantes réparations dans ses châteaux. En 1456, le dauphin Louis s'enfuit du Dauphiné, par crainte de son père. Il est reçu par Louis de Chalon à Vers et gagne ensuite le Brabant. Louis aspire à la succession du comté de Neuchâtel, rendue vacant par la mort du comte Jean de Fribourg le 9 lévrier 1458 mais il se heurte à la résistance de Rodolphe de Hochberg, qui a été désigné comme héritier du comte Jean et l'empereur Frédéric III de Habsboug, devant lequel la cause a été portée, lui interdit toute tentative sur le comté. Il meurt le 3 décembre 1463.

.Guillaume VIII de Chalon ( ?-1475) prince d’Orange, seigneur d’Arlay de 1463 à 1475

Fils du précédent.

.Jean IV de Chalon (1443-1502), prince d’Orange, seigneur d’Arlay, de Nozeroy et de Montfort de 1475 à 1502

Fils du précédent.

En 1479 son château fort d’Arlay est détruit par l’armée du roi de France Louis XI suite à la mort du duc de Bourgogne Charles le Téméraire en 1477.

Les Pays-Bas bourguignons et le comté de Bourgogne passent sous suzeraineté des Habsbourg par le mariage en 1477 de la duchesse Marie de Bourgogne avec Maximilien de Habsbourg.

.Philibert de Chalon (1502-1530) prince d’Orange, seigneur d’Arlay de 1502 à 1530, vice-roi de Naples,

En 1530, Philibert de Chalon est commandant des armées de l’empereur Charles Quint en guerre contre le roi de France François Ier ; il meurt sans héritier direct à la bataille de Gavinana près de Pavie.

.René de Chalon (1519-1544), prince d'Orange de 1530 à 1544, comte de Nassau et seigneur de Bréda,

Fils unique du comte Henri III de Nassau-Breda et de Claude de Chalon, sœur du dernier prince d'Orange de la maison des comtes de Bourgogne, Philibert de Chalon.

Il succède en 1540 à l'inamovible comte de Hoogstrate comme stathouder pour l’empereur Charles-Quint des comtés de Hollande et de Zélande, ainsi que de la temporalité d'Utrecht; après la reconquête du duché de Gueldre, en 1543, il est également investi de ce gouvernement. Conformément au testament de ce dernier (1528), il hérite de la principauté d'Orange à la mort de son oncle en 1530. Quoiqu'un codicille ultérieur l'en dispensât, il releva le nom et les armes de la famille d'Orange-Chalon lors des funérailles solennelles de Philibert à Lons le Saunier. René de Chalon épouse la fille du duc Antoine de Lorraine, Anne le 20 août 1540, à Bar-le-Duc. Ils ont une fille, Maria, qui ne survit que 3 semaines. Il est tué lors du siège de Saint-Dizier en 1544. L'empereur Charles Quint en personne l'assiste dans son agonie et prévient personnellement la princesse de sa mort. Tout comme son oncle, faute de descendance légitime, il doit se résoudre à désigner comme héritier un membre d'une lignée collatérale. Son cousin Guillaume de Nassau-Dillenburg, qui devient célèbre sous le nom de Guillaume le taciturne, hérite donc de toutes ses terres.

Maison d’Orange-Nassau

.Guillaume Ier d’Orange-Nassau dit le Taciturne (1533-1584) prince d'Orange de 1530 à 1584, comte de Nassau de 1544 à 1584, puis de Katzenelbogen, de Vianden, burgrave d'Anvers, stathouder de Hollande, de Zélande et d'Utrecht à partir de 1559

Héritier de son cousin germain René de Nassau mort sans descendance et fondateur de la maison d’Orange-Nassau. À l'origine membre de l'entourage de Charles Quint et fidèle partisan des Habsbourg, Guillaume d'Orange est surtout connu pour avoir été l'initiateur et le chef de la révolte des Pays-Bas espagnols contre le roi d'Espagne Philippe II, fils de Charles Quint. La principauté d´Orange est rattachée unilatéralement au Dauphiné par le roi de France Henri II en 1551, qui doit cependant la restituer à Guillaume Ier en 1559.

.Philippe-Guillaume d'Orange (1554-1618) prince d’Orange de 1584 à 1618

Fils de Guillaume Ier d'Orange-Nassau. Alors que son père est engagé dans la rébellion des provinces septentrionales des Pays-Bas espagnols, il est pris en otage par le duc d'Albe à l'âge de treize ans et est envoyé en Espagne pour conclure ses études. Demeuré catholique, il est tenu à l'écart de la rébellion et demeure fidèle à la couronne d'Espagne. Il poursuit ses études à l'université d'Alcalá de Henares.

.Guillaume II d’Orange-Nassau, prince d’Orange de 1618 à 1650.

.Guillaume III d’Orange-Nassau, prince d’Orange de 1650 à 1702

Seul enfant de Guillaume II et de la princesse royale Marie, fille ainée du roi Charles Ier d'Angleterre et la sœur de Charles II et de Jacques II. Huit jours avant la naissance de Guillaume, son père meurt de la variole ; ainsi Guillaume devient prince d'Orange dès le jour de sa naissance. Louis XIV occupe plusieurs fois le territoire de la principauté dans le cadre des guerres menées contre le stadhouder Guillaume III d'Orange (qui devient plus tard le roi Guillaume III d’Angleterre et d’Écosse) : en 1673, 1679, 1690 et 1697. Une dernière occupation, à partir de 1702 mène à la reconnaissance définitive de l’acquisition au traité d'Utrecht en 1713. La reine Béatrix des Pays-Bas, descendante directe de Guillaume Ier d’Orange-Nassau porte encore aujourdhui le titre de princesse d’Orange-Nassau et de baronne d’Arlay (baronne von Arlay) avec la devise française de « Je maintiendrai » sur les armoiries de sa famille.

c. Comtat Venaissin/Evêchés et papes d’Avignon

Au début du XI° siècle, soit lors de l’intégration à l’empire du Royaume de Bourgogne-Provence, le vicomte et l’évêque d’Avignon s’installent à chacune des extrémités du rocher. Le pouvoir du vicomte et celui de l’évêque s’affaiblissent. Le pouvoir dans le comté de Provence appartient alors à trois familles, celle des comtes de Toulouse, marquis de Provence, celle des comtes de Forcalquier et celle des comtes de Provence proprement dit. Avignon se trouvant à l’intersection des possessions de chacune, reste indivise. En 1129, Guillaume III, comte de Forcalquier, remet avant de mourir à l’évêque d’Avignon « pouvoir, juridiction et seigneurie ». En 1161, l’empereur Frédéric Barberousse confirme à l’évêque ses droits. La croisade contre les Albigeois et le Traité de Meaux (mars / avril 1229) va accélérer le processus de séparation entre Avignon et le marquisat de Provence. Par le traité de Meaux/Paris de 1229 que lui impose le roi de France, Raymond VII de Toulouse rend hommage à saint Louis et promet sa fille à l'un des frères du roi, Alphonse de Poitiers, destinant son comté de Toulouse, faute d'héritier mâle, à devenir l'un des apanages de la couronne de France. Il renonce en outre à tous ses " autres pays et domaines situés en-deçà du Rhône dans le royaume de France " et précise " quant aux pays et domaines que j'ai au-delà du Rhône dans l'Empire (marquisat de Provence venaissin), je les cède à perpétuité à l'Eglise romaine entre les mains du légat. " Mais par bulle signée à Montefiascone du 8 septembre 1237, l’empereur Frédéric II restitue à Raymond VII le Comtat venaissin qui est reconquis à main armée, en 1236, par Raymond de Toulouse.

En 1238, l’évêque d’Avignon, qui a répondu comme vassal à la demande de l’empereur Frédéric II d’envoie de troupes à son camp de Vérone, reçoit de ce dernier un diplôme confirmant celui délivré à son prédécesseur en 1157. Un diplôme de l’année 1239, rendu en faveur de la ville d’Avignon, montre que l’empereur Frédéric II est fidèle à sa volonté de s’allier la Commune contre l’évêque ; en effet si l’évêque est bien le président de la Commune, l’autorité appartient aux huit consuls (4 à l’origine), 4 chevaliers et 4 prudhommes élus pour un an. Avignon est alors une des villes les plus importantes du Marquisat de Provence. C’est dans cette ville que le vicaire impérial Bérard, chassé d’Arles en 1239 trouve refuge mais son inexpérience politique soulève contre lui là aussi les ennemis de l’Empereur; il s’en faut de peu qu’Avignon ne passe au clergé et au comte de Provence. C’est l’arrivée du comte de Toulouse et marquis de Provence Raymond VII qui sauve la situation : à la demande du conseil général et du Parlement d’Avignon, il prend la charge de podestat, et Bérard impuissant accepte cette désignation.

.Zoen Tencarari, évêque d’Avignon de 1240/1242 à 1261/1263

La lutte se poursuit entre l’Église et l’Empire. Zoen Tencarari, évêque d’Avignon et légat apostolique lance, dans son diocèse d’Avignon, un édit frappant de la peine de la confiscation des fiefs quiconque porterait aide ou assistance à l’empereur Frédéric II. L’évêque travaille de tout son pouvoir à enlever définitivement à l’empereur ses appuis dans le royaume de Bourgogne-Provence, Raymond VII et les Avignonnais. Sous son règne, la commune d’Avignon se rallie à la cause de l’évêque et du comte de Provence Raymond Bérenger. Après ses succès militaires en Italie, l’empereur Frédéric n’a plus envie de ménager les Avignonnais. Par un diplôme rendu par lui à Pise, au mois d’août 1244, il exprime enfin, contre les Avignonnais, les sentiments de colère que, par prudence sans doute et pour éviter de compromettre des chances de réconciliation, il contient depuis plus d’un an. Pour les punir de la guerre détestable qu’ils font à l’Empire, et aussi « au comte de Toulouse», il leur enlève les droits que le comte Raymond leur avait jadis concédés sur les fiefs des Amic (descendants de Giraud II Amic de Sabran Forcalquier). Désormais, Giraud et Pierre d’Amic relèveront directement du comte de Toulouse ; la seigneurie d’Avignon est supprimée. Mais Raymond VII meurt le 22 septembre 1249 à la suite d’un accès de fièvre. Alors qu’à la mort de Raymond-Bérenger c’est Charles d’Anjou, qui est devenu comte de Provence, c’est un autre frère du roi de France et gendre du comte de Toulouse Raymond VII, Alphonse de Poitiers, qui hérite du comté de Toulouse et du marquisat de Provence. Dès 1251, Avignon, reconnait la souveraineté indivise des deux comtes de Provence et de Toulouse. Le légat Pierre d’Albano, au nom de l’Église romaine, se rend alors dans le Venaissin pour recouvrer cette terre : les représentants d’Alphonse y envoient, de leur côté, le seigneur de Lunel qui peut y servir utilement les intérêts de son maître ; en dépit des prétentions de l’Église, Alphonse conserve le titre de marquis de Provence et garde jusqu’à sa mort la seigneurie d’Avignon. Alphonse gère lui-même ses fiefs, à partir de différentes demeures au sud-est de Paris. Il communique par chevaucheurs avec les sénéchaux de son domaine (sept au total). Celui-ci comprend le comté de Poitiers, la Saintonge, l’Auvergne (sans Clermont), le comté de Toulouse, le Quercy, le Rouergue, l’Agenais ; il est suzerain de la Marche, de Comminges et de l’Armagnac ; il possède désormais en outre le titre de marquis de Provence, quelques fiefs autour d’Orange, et la co-suzeraineté sur Avignon. Ses sénéchaux sont ceux de Poitou-Saintonge, le connétable d’Auvergne, le sénéchal de Toulouse, de Quercy-Agenais, de Rouergue, du Comtat Venaissin.

.Bertran de Saint-Martin, évêque d’Avignon de 1264 à 1266

Nommé évêque d’Avignon par le pape Urbain IV, il se montre attaché aux intérêts de la maison d'Anjou ; Charles d'Anjou, comte de Provence, sait apprécier ses services. Sous le pontificat de Clément IV, Bertran de Saint-Martin joue un rôle important en Italie.

.Raymond II, évêque d’Avignon en 1271 jusque vers 1272

A la mort du comte de Toulouse et marquis de Provence Alphonse II en 1271, c’est le roi Philippe le Hardi, fils de Louis IX, dit Saint Louis, roi de France, et de Marguerite de Provence, fille de Raymond-Bérenger IV, comte de Provence et de Béatrice de Savoie, qui hérite du Comtat Venaissin.

.Robert II, évêque d’Avignon de 1272 à 1279

Le roi de France cède ses droits au pape le 19 février 1274 ; dès le 27 avril 1274, pour affirmer ses droits, le pape Grégoire X nomme en 1274 le premier recteur du Comtat Venaissin en la personne de Guillaume de Villaret. Pierre Rostaing, évêque de Carpentras, est le premier à rendre hommage au représentant du pape. En 1275, le recteur convoque les trois évêques du Comtat, Avignon, Carpentras et Vaison ainsi que les nobles du Venaissin à une assemblée afin d’adopter des nouveaux statuts. En 1277, alors qu'il porte toujours la charge de recteur, Guillaume de Villaret devient conseiller de Charles Ier d'Anjou, qui, entre autres titres, est roi de Sicile. En 1290, Charles d’Anjou devient comte de Provence. Le roi Philippe IV le Bel ayant besoin d’argent décide de lever, en 1295, un impôt exceptionnel sur le clergé, la « décime ». Le pape Boniface VIII, qui tire d'abondants revenus de France, répond par la bulle de 1296 dans laquelle, il dit, à l'intention des souverains, que le clergé ne peut être soumis à aucun impôt sans l'accord du Saint-Siège. Les évêques sont tenus de suivre les recommandations du Saint-Siège sous peine d'excommunication. En rétorsion, Philippe Le Bel interdit toute exportation de valeurs hors du royaume de France, ce qui a pour effet de priver le pape d'une part importante de ses ressources. Les rapports avec Rome se tendent et, en 1302, par la bulle Unam Sanctam, Boniface VIII affirme la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel et, de ce fait, la supériorité du pape sur les rois. Philippe le Bel réunit alors un concile des évêques de France pour condamner le pape qui menace de l'excommunier et de jeter l'interdit sur le royaume de France. Fort du soutien de la population et des ecclésiastiques, le roi de France envoie son garde des sceaux, le chevalier Guillaume de Nogaret avec une petite escorte armée vers l'Italie afin d'arrêter le pape et de le faire juger par un concile. Nogaret est bientôt rejoint par un ennemi personnel de Boniface VIII, Sciarra Colonna, qui lui fait savoir que le pape s'est réfugié à Anagni. Le 8 septembre 1303, lors d'un entretien tumultueux, le pape Boniface VIII est menacé par Guillaume de Nogaret. Il meurt quelques semaines plus tard. Son successeur Benoît XI est élu le 22 octobre 1303. Il annule la plupart des mesures de nature à vexer le puissant roi de France avant de mourir lui-même le 7 juillet 1304. Pendant onze mois, de pénibles tractations se déroulent entre le parti français, conduit par la famille romaine des Colonna, et le parti du défunt Boniface VIII, emmené par les Caetani. On décide finalement de choisir le pape à l'extérieur du Sacré Collège des cardinaux et l'unanimité ou presque se fait sur le nom de Bertrand de Got, prélat diplomate et juriste éminent, resté neutre dans la querelle entre le roi Philippe le Bel et le pape Boniface VIII. Le 5 juin 1305, les cardinaux, réunis en conclave à Pérouse, portent à la tête de l'Église Bertrand de Got qui choisit le nom de Clément V. Le nouveau pape renonce à se rendre à Rome par crainte des intrigues locales et des risques liés au conflit des guelfes et des gibelins: Il choisit en définitive de se faire couronner à Lyon, encore en terre d'Empire, le 1er novembre 1305. Clément V fait son possible pour se concilier les bonnes grâces du puissant Philippe le Bel, mais repousse sa demande d'ouvrir un procès posthume contre Boniface VIII. En 1307, il a un entretien avec le roi où il est question en particulier du sort des Templiers. Philippe le Bel veut supprimer cet influent et riche ordre de moines-chevaliers. C'est chose faite le vendredi 13 octobre 1307 sans que le pape n’ait pu s'y opposer. Le concile de Vienne, qu'il a convoqué pour juger l'Ordre du Temple, nécessite qu'il se rapproche de cette ville. Il rejoint donc le Comtat Venaissin, terre pontificale. Si son choix se porte aussi sur la ville d'Avignon, c’est que sa situation sur la rive droite du fleuve le met en relation avec le nord de l'Europe, par l'axe Rhône/Saône et dans cette vallée du Rhône, frontière commune entre la France et l’Empire. Clément V n'arrive à Avignon que le 9 mars 1309. Sous son pontificat, Avignon devient, sous la haute surveillance du roi de France Philippe le Bel, la résidence officielle d'une partie du Sacré Collège des cardinaux, tandis que le pape préfère résider dès 1310 à Carpentras, Malaucène ou Monteux, cités comtadines. Le rôle de l’évêque d’Avignon devient marginal.

.Jacques Duéze, évêque de Fréjus en 1300, d’Avignon en 1310 puis pape sous le nom de Jean XXII de 1316 à 1334

Il est appelé par Charles II d'Anjou roi de Naples, comte de Provence comme chancelier de Provence en 1308. Il est nommé évêque d’Avignon le 18 mars 1310. À la mort de Clément V, et suite à une élection difficile, Jacques Duèze est élu pape à Lyon le 7 août 1316. Couronné le 5 septembre, il choisit le nom de Jean XXII. À 72 ans, il n'a qu'un rôle politique effacé jusqu'alors. Or, dès le 9 août, il fait part de son intention de rouvrir l'Audience de la Contredite à Avignon, le 1er octobre suivant. Il signifie ainsi sa volonté de fixer la papauté dans la ville dont il avait été l'évêque depuis le 18 mars 1310 .La logique aurait voulu que Carpentras soit le séjour transalpin de la papauté. Mais la plus grande ville du Comtat Venaissin restait entachée par le coup de force des Gascons lors du conclave qui avait suivi la mort de Clément V. De plus, l'ancien évêque d'Avignon, préférait, à l'évidence, sa cité épiscopale qui lui était familière et qui avait l'avantage de se situer au carrefour des grandes routes du monde occidental grâce à son fleuve et à son pont. Sous son règne, le recteur du Comtat Venaissin Arnaud de Trian se met à résider à Carpentras qui devient la capitale du comtat. Les relations de Jean XXII avec l'empire se tendent quand le 8 octobre 1323, il déclare en plein consistoire que le nouvel empereur Louis IV de Bavière est un usurpateur et un ennemi de l'Église. Convoqué à Avignon pour se justifier de son soutien aux Visconti, il ne se présente pas et est excommunié le 23 mars 1324. En représailles Louis IV de Bavière descend en Italie avec son armée pour se faire couronner à Rome et fait élire un antipape en la personne de Nicolas V qui

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