L’évêché d’Embrun est fondé au milieu du IV° siècle . En 450, le pape attribue les fonctions de métropolitain à l'évêque de Vienne dans les diocèses de Valence, Tarentaise, Genève et Grenoble, tandis que les autres cités de la Viennoise et de la Narbonnaise IIe restent du domaine du métropolitain d'Arles. Un siècle plus tard, en 551, la province ecclésiastique arlésienne s'agrandit de l'évêché d'Uzès qui passe sous la métropole d'Arles. En 794, au concile de Francfort, les limites entre les provinces ecclésiastiques d'Arles et de Vienne sont à nouveau débattues. La province ecclésiastique d'Arles perd les archevêchés d'Aix et d'Embrun, qui sont élevés au rang de métropoles. par le pape Léon III. L’archevêché d’Aix devient suffragant des évêchés d’Apt, Fréjus, Riez, Gap et Sisteron celui d’Embrun des évêchés de Digne, de Vence, de Glandève, de Senez et de Nice.
Lors du démembrement de l’empire de Charlemagne en 843 entre ses trois petit-fils, Charles le Chauve qui devient roi de Francie Occidentale (future France), Louis le Germanique qui devient roi de Francie Orientale (Germanie), l’ancien Royaume Burgonde est scindé en Duché de Bourgogne rattachée au Royaume de Francie Occidentale, et Bourgogne Transjurane et Cisjurane (dont Provence) rattachée à la Francie Médiane de l’empereur Lothaire l’ainé des trois frères. Au partage de Verdun de 843, l’Embrunais est partie de la Francie Médiane de l’empereur Lothaire Ier.
En 875, profitant de la mort de Louis II, fils de Louis le Germanique, Charles le Chauve s’empare de la Provence et fait de son beau-frère Boson, déjà seigneur du Lyonnais, du Viennois et de la vallée de la Saône, duc de Provence. Charles se fait aussi sacrer empereur à Rome par le pape Jean VIII. A son retour en France, Charles est pris d’une forte fièvre, un médecin lui fait prendre une médication soit disant empoisonnée. Charles meurt le 6 octobre 877. Son fils Louis le Bègue lui succède sur le trône de Francie Occidentale. En 878, le pape Jean VIII est menacé par les invasions sarrasines, et c’est Boson qui assure sa protection en le recevant en Arles s’attirant ainsi ses faveurs. Louis le Bègue de santé fragile meurt en 879 à Compiègne. Ses successeurs, Louis III (royaume des Francs et Neustrie) et Carloman II (Aquitaine et Bourgogne) semblent incapables de lutter efficacement contre la reprise des invasions et leur succession est vivement contestée.
Maison des Boson
.Boson (844-885), duc de Provence de 875 à 879 roi de Provence de 879 à 885
Il épouse en 876 Ermengarde, fille de l’empereur Louis II le Jeune.
Dès la mort de Louis II le Bègue, les droits de succession de ses fils Louis III et Carloman II sont sérieusement contestés. Alors que Louis III le Jeune, roi de Francie Orientale ( Saxe et Franconie) s'apprête à faire la guerre à ses cousins carolingiens, les rois de Francie Occidentale, Louis III et Carloman II, le 15 octobre 879, des grands ecclésiastiques et seigneurs se réunissent en concile au château de Mantaille dans la Drôme et choisissent Boson comme roi d’un royaume constitué des vastes possessions de Boson, mais aussi des diocèses des religieux – six archevêques et dix-sept évêques – présents (Aix, Arles, Autun, Avignon, Beaune, Besançon, Chalon, Dijon, Genève, Grenoble, Langres, Lausanne, Lyon, Macon, Marseille, Tarentaise, Tonnerre, Troyes, Valence, Vienne). Boson est couronné quelques jours plus tard à Lyon, par Aurélien, l'archevêque de cette ville. Il installe sa capitale à Vienne, ancienne capitale de la Gaule. Mais il doit faire face à une alliance des rois carolingiens. Son « royaume de Provence », appelé aussi « royaume d’Arles » s’étend, au nord, des rives du Doubs jusqu’aux rives de la Méditerranée au sud, il déborde sur l’Helvétie et l’Italie. Sous sa couronne se trouvent réunis une partie de la Bourgogne, le Bugey, la Bresse, le Dauphiné, la Tarentaise, la Provence et une partie du Languedoc.
En février 880, Louis III le Jeune, ses cousins Carloman II et Louis III (représenté car retenu dans son royaume par la maladie) se rencontrent à Ribemont. En échange de la neutralité de Louis le Jeune, les rois de France lui concèdent la partie de la Lotharingie qu'ils possèdent depuis le traité de Meerssen et il peut ainsi mener la lutte contre Boson. Fin 880, les troupes de l'alliance, après avoir repris Autun, Besançon, Chalon, Mâcon et Lyon, se trouvent devant Vienne. Boson se réfugie avec la plus grande partie de ses troupes dans les montagnes, laissant la défense de la ville sous le commandement de son épouse. Alors que Charles III le Gros est parti recueillir la couronne d'Italie, Louis III et Carloman II abandonnent le siège de la ville et permettent ainsi le retour de Boson dans sa capitale. Charles III le Gros, nouvellement élu empereur d'Occident, fait reprendre la guerre dès le mois d'août 881. Les troupes du roi Carloman II entament à nouveau le siège de Vienne, mais apprenant la mort de son frère le roi Louis III, survenue le 5 août, il lève aussitôt le siège pour aller recueillir la succession. Cependant les troupes de Charles III le Gros arrivent à leur tour et réussissent à prendre la ville qui est pillée et incendiée. Richard II de Bourgogne dit le Justicier, frère de Boson, prend sous sa protection sa belle-sœur et sa nièce Engelberge et les emmène à Autun. Boson se réfugie en Provence. Avignon, Arles et Marseille sont alors les trois plus importantes villes de la Provence. En 884, à la mort de Carloman II, qui n'a pas de fils, Charles III le Gros est appelé pour assurer la régence du royaume de France. Il propose à Boson de le reconnaître comme roi de Provence sous la simple condition d'un hommage au royaume des Francs.
Boson meurt le 10 janvier 885. Son beau-frère, Richard le Justicier qui a hérité des «honneurs» de Boson, n'hésite pas à se déclarer le protecteur naturel de son neveu Louis, et se saisit du gouvernement des États de Boson.
L'empereur Charles III le Gros est le seul prince régnant en position de contester les droits de Louis à l'héritage paternel. Pour prévenir toute opposition de sa part, Ermengarde, se rend en 887, auprès du monarque pour lui présenter Louis et implorer sa protection.
En 888, Rodolphe, fils de Conrad II, duc de Bourgogne transjurane et d’Auxerre marié à Willa de Provence, fille de Boson V de Provence, est proclamé roi de Bourgogne à l’abbaye de Saint Maurice en présence de l’archevêque de Besançon puis couronné roi de Bourgogne et de Lotharingie à Toul par l'évêque Arnaud (Arnald). Sa sœur Adélaide épouse la même année Richard de Bourgogne dit le Justicier auquel elle apporte en dot le comté d’Auxerre. De leur union naissent :
-Raoul ou Rodolphe (v.890-936), duc de Bourgogne, abbé laïc de Saint-Germain d’Auxerre et de Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens (921-923), puis roi de Francie Occidentale (923-936);
-Hugues (891-952), duc de Bourgogne, comte d'Outre Saône (923-952) et de Mâcon (927-952), et marquis de Provence (936-952);
-Boson (895-935), abbé laïc de Saint-Pierre de Moyenmoutier et du Saint-Mont de Remiremont;
-Ermengarde, duchesse de Bourgogne, mariée à Gilbert de Vergy, comte de Dijon, de Beaune et de Chalon, puis duc de Bourgogne.
-Alix, mariée à Reinier (?-931), comte de Hainaut.
.Louis III l'Aveugle (vers 882-928), roi de Provence de 890 à 928, roi d’Italie en 900 et empereur d’Occident de 901 à 905
Fils de Boson de Provence et d'Ermengarde, fille de l'empereur d'Occident, Louis II le Jeune.
Privé d'héritier légitime, l’empereur Charles III le Gros comble les espérances de la reine Ermengarde. Il adopte Louis comme son fils, et lui confère le titre de roi ce qui lui permet de retourner régner en Provence sous la régence de sa mère. Il est reconnu par le concile des prélats et grands féodaux du royaume « roi de Provence » à Valence en 890 sous la tutelle de sa mère Ermengarde secondée par Aurélien, l’archevêque de Lyon et Barnouin ou Bernoin, évêque de Vienne. En 894, le roi Louis fait acte de soumission au roi Arnulf de Germanie.
En 898, Engelberge, sa sœur épouse le duc d'Aquitaine, Guillaume le Pieux qui est aussi comte de Lyon et de Mâcon.
A l'appel des grands féodaux pour qui il est le petit-fils de l'ancien empereur Louis II le Jeune, le roi Louis III de Provence prend Pavie, chasse le roi Bérenger de Frioul et se fait couronner roi d'Italie, le 12 octobre 900. Puis il épouse fin 900 Anne de Constantinople, fille de l'empereur romain d’orient Léon VI. En 902, l'ancien roi d’Italie Bérenger de Frioul, lui aussi petit-fils d'un empereur d'Occident (Louis Ier le Pieux), revient avec des forces en nombre, et réussit à chasser d'Italie le nouvel empereur qui est obligé de se réfugier vers la Provence. En 905, Louis est de retour en Italie à l'appel des grands féodaux, mais Bérenger Ier de Frioul, grâce à l'aide des troupes bavaroises, réussit à le faire prisonnier à Vérone et le 21 juillet 905 lui fait crever les yeux (d'où son surnom) et reprend la couronne royale d'Italie. De retour à Vienne, sa capitale, le roi Louis, handicapé par sa cécité, n'est plus en mesure de résister aux demandes de ses féodaux. À partir de 911, il laisse la gestion du royaume à son cousin Hugues d'Arles, comte d'Arles et de Vienne qui quitte Vienne et s'installe à Arles. comte de Provence jusqu'à l'année 926, date à laquelle ce dernier occupe le trône d'Italie.
.Hugues d'Arles (v. 880-947) comte d’Arles, comte de Vienne puis marquis de Provence en 905, roi d’Italie en 926
Fils de Théobald d'Arles et de Berthe, fille illégitime de Lothaire II de Lotharingie. Élevé à la dignité de comte d'Arles et comte de Vienne puis de marquis de Provence en 905 par son parent, l'empereur Louis III l'Aveugle.
Il épouse en 912 Willa de Provence, la demi-sœur du roi Louis III l'Aveugle et veuve du roi Rodolphe Ier de Bourgogne Transjurane,
Le 9 juillet 926, Hugues d'Arles est élu roi d'Italie.
À la mort de Louis III l'Aveugle en 928, Hugues revient en Provence pour lui succéder sur le royaume de Provence et de Bourgogne Cisjurane. Pendant son règne de roi d’Italie, la Provence est momentanément rattachée au royaume d’Italie. Hugues doit toutefois renoncer à ses droits au royaume de Provence et reconnait le fils illégitime de Louis III, Charles Constantin.
À la mort de Charles Constantin en 934, il reconnait Rodolphe II de Bourgogne Transjurane comme le roi de Provence et lui abandonne ses droits donnant naissance au royaume de Bourgogne-Provence. En échange, selon l'accord de 926, Rodolphe II lui abandonne ses prétentions en Italie. Hugues continue toutefois de porter le titre de marquis de Provence où il est toujours richement possessionné; Provence qui s’étend du Rhône à La Turbie, à la limite du diocèse de Vintimille, compte vingt-trois cités épiscopales réparties en trois provinces ecclésiastiques : Arles, Aix (dont dépends Antibes) et Embrun dont relèvent Nice, Vence et Glandèves.
Maison de Bourgogne
.Rodolphe II (880-937 ) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 937
Fils du roi Rodolphe Ier.
Chaque année se tient un concile des trois provinces ainsi qu’une assemblée générale des grands vassaux sous la présidence du marquis. Pourtant la désagrégation de l’organisation administrative carolingienne se poursuit.
.Othon Ier (912-973)duc de Saxe en 936, roi de Francie Orientale de 936 à 961, roi d’Italie en 951,empereur romain germanique de 962 à 973
Otton dit le Grand restaure en 962 l’empire disparu en 928 avec le dernier des carolingiens, Il institue le systéme de l’Eglise d’Empire/ Reichkirche qui donne aux archevêques, évêques et abbés d’abbaye importante des pouvoirs comtaux, pouvoir temporel en sus de leur pouvoir spirituel.
.Othon II (955-983) ,roi de Francie Orientale de 961 à 983, roi d’Italie en 980, empereur romain germanique en 973 à 983
Fils d’Othon Ier.
.Conrad Ier dit Conrad le Pacifique (925-993) roi de Bourgogne-Provence de 934 à 993
Fils de Rodolphe II.
À la mort de son père, Conrad Ier est trop jeune pour régner.Hugues d’Arles tente de s'emparer alors de son royaume en forçant sa mère Berthe de Souabe à l'épouser. Mais ce projet d'alliance est mis en échec par l'intervention du roi de Germanie Otton Ier qui ne peut accepter l'unification des deux royaumes. En 938 Otton Ier se rend en Bourgogne et oblige Hugues d'Arles à retourner dans son royaume d’Italie. Otton Ier a des ambitions sur la Bourgogne, il veut un appui solide dans cette région. Otton installe alors le jeune Conrad à la cour de.Germanie Il le fait couronner roi de Bourgogne et lui fait épouser Mathilde de France, fille de sa sœur Gerberge de Saxe épouse de Louis IV d’Outremer. Otton, lui, épouse Adélaide, la sœur de Conrad, laquelle lui apporte des droits sur l’Italie puisqu'elle elle est veuve de Lothaire le fils d'Hugues d’Arles. Conrad Ier participe à des expéditions d'Otton en Francie Occidentale et en Italie. Otton protège Conrad afin d'avoir un appui dans le sud de l'empire et sécuriser l'Italie. En échange, il le protège des ambitions du roi Louis IV d’Outremer, son beau-père, sur le royaume de Bourgogne. Conrad devient roi de Provence sans pour autant avoir la force de s'y imposer. Sa suprématie sur Hugues d'Arles est toutefois reconnue. Conrad assure son influence sur les sièges épiscopaux, notamment ceux des archevêchés de Vienne, Lyon, et d’Arles. Conrad installe sa capitale à Vienne,
Vers la fin de son règne, il bute sur l'hostilité de Guillaume Ier de Provence devenu marquis de Provenc en 979 et du comte Otte-Guillaume de Bourgogne lesquels se détacheront progressivement de sa suzeraineté.
.Boson II (910-968), comte d’Arles, d’Avignon et de Provence de 949 à 968
Fils de Rotbold (Roubaud) ou Rodboald d'Agel (noble mâconnais) fait comte de Provence en 903 par Louis III l'Aveugle.
En 962, le roi de Francie Orientale (Germanie) et d’Italie Otton Ier restaure l’empire.
Le roi Conrad se montre très actif en Provence; ainsi en 963, il délivre un diplôme à l’abbaye de Montmajour; l’année suivante il est présent à Arles.
.Guillaume Ier le libérateur (955-993), comte d'Avignon en 948, comte de Provence en 972, marquis de la Provence arlésienne en 972 et prince de toute la Provence en 991
Fils de Boson II comte d'Arles et de Constance de Provence.
Guillaume est connu pour avoir réuni une armée de seigneurs provençaux et chassé les sarrasins des côtes provençales en 972. Il est alors surnommé "le libérateur" et prend le titre de marquis de Provence. Il reconnait l’autorité du roi Conrad lequel en 976 et en 978 tient un plaid dans la ville d’Arles.
La royauté est alors respectée en Provence ou c’est toujours au nom du roi que les maitres du ban exercent le gouvernement des hommes. Sa victoire sur les sarrasins permet à Guillaume d'obtenir la suzeraineté de fait de la Provence. Il distribue les terres reconquises à ses vassaux. Arles retrouve son statut de capitale quand peu après 981, il revient s'y établir. De lui sont issus les premiers comtes de Provence, qui s'allièrent ensuite aux comtes de Barcelone. Roubaud, quant à lui, est l’origine de la tige des comtes de Forcalquier.
.Roubaud Ier ( ?-1008) comte de Provence de 968 à 1008, marquis de Provence de 993 à 1008 à la mort de son frère Guillaume Ier.
.Rodolphe III (vers 966-1032) roi de Bourgogne-Provence de 993 à 1032
Fils de Conrad Ier.
.Othon III (980-1002), roi de Francie Orientale de 983 à 1002, roi d’Italie en 996, empereur romain germanique de 996 à 1002
Fils d’Othon II
.Henri II dit le Saint (973-1024), roi de Francie Orientale de 1002 à 1024, roi d’Italie en 1004, empereur romain germanique en 1002 à 1024
Fils d’Othon III.
Avant sa mort, le roi Rodolphe III promet à l’empereur Henri II dit le Saint d’en faire son héritier du royaume de Bourgogne-Provence.
.Féraud de Nice, évêque de Gap de 1000 à 1044
Fils de Pons II d’Orange- Mevouillon, baron de Mevouillon dont le Buis est la capitale; frère de Laugier de Nice, co-seigneur de Nice et époux d’Odile de Provence, fille de Guillaume Ier de Provence ; frère également de Pierre de Mirabel, évêque de Vaison.
Depuis 986 et la reconquête sur les Sarrasins, l’évêque de Gap a la souveraineté sur la ville. Ce pouvoir est longtemps contesté par les officiers des comtes de Forcalquier, notamment sous l'épiscopat d'Arnoux, qui devint par la suite le saint évêque de la cité
C'est lui qui, dans un acte de 1023, inféode aux Mison la vicomté de Gap. Féraud donne plusieurs domaines dans la région du Mont-Ventoux.
Féraud est présent à une donation faite en en 1024 au monastère Saint Victor de Marseille, par Bertrand, comte de Provence. En cette même année, le pape Benoit VIII lui écrit à Féraud, ainsi qu'à plusieurs autres évêques pour les inviter à faire rendre à l'abbaye de Cluny les biens dont quelques seigneurs s'étaient emparés. Cinq ans plus tard, Féraud fait donation en faveur de l’abbaye de Cluny de l'église de Saint-André-près-de-Gap et d’une portion de la ville de Gap. En 1030, il donne à l'abbaye de Saint-Victor, l'église de Saint Geniez de Dromon. En août 1031, il est à Marseille, dans le monastère de Saint Victor, quand le comte Bertrand cède à celui-ci deux propriétés de Pierrefeu et Forcalquier. À la fin de sa vie, en 1044, avec le futur comte Guillaume Bertrand de Provence, ils divisent entre eux la ville de Gap.
.Guillaume II, (?-1018) comte d’Arles de 993 à 1018
Fils de Guillaume Ier dit le Libérateur
Vers 1002, il épouse Gerberge de Bourgogne, fille d'Othon Guillaume, comte de Bourgogne et d'Ermentrude de Roucy, comtesse de Macon et de Besançon.
En 1008, à la mort de son oncle Rotboald, Guillaume étant trop jeune pour exercer avec autorité la fonction comtale, l'aristocratie met le pouvoir comtal en cause dans une révolte qui n'est que la première d'une longue série. La nouvelle génération nobiliaire conteste avec violence les donations pieuses accordées par le marquis et son entourage.
Ce n'est qu'en 1009 que la comtesse Adelaïde réussit avec difficulté à rétablir la paix. Vers 1014, le pape Benoît VIII s'adresse à Guillaume II et à Adélaïde, qui gouverne avec lui, pour les engager à réprimer les brigandages des seigneurs qui envahissent les biens de l'abbaye de Saint-Gilles. Les violences avec la maison de Fos reprennent un peu après. Dans le passé la forteresse de Fos, a été confiée à un vicomte, Pons. Or, celui-ci refuse l'hommage et la restitution au comte en 1018. Avec l'aide du vicomte de Marseille Fulco et d'autres grands, Guillaume II de Provence part en guerre contre Pons de Fos, mais est tué dans les combats, en 1018. Le comté de Provence est partagé (en indivision) entre ses trois fils:
-Guillaume III, comte de Provence. Sans postérité.
-Foulques Bertrand, comte de Provence. Sa part devint ensuite le comté de Forcalquier.
-Geoffroi, comte de Provence.
.Rotboald/Roubaud II (?-1014), marquis de Provence de 1008 à 1014,
Fils de Rotboald Ier. Il épouse vers 1002 Ermengarde (veuve, Ermengarde se remarie avec Rodolphe III, roi de Bourgogne-Provence). Rotboald et Ermengarde ont trois enfants:
-Guillaume III, comte de Provence,
-Hugues,
-Emma, marquise de Provence, mariée à Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse.
.Guillaume III dit Guillaume-Bertrand (av 1013-1030), comte de Provence avec son frère Geoffroi de 1018 à 1030
Fils de Rotboald II et de Gerberge de Bourgogne.
Guillaume-Bertrand et Geoffroi profitent de la faiblesse du roi Rodolphe III pour renforcer leur pouvoir comtal.
.Conrad II le Salique (vers 9900-1039) roi des Romains en 1024, empereur du Saint Empire en 1024 roi de Francie Orientale (Germanie), roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1032 à 1039
.Hismidon, archevêque d’Embrun vers 1033 à 1044,
L’archevêque-prince d'Embrun est primitivement seul maître de la ville d’Embrun.
.Vivemne, archevêque d’Embrun vers 1048
.Guinervinaire, archevêque d’Embrun vers 1050 à 1054
.Fouques-Bertrand dit Bertrand Ier (vers 1014- après 1081), comte de Provence de 1018 à 1051
Fils de Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse, et de Gerberge de Bourgogne. Sous son régne, le comté de Provence est incorporé au Saint Empire
Il épouse Hildegarde, et a pour enfants :
-Guillaume V Bertrand, comte de Provence.
-Geoffroi II, comte de Provence.
-Gilberge, femme de Bertrand-Rambaud d’Orange.
.Henri III dit le Noir (1017-1056) roi des Romains en 1039 et empereur de 1046 à 1056 roi de Bourgogne-Provence de 1039 à 1056
Fils de l'empereur Conrad II le Salique et de Gisèle de Souabe.
.Raimbaud de Reillanne, prince-archevêque d’Arles de 1030 à 1069
Famille tenant son nom de Reillanne, village relevant de l’abbaye de Montmajour et futur siège d’un vicomté.
Sous son règne, le royaume de Bourgogne-Provence est intégré au Saint -Empire.Raimbaud affirme la primauté de son siège sur les autres diocèses provençaux.
En 1046, Raimbaud participe au synode de Sutri et assiste à Rome, au couronnement de l'empereur Henri III qu'il rencontre personnellement.
.Rodolphe, évêque de Gap de 1044 à 1050
A partir de 1044, le comte de Provence devient l'hôte de l'évêque. Le pouvoir quasi absolu de l'évêque ne trouve ses bornes que dans ces liens d'hommes à homme qui sont spontanément noués depuis deux siècles entre gouvernant et gouvernés La souveraineté de l'évêque est exercée par ses officiers (bailli, procureurs d'offices, chapitre).
.Hugues, archevêque d’Embrun de 1054 à 1055
.Henri IV (1050-1106) empereur du Saint Empire en 1084,roi de Francie Orientale (Germanie), roi de Bourgogne-Provence de 1056 à 1105
L'empereur Henri III décède en 1056, ne laissant qu'un héritier de six ans. Profitant de la minorité d'Henri IV le pape Nicolas II décide en 1059 de réserver l'élection du pape aux seuls cardinaux. Le pape n'est donc plus l'homme de l'empereur. Elu en 1073 , le pape Grégoire VII Henri IV va entrer en conflit avec le pape pour la question de la désignation des évêques qui détiennent outre leur pouvoir spirituel sur leur évêchés mais des pouvoirs comtaux sur leur ville et une partie du territoire de leurs évêchés. Elu en 1073, le pape Grégoire VII publie un décret interdisant aux laïcs de choisir et d'investir les évêques. C'est la première fois que l'Église prend position sur la question des investitures laïques (C'est l'origine de la Querelle dite des Investitures qui va opposer l'empire à la papauté de 1075 à 1122).
En janvier 1076, un synode d'évêques germanique, reproche au pape son ingérence dans les affaires épiscopales. Il le déclare indigne de ses fonctions et lui refuse obéissance. En réaction à la lettre qui le conviait avec une grande brutalité à renoncer à sa charge, Grégoire VII fait déposer Henri IV par un autre synode en février 1076 . L'empereur, dont les sujets sont déliés de leur serment de fidélité, est finalement excommunié tout comme l archevêque de Mayence . Très vite, des prélats germaniques déclarent leur soumission au pape ; les ducs de Souabe, Carinthie et Bavière se déclarent contre Henri IV, avec l'appui des Saxons, qui reprennent les armes. Le 16 octobre 1076, les princes décident qu'un nouveau monarque sera élu si la sentence papale n'est pas levée dans un an et demandent au pape de venir juger le souverain déchu Ils font bloquer les passages des Alpes pour empêcher Henri IV de rencontrer Grégoire VII.
À l'idée de voir se révolter une noblesse trop heureuse de contester le pouvoir impérial, Henri IV recule. Il quitte Spire en cachette avec une garde réduite, passe le col du Mont-Cenis par un froid intense et chevauche à la rencontre de Grégoire VII à Canossa , au nord de l'Italie . Le souverain pontife, qui se rendait à Augsbourg pour assister à une assemblée impériale, s'est réfugié dans cette ville car il se croit menacé. Henri IV attend trois jours, en habit de pénitent, que le pape daigne le recevoir, puis il s'agenouille devant lui pour implorer son pardon. En réalité, les trois jours se passent en négociations au cours desquelles Mathilde de Toscane et l'abbé de Cluny Hugues , parrain d'Henri IV, jouent un rôle fondamental. Le pape finit par lever l'exc ommunication . Grégoire VII fait cependant savoir que si le pécheur a reçu l'absolution, il ne lui a pas pour autant restitué son pouvoir. Par sa pénitence à Canossa, Henri IV est parvenu à écarter le danger d'une entente entre le pape et l'opposition des princes germaniques, mais le pape a pu s'ériger en juge des princes, droit que Grégoire VII juge naturel. Cependant la réhabilitation d'Henri IV n'empêche pas l'élection d'un nouvel empereur, Rodolphe de Rheinfelden , par les princes révoltés en 1077.
À la mort du pape Grégoire VII en 1085, aucun pape n'est élu pendant deux ans. Ensuite, le faible Victor III règne pendant dix mois. Henri IV commence à penser que la victoire va revenir dans son camp. Il n'est cependant pas au bout de ses difficultés. Il s'oppose à Urbain II , le successeur de Victor III et Il doit faire face à un soulèvement de la Bavière en 1086 et, à l'instigation de la comtesse Mathilde de Toscane, allièe du pape, à une première révolte de son fils Conrad, duc de Lorraine qui se fait élire roi de Germanie en 1087.. Entre 1093 et 1097, son fils Conrad lui interdit tout retour en Germanie en occupant les cols des Alpes.
Viminien, archevêque d’Embrun de 1055 à 1065
.Geoffroi Ier (vers 1013-1063), comte de Provence de 1018 à 1063 avec ses neveux Geoffroi II et Guillaume IV
Fils de Guillaume II, comte de Provence, et de Gerberge de Bourgogne.
Resté seul au pouvoir en 1053 à la mort de son frère Guillaume III, Geoffroi associe au pouvoir ses deux neveux Geoffroi II et Guillaume IV.
Il épouse Étiennette, peut-être fille du vicomte Guillaume II de Marseille et d'Étiennette des Baux, avec laquelle il a:
-Bertrand.
-Gerberge.
.Guillaume V Bertrand, (?-1063 / 1067), comte de Provence de 1063 à 1063/1067.
Fils de Foulques Bertrand, comte de Provence.
Avec son frère Geoffroi (Geoffroi II), il succède en 1051 à son père et devient donc comte de Provence en indivision avec son oncle Geoffroi et sa cousine Emma, veuve du comte Guillaume III de Toulouse, et possède en propre le château de Forcalquier.
Geoffroy meurt vers 1065 sans laisser d'enfants de son épouse Emengarde. Guillaume Bertrand meurt peu après. Il avait épousé en premières noces Thérèse d'Aragon, fille de Ramire Ier, roi d'Aragon et de Gilberge de Cousserans. Il se remarie avec Adélaïde de Cavenez et a:
-Adélaïde, mariée à Armengol IV, comte d’Urgell.
Celle-ci n'est pas encore mariée à la mort de son père, et donc non dotée, et peut ainsi lui succéder comme comtesse de Provence, en indivision avec ses cousins Bertrand Ier de Toulouse et Bertrand II. Après sa mort, c’est elle qui lui succède Avec elle les comtes de la maison d'Urgell, descendante de Foulque Bertrand et possédant donc Forcalquier prenne le titre de comte de Forcalquier.
.Ripert, évêque de Gap de 1053 à 1060
.Adélaïde de Forcalquier ( ?) comtesse de Forcalquier de 1063 à 1067
Epouse d’Armingol IV comte d’Urgell.
.Arnoux, évêque de Gap de 1065 à 1078
.Guillaume Ier, archevêque d’Embrun de 1066 à 1077
.Aicard d'Arles, prince- archevêque d’Arles de 1070 à 1080
De la famille des vicomtes de Marseille. Fils de Geoffroi, vicomte de Marseille ; frère d’Hugues Geoffroi et de Pons de Peynier, vicomtes de Marseille.
Dans les démêlés de l’empereur Henri IV avec le pape Grégoire VII, Aicard prend parti pour l’empereur, pour se soustraire à l’autorité du comte Bertrand, qu’il chasse de sa capitale, et fait prendre à son père le titre de vicomte d’Arles.
Aicard de Marseille usurpe l'archevêché d'Arles entre 1080 et 1098, puis après un intermède, entre 1108 et 1113.
.Bertrand II (?-1093), comte puis marquis de Provence de 1063 à 1093
Fils de Geoffroi Ier, comte de Provence, et d'Etiennette.
Dès son accession, le nouveau comte de Provence est affaibli: il transfère la résidence comtale d'Arles à Tarascon en 1063 et, incapable d'assurer la paix, demande en 1065 aux puissantes familles arlésiennes d'assurer la protection des biens de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille. De même, il semble avoir de la difficulté à exercer la justice comtale.
En 1078, il recherche donc l'appui du pape en accusant l'archevêque de simonie, puis en 1081, en se plaçant sous la suzeraineté papale, reniant ses liens de vassalité avec l'empereur Henri IV. Il s’aliène alors la ville d’Arles et son archevêque soutenu par le peuple, le clergé, les familles des Baux et des Porcelet et le comte de Toulouse, Raimon IV. L'archevêque d'Arles bénéficie aussi du soutien de sa famille, les vicomtes de Marseille qui à partir de 1079 désertent l'entourage du comte Bertrand.
Il meurt en 1093. Avec lui la famille comtale de Provence s’éteint en 1093.
Sa fille étant déjà mariée et dotée, le comté de Provence passe à sa sœur Gerberge, tandis que le titre de marquis de Provence est repris par Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse et issu de la branche aînée des comtes de Provence.
.Pierre Ier, archevêque d’Embrun en 1077
.Laugier Ier, évêque de Gap de 1079 à 1081
.Lantelme, archevêque d’Embrun vers 1080 à 1084 (choisi pendant le concile d'Avignon.).
.Odilon, évêque de Gap de 1085 à 1090
.Isoard, évêque de Gap de 1090 à 1105
.Gibelin de Sabran, prince-archevêque d’Arles, officiellement de 1080 à 1107 effectivement à partir de 1098 après le départ à la croisade d'Aicard
De la famille célèbre de Sabran.
Au concile d’Avignon de 1080 auquel assiste l’archevêque d’Arles Aicard, Gibelin de Sabran est nommé officiellement archevêque d’Arles et Aicard destitué.
Gibelin est consacré par le Pape. Mais le clergé et le peuple d’Arles souhaitent conserver leur archevêque de la famille des vicomtes de Marseille qui a pris parti pour l’empereur Henri IV contre le pape Grégoire VII. C’est pourquoi, Gibelin de Sabran, malgré l’appui du comte Bertrand II de Provence, ne peut prendre possession de son diocèse. Menacé par les arlésiens lors de son entrée en ville, il doit renoncer et se contenter pendant de nombreuses années de l’évêché d’Avignon où il se replie à partir de 1094. Vers 1098-1099, profitant d'un voyage d'Aicard en Palestine, il se fait relever par une Bulle du Pape Urbain II des serments (renoncement à l’archevêché d’Arles) qu’il avait prononcés en 1080 sous la menace des Arlésiens.
En 1105, Raymond de Toulouse comte de Saint-Gilles, dans son testament, ordonne à ses héritiers de lui restituer tout ce qu’il lui avait usurpé à l’évêché d’Arles, Argence, Fourques, au Baron (Albaron) et à Fos.
.Benoît II, archevêque d’Embrun de 1105 à 1118
Laugier II, évêque de Gap de 1106 à 1122
De la famille d’Agoult, important famille noble de Provence. Fils de Rostaing d'Agoult et de Gisèle de Nice.
.Pierre Grafinel, évêque de Gap de 1122 à 1130
.Henri V (1086- 1125), roi des Romains en 1099, empereur de 1111 à 1125, roi de Francie Orientale (Germanie), roi d’Italie, roi de Bourgogne-Provence de 1105 à 1125
Henri V s'était appuyé sur les partisans de la réforme grégorienne pour affermir son pouvoir face à son père, mais, dès que son autorité est solidement assise, il s'oppose au pouvoir pontifical en se mêlant comme son père des nominations d'évêques. Il estime que, vu la symbiose entre l'Église et l'Empire, il était dangereux de trop desserrer les liens. Le pape Pascal II , qui a renouvelé l'interdiction des investitures laïques, pense pouvoir négocier. En effet, Henri V veut être couronné empereur par le pape. Le souverain se rend en Italie pour négocier directement avec le pape. Le pape propose une solution radicale qui vise à rompre définitivement les liens entre l'épiscopat et l'Empire. Les deux hommes signent le concordat de Sutri en février 1111. L'empereur renonce alors aux investitures laïques. En échange, les évêques renoncent aux regalia c'est-à-dire aux villes, duchés, marquisats, péages, monnaies, marchés qu'ils tenaient de leurs fonctions administratives dans l'Empire. En contrepartie, les églises sont libres avec toutes leurs possessions propres. L'accord est ratifié par le roi sous réserve de l'adhésion des évêques germaniques. Les concessions accordées par Pascal II suscitent une vive opposition de la part de la Curie romaine et des évêques germaniques. Le 12 février 1111, lors de la cérémonie du couronnement, devant la protestation bruyante des évêques, Henri V déclare l'accord inapplicable Le pape refuse donc de le couronner. Pascal II est emprisonné. Il est obligé de couronner Henri V et de signer l'accord du Ponte Mummolo le 11 avril 1111. Ce nouvel accord permet à l'empereur de donner les investitures à sa guise. Le camp impérial semble triompher. Mais le concile de Latran de 1112 revient sur toutes les concessions faites pendant la captivité du pape. De plus, Henri V doit faire face à un mécontentement général en Germanie. À l'est les Saxons se révoltent. Les troupes impériales sont battues à deux reprises. Henri V est excommunié en 1114 et le clergé germanique se range cette fois du côté du pape. Deux évêques réformateurs sont même nommés à Metz et à Magdebourg . Pascal II meurt en 1118. Le nouveau pape Gélase II refuse de rencontrer Henri V de peur d'être emprisonné et quitte Rome à l'arrivée de ce dernier. Comme son père précédemment, l'empereur fait élire un antipape, Grégoire VIII.
.Guillaume IIIème de Forcalquier (1083-1129) comte de Forcalquier (de la Maison d’Urgell-Forcalquier).en 1129
.Gerberge (1060-1115), comtesse de Provence avec son époux Gilbert, comte de Givaudan jusqu’en 1109 puis seule jusqu’à son décès en 1115
Sœur de Bertrand II, fille de Geoffroi Ier, épouse de Gilbert Ier, comte de Gévaudan avec lequel elle a deux filles:
.Douce née en 1090 qui épouse en 1112 à Raimond Bérenger III, comte de Barcelone.
.Etiennette mariée à Raymond, seigneur des Baux.
Leur fils émettra des prétentions sur le comté de Provence, débutant ainsi les Guerres Baussenques. Les droits sur le comté sont donc transférés, par mariage, aux comtes de Toulouse (1019) et aux comtes de Barcelone (1112). Les maisons des deux comtés entrent en conflit pour la possession de la Provence
Les conflits d’intérêt entre ces familles ne permettent pas de maintenir l’indivision sur le comté à l’issue des guerres baussenques. Les descendances de Guillaume le Libérateur et de son frère Roboald, avec leurs partages successoraux, structurent les terres de Provence autour de trois grandes maisons :
- celle de Toulouse, est présente depuis que Guillaume III Taillefer, comte de Toulouse, qui a épousé Emma de Venasque, en 990. Cette famille possède le marquisat de Provence.
- celle de Forcalquier, par Adélaïde, descendante d’Emma de Venasque. Elle possède le comté de Forcalquier qui s’étend d’Apt à Embrun.
-celle de Barcelone, depuis le mariage de 1112 entre Douce, descendante de Guillaume, et Raymond Bérenger III, comte de Barcelone. Elle possède le comté de Provence au sud de la Durance.
Dès 1119, commence une guerre de succession entre les Maisons de Toulouse (marquisat de Provence) et de Barcelone (comté de Provence), maisons rivales qui se heurtent déjà dans leurs sphères d’influence, qui est l’actuel Languedoc.
À cela d’ajoute les ambitions de la maison des Baux qui, étant issue d’Etiennette de Provence-Gévaudan, revendique une part du comté.
.Guillaume II, archevêque d’Embrun de 1120 à 1134
Les guerres dite baussenques ne tardent pas à éclater entre Raymond-Béranger III, comte de Barcelone, d’une part et Alphonse Jourdain, comte de Toulouse et les seigneurs des Baux d’autre part. Défait, Alphonse se réfugie dans Orange en 1123 et doit signer en 1125 un traité de partage de la Provence : ii abandonne au comte de Toulouse le château de Beaucaire et la terre d'Argence (rive droite du Rhône), le château de Vallabrègue (île du Rhône) et toute la partie de la Provence située entre l'Isère et la Durance, avec tout ce que ses vassaux possèdent dans ces pays (villes, châteaux, évêchés, etc ...). Le comte de Toulouse cède au comte de Barcelone toute la terre de Provence depuis les sources de la Durance et le long de cette rivière, jusqu'au Rhône et à la mer, avec tout ce que ses vassaux possèdent dans ces régions, Avignon ainsi que les châteaux du Pont de Sorgues, de Caumont et du Thor restant indivis :
- le comté de Forcalquier reste indépendant.
- le marquisat de Provence passe à Alphonse Jourdain de Saint Gilles (Maison de Toulouse) qui reçoit la partie située entre l’Isère et la Durance, dont les fiefs sont fiefs du Marquisat de Provence :
.comté de Valence (Valentinois) et de Die (Diois) : comtés - domaines vassaux jusqu'en 1189.
.comtat Venaissin, la partie sud du marquisat - propriété propre, qui prend définitivement ce nom en 1274.
.comté d’Orange: domaine vassal jusqu'en 1181, année où il devient une principauté autonome.
-le comté de Provence réduit au Comté d’Arles passe à Raymond Béranger Ier (Maison de Barcelone) qui occupe les terres du sud de la Durance, jusqu’au Rhône à l’ouest et à Nice à l’est.
.Guillaume Ier, évêque de Gap de 1131 à 1149
.Raimond, évêque de Gap de 1150 à 1156
.Guillaume III de Champsaur, prince-archevêque d’Embrun de 1135 à 1169
L’empereur et roi de Bourgogne-Provence Conrad III lui accorde les régales, la justice, la monnaie et les péages tant sur terre que sur la Durance le faisant lui et ses successeurs princes d'empire, comtes de Beaufort et de Guillestre
En 1159, Guillaume III organise un concile de la province ecclésiastique à Embrun au cours duquel est réglé un partage de biens entre l’évêque de Nice Arnaud et son chapitre.
Mais à partir de 1160, le comte de Provence commence à détenir une partie du pouvoir temporel sur Embrun.
.Guigues de Forcalquier (né en ?- 1149) comte de Forcalquier (de la Maison d’Urgell-Forcalquier) de 1129 à 1149 avec son frère :
.Bertrand Ier de Forcalquier (1111-1150) comte de Forcalquier de 1129 à 1150
Au XIIe siècle, les comtes de Forcalquier font de leur ville de Forcalquier la capitale d'un comté qui s'étend des sources de la Durance aux portes de Cavaillon, et dont les villes principales sont Embrun, Gap, Sisteron, Manosque, Pertuis, Apt et Sault.
Malgré le partage de 1125, la guerre reprend rapidement entre Alphonse Jourdain et Raymond-Bérenger. La mort de Douce en 1130 et celle de Raimond-Bérenger en 1131 font resurgir les problèmes de succession latents du comté de Provence.
Dès 1131, les seigneurs des Baux, désormais soutenus par le comte de Toulouse, font donc valoir leurs droits auprès de l'empereur Conrad.
Du côté du marquisat de Provence et d’Alphonse Jourdain, on trouve Raymond Ier des Baux, beau-frère du comte qui représente la Maison de Toulouse alliée à celle de Forcalquier. Il revendique le comté de Provence et est le chef de la résistance à Raymond-Béranger. Raymond des Baux a épousé Stéphanette ou Etiennette, fille du comte de Provence, alors que la sœur d'Etiennette, Douce, a épousé le comte Raymond-Béranger. Raymond des Baux est déjà un riche seigneur, avec 79 villes, bourgs, châteaux, places fortes, les "terres baussenques", entre le Rhône et Aix et, vers le sud, jusqu'à Berre.
De l'autre côté, celui du comté de Provence, se regroupent le fils cadet du comte décédé, Bérenger Raymond, les évêques provençaux, une partie des barons et les comtes de Barcelone, ses oncles.
Tous les seigneurs du pays doivent choisir leur camp, celui de Douce ou celui d'Etiennette. Les forces se répartissent en deux camps à peu près égaux et les guerres continuent jusqu'en 1144, date de la mort de Raymond des Baux. Après cette date, son fils, Hugues des Baux, reprend les hostilités.
Alphonse Jourdain est assassiné en 1148 et son fils Raymond V de Toulouse, lui succède. Il n’a que 14 ans, mais le roi de France, Louis le Jeune le soutient.
.Frédéric Ier de Hohenstaufen, dit Barberousse (1122-1190),duc de Souabe et d’Alsace, comte palatin de Bourgogne (Franche-comté) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1155 à 1190, roi de Bourgogne-Provence de 1152 à 1190, empereur romain germanique de 1155 à 1190
.Grégoire, évêque de Gap de 1157 à 1180
.Guillaume II, évêque de Gap de 1180 à 1198
.Bertrand IIème de Forcalquier (1135-1207) comte de Forcalquier, comte d’Embrun de 1150 à 1207 avec son frère
.Guillaume IVème de Forcalquier (1137-1209), comte de Forcalquier, comte d’Embrun de 1150 à 1209
Ils succèdent à leur père. Durant leur règne, ils doivent lutter contre le roi Alphonse II d'Aragon, également comte de Provence, qui cherche à s'étendre vers le nord. En 1193, ils sont obligés de se soumettre et de signer le traité d'Aix-en-Provence par lequel Garsende de Sabran, petite-fille de Guillaume, hérite du comté et épouse le fils d'Alphonse. Ce mariage d'Alphonse II de Provence avec Gersande de Forcalquier permet l'unification du comté de Provence et de celui de Forcalquier. Profitant de la mort d'Alphonse II et de la jeunesse de son successeur, Guillaume reprend les hostilités, ravage le pays d'Aix et s'allie au dauphin du Viennois, en lui faisant épouser sa petite-fille.
Guillaume reprend le Gapençais et l'Embrunnais pour les donner à son autre petite fille Béatrix de Sabran, ce qui entraine une guerre entre les Forcalquier et les Aragon.Mais les deux frères sont à nouveau battus par les Catalans et doivent se soumettre. À la mort de Guillaume, en 1209, le comte de Provence occupe Sisteron mais ne réussit pas à prendre, par siège, Forcalquier. Le comté de Forcalquier est partagé entre le comte de Provence (sud du comté avec Forcalquier, Apt et Sisteron) et le Dauphiné au nord (Gapençais et Embrunnais) .
.Raimond Ier, évêque de Carpentras puis prince-archevêque d’Embrun de 1171 à 1176
Il est obligé avant sa consécration de confirmer par serment la cession que son prédécesseur avait faite malgré lui au prévôt d’Embrun mais il parvient à se délier de ce serment en recourant auprès du pape Alexandre III en lui exposant de quelle manière Guillaume III de Bénévent avait été forcé de le faire par l’empereur Frédéric Ier Barberousse. Le pape ordonne alors aux chanoines et au prévôt de rétablir l’archevêque dans ses droits sur l’Argentière.
.Pierre II Romain, prince-archevêque d’Embrun vers 1177 à 1189
.Guillaume IV de Bénévent, prince-archevêque d’Embrun de 1189 à 1208
Sous son règne, en 1195 et 1202, les mariages des deux petites-filles du comte de Forcalquier Guillaume IV, Garsende et Béatrice, provoquent la division du comté de Forcalquier : Apt, Sisteron et Forcalquier reviennent au comte de Provence Alphonse II, alors que le Gapençais, l'Embrunais et le Champsaur vont se trouvés rattachés au Dauphiné tout en restant sous suzeraineté du comté de Provence.
.Frédéric, évêque de Gap de 1198 à 1199
.Guillaume de Gières, évêque de Gap de 1199 à 1215
Sous son épiscopat, en 1209, le Gapençais et l’Embrunais sont incorporés au Dauphiné et vont suivre son histoire dont celle de la vente par son Dauphin au royaume de France en 1349.
a. Forcalquier, Apt et Sisteron en 1209 dans le comté de Provence
Maison de Sabran
La maison de Sabran est une illustre famille de Provence d'extraction chevaleresque qui tire son nom de la baronnie de Sabran à proximité d'Uzès en Languedoc et qui possède aussi en Provence des biens importants à Beaucaire. Les seigneurs de Sabran sont vassaux par conséquent des comtes de Toulouse. Un Gibelin de Sabran a été prince-évêque d'Arles de 1080 à 1107.
.Garsende de Sabran (vers1180/1181-1242) comtesse de Forcalquier de décembre 1209 à 1222
Elle épouse en juillet 1193 Alphonse II d’Aragon, comte de Provence.
.Raimond Bérenger IV ou V (né vers 1198-1245) comte de Provence de 1209 à 1245 et comte de Forcalquier de 1222 à 1245
En 1222, la position de Raimond Bérenger est solidement assurée, et sa mère Garsende lui cède le comté de Forcalquier pour se retirer au monastère. Les comtés de Provence et de Forcalquier sont définitivement réunifiés.
Le comté de Provence sera incorporé au Royaume de France en 1486
- Gapençais et Embrunais en 1209 dans le Dauphiné
.Béatrice de Sabran (1182- ap.1248), comtesse de Gap et d'Embrun de 1208 à 1248
Fille de Garsende de Sabran, fille de Rénier Ier de Sabran, seigneur de Caylar, et de Garsende d'Urgel, elle-même fille de Guillaume mariée à Alphonse II d'Aragon, comte de Provence. Elle épouse en 1202 André de Bourgogne, futur dauphin Guigues VI.
.Raimond II Sédu de Salvaing, prince-archevêque d’Embrun de 1208 à 1212
De la famille des seigneurs de Salvaing dans le Dauphiné.
Sous son règne, le dauphin Guigues VI impose au prince-archevêque un partage du pouvoir temporel et face au donjon carré du prélat, commence l’édification de la Tour Brune, un château hors les murs de la ville.
.Bernard Ier de Bérard de Chabert, prince-archevêque d’Embrun de 1212 à vers 1235
En 1230, les villes de Faucon et Drolla se mettent d’accord pour fonder une ville nouvelle, à égale distance entre les deux. Avec son accord et celui du comte de Provence Raimond-Bérenger IV de Barcelone, Barcelonnette nait en 1231.
.Hugues II, évêque de Gap de 1215 à 1217 puis archevêque d'Arles.
.Guigues, évêque de Gap de 1217 à 1219
.Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) roi de Francie Orientale (Germanie) de 1212 à 1250 , roi d’Italie de 1198 à 1250, roi de Sicile de 1198 à1250, roi de Bourgogne-Provence de 1198 à 1250 , empereur de 1220 à 1250
.Guillaume d'Esclapon évêque de Gap de 1219 à 1235
.Robert évêque de Gap de 1235 à 1281
Les bourgeois de Gap profitant du passage dans leur ville de Gautier de Pabiatis, vicaire impérial de l’empereur Frédéric II, obtienrent la reconnaissance officielle de leur consulat et de leurs libertés: droit d'élire leurs consuls, d'avoir un juge, des revenus communaux droit de légiférer en matière de police et de finance. Cet acte de 1238 constitue la Chartre de la commune de Gap.
.Guigues VII de Bourgogne (1225-1269), comte de Gap et d’Embrun de 1237 à 1269, dauphin de Viennois, comte d'Albon, de Grenoble, d'Oisans, de Briançon,
Fils de Béatrice de Sabran.
L’an 1245, Guigues VII reçoit de l’empereur Frédéric II, comme roi de Bourgogne-Provence, l’investiture des comtés de Gap et d’Embrun.
Charles d'Anjou, héritier des comtes de Forcalquier, lui demande le retour des comtés. Ils finissent par conclure un arrangement, Charles obtenant Gap et Guigues conservant Embrun.
.Aimar de Bernin, prince-archevêque d’Embrun de 1236 à 1245, grand Chambellan du Saint Empire sous l'empereur Frédéric II.
De la famille des seigneurs de Bernin dans le Dauphiné ; frère de Jean de Bernin, archevêque de Vienne.
En mai 1238, convoqués par l’empereur Frédéric II, il accompagne son frère Jean de Bernin et les évêques de Grenoble, du Valentinois et du Diois à Vérone rencontrer sous les drapeaux de l’empire les troupes du comté de Savoie et aussi celles des comtés de Provence et de Toulouse, conduites par Guillaume de Savoie, l’évêque élu de Valence. L’archevêque d’Arles, Jean Baussan, et l’évêque de Marseille, Benoît d’Alignan, ont devancé Raymond Bérenger à la Cour impériale et sont à Vérone dès le mois de juin. Tous deux figurent comme témoins dans un acte où l’empereur promet sa protection à la ville d’Embrun et lui assure le maintien de ses libertés et coutumes.
En 1244, l’archevêque devient en plus suffragant de celui de Grasse et l’année suivante 1245, Guigues VII, dauphin du Viennois reçoit de l’empereur Frédéric II, comme roi de Bourgogne-Provence, l’investiture des comtés de Gap et d’Embrun. Le pouvoir temporel lui est donné par diplome impérial de 1245, et il obtient le titre de grand chambellan du Saint-Empire.
Les deux prélats de Gap et d’Embrun ont, comme à Vienne et à Grenoble, les comtes d'Albon pour vassaux. Ainsi, l'expansion territoriale de la maison d'Albon est gênée par la présence de princes ecclésiastiques auxquels elle doit l'hommage.
.Humbert, prince-archevêque d’Embrun de 1246 à 1250.
Grand Interégne de 1256 à 1273
.Guillaume Ier de Hollande, anti-roi de Francie Orientale de 1254 à 1256 (contre Frédéric II et Conrad IV)
.Richard Ier de Cornouailles, roi de Francie Orientale de 1257 à 1272
.Alphonse de Castille anti-roi de Francie Orientale de 1257 à 1272 (contre Richard Ier)
.Henri de Suse, prince-archevêque d’Embrun de 1250 à 1261, cardinal
En 1251, Henri de Suse, archevêque d’Embrun, reçoit du Roi des Romains, Guillaume de Hollande plusieurs diplômes: l’un d’eux reconnait et énumère les droits de l’archevêque d’Embrun et la juridiction temporelle qui lui appartient sur des territoires sis dans les diocèses d’Embrun, de Gap et de Turin. L’empereur lui concède en outre des privilèges très étendus, qui, d’après les idées des jurisconsultes du temps, impliquent une délégation de la souveraineté : ainsi le droit d’accorder des lettres de légitimation, et celui de créer des notaires et tabellions. Le 15 aout 1252, les bourgeois d’Embrun chassent Henri de Suze ; celui-ci ne peut rentrer de cinq ans dans sa ville.
En 1256, Guigues VII vient à Embrun pour tâcher d’apaiser les esprits
et en 1257, n’ayant pu réussir, il s’en empare à la tête de ses troupes.
Or presque depuis le commencement du siècle les dauphins de Viennois prétendent avoir acquis le Gapençais des comtes de Forcalquier, comté de Forcalquier réuni à celui de Provence depuis 1222, et Charles d’Anjou se trouve être le représentant des anciens seigneurs du Gapençais ; à ce titre il conteste la prétention du dauphin Guigues VII. A la fin de l’année 1256, le conflit en est arrivé à une période aiguë ; Charles d’Anjou menace, pour se faire justice, d’attaquer les domaines du Dauphin. Il faut tout le poids de l’autorité du pape et du roi des romains pour l’arrêter : Alexandre IV jusqu’à ordonner aux archevêques d’Embrun, de Vienne et d’Aix, et aux évêques de Grenoble et de Gap, de prêter assistance à Guigues contre toute agression. Enfin les deux parties consentent à accepter un compromis : l’affaire est remise à la décision de Barral de Baux, arbitre choisi par le comte de Provence, et de Jean de Bernin, archevêque de Vienne. Le 17 juillet 1257 les arbitres rendent leur jugement qui maintient le Gapençais au Dauphin à charge d’en faire hommage au comte de Provence mais cette sentence fait naître un nouveau différent soulevé par l’Archevêque d’Embrun, qui prétend qu’il porte atteinte à ses droits.
Après sa mort, de 1261 à 1267, le siège reste vacant pendant six ans.
.Othon II de Grasse, évêque de Gap de 1252 à 1281
Le dauphin Guigues lui rend hommage pour tout ce qu'il possède dans le territoire soumis à sa juridiction. En 1262, le même prince lui vend un droit de juridiction qu'il a acquis de Rolland de Manteyer.
Sous le règne d'Othon commencent, entre les évêques et les bourgeois de Gap, les divisions qui se prolongent pendant plusieurs siècles. En 1265, Othon publie une ordonnance restrictive du commerce des vins, les citoyens de Gap prennent les armes et le chassent de leur ville. L'évêque implore le secours de son vassal le dauphin et les citoyens doivent signer à Corps un traité défavorable. À la mort de Guigues, les citoyens de Gap parviennent à faire rompre le traité de Corps et obtiennent aide et protection de Jean Ier, dauphin, et de Béatrix, sa mère, en leur cédant le consulat, les terres de Montalquier et Furmeyer. Othon change alors de tactique. En 1271, il rend hommage à Charles d'Anjou, comte de Provence, et lui cède les mêmes droits que la communauté de Gap vient de céder à la dauphine et à son fils. En échange, le comte de Provence lui donne les terres de Reynier, Sigoyer-Malpoil et certains droits sur celle de Manteyer.
Othon lance en 1278 de son château de Rambaud l'excommunication contre les agents du dauphin chargés de percevoir les revenus du consulat, et à la tête desquels est Guillaume le Noir de Montorcier. Les bourgeois de Gap, excités probablement par ce Guillaume le Noir, se saisissent de leur évêque et le retiennent en prison jusqu'à ce qu'il consente à déclarer nulle l'excommunication prononcée par lui. A peine sorti de leurs mains, l'évêque appelle de nouveau à son secours le roi de Sicile. En 1281, il lui cède la moitié de sa juridiction temporelle sur Gap et le prince de Salerne, fils du roi de Sicile, prend d'assaut la ville de Gap et la dépouille de tous ses droits et de toutes ses libertés.
Jean Ier de Bourgogne (1264- 1282) comte d’Embrun de 1269 à 1282, dauphin de Viennois, comte d’Albon, de Grenoble, d’Oisans, de Briançon.
.Melchior, prince-archevêque d’Embrun de 1267 à 1275
Sous son règne, le comté de Provence passe à la Maison d’Anjou.
.Geofroi de Lincel, évêque de Gap de 1289 à 1315
Fils d'Imbert, seigneur de Lincel dans le Forcalquier, et de Thiburge d'Allamanon.
Il est avocat et canoniste, et chapelain du cardinal Visconti de Visconti.
De graves différends s'étant élevés entre Geoffroi et Charles II, comte de Provence, au sujet d'un traité de 1272, le pape Boniface VIII intervient et envoie en 1296 des commissaires, qui rendent en 1297, une sentence qui homologue une convention, par laquelle Geoffroi se reconnaissait vassal des comtes de Provence et de Forcalquier, et se soumet à l'hommage.
.Jean I, Dauphin du Viennois, comte d’Albon, de Grenoble de Grésivaudan, de Gapençais, d’Oisans, de Briançon et d'Embrun, baron de Faucigny de 1269 à 1281
Fils de Guigues VII; il lui succède sous la tutelle de sa mère Béatrix de Savoie.
En 1269, il rend hommage pour ses possessions à Charles Ier, comte de Provence et roi de Sicile. Jean meurt en 1281.
.Rodolphe Ier de Habsbourg(1218-1291), roi de Francie Orientale, roi des Romains (empereur) en 1273 , roi de Bourgogne-Provence de 1273 à 1291, Landgraf de Haute Alsace
.Jacques II Sérène, prince-archevêque d’Embrun, chambellan de l’empereur Rodolphe de Habsbourg, et conseiller à la Cour impériale et Chambellan de l'empereur Rodolphe Ier de Habsbourg de 1275 à 1286
En octobre 1275, se trouvent réunis à Lausanne autour du pape et de l’empereur Rodolphe de Habsbourg, les principaux seigneurs ecclésiastiques du royaume de Bourgogne-Provence, parmi lesquels les archevêques de Lyon et d’Embrun, les évêques de Genève, de Valence, de Sisteron et de Marseille. L’archevêque Jacques d’Embrun, partisan dévoué du pape et de l’empereur peu de temps après cette entrevue de Lausanne, se voit renouveler par l’empereur Rodolphe ses privilèges en même temps que nommer chambellan de l’Empereur, prince du Saint Empire et conseiller à la Cour impériale.
.Anne, dauphine du Viennois, comtesse d’Albon, de Grenoble et de Gap de 1281 à 1306
Fille du dauphin Guigues VII, sœur aînée du dauphin Jean, elle se met en possession du Dauphiné après la mort de son frère.
.Guillaume de Mévouillon, évêque de Gap de 1282 à 1289 puis archevêque d'Embrun.
De la maison souveraine de la baronnie de Mévouillon dont le Buis est capitale.
.Guillaume V, prince-archevêque d’Embrun de 1286 à 1289
.Raimond III de Médullion, évêque de Gap de 1282 à 1286, prince-archevêque d’Embrun de 1289 à 1294
Raymond est de la maison souveraine de la baronnie dont le Buis est capitale ; baronnie passée au Dauphin en 1317.
Les comtés d’Embrun et de Gap ayant été démembrés de celui de Fortcalquier, l’investiture donnée par l’empereur au dauphin Guigues VII a besoin d’être munie du consentement de Charles d’Anjou II, comte de Provence. Celui-ci l’accorde par lettres du 31 décembre 1293 dans un voyage qu’il fait à Nice. Le jeune Dauphin, en vertu de l’hommage qu’il a fait au comte de Provence, se croit alors dispensé de toute subordination féodale envers l’Archevêque d’Embrun mais celui-ci ne l’entend pas ainsi et prétend que l’hommage rendu pour ce domaine au comte de Provence ne préjudicie pas à celui qu’il doit à son Eglise.
.Guillaume VI de Mandagot, prince-archevêque d’Embrun de 1295 à 1310,
De la famille noble du Languedoc de Mandagot.
Charles II d’Anjou, comte de Provence appuie la prétention de l’archevêque d’Embrun, et, par lettres datées de Viterbe du 14 février 1297, considérant que deux hommages pour la même terre à deux différentes personnes ne sont pas incompatibles, il demande au dauphin père et à son fils de rendre également l’hommage que l’archevêque d’Embrun exige de lui.
En 1305, Guillaume de Mandagot est nommé recteur du Comtat Venaissin en 1305 et transféré à l'archidiocèse d'Aix-en-Provence en 1311.
.Jean II de la Tour du Pin, dauphin du Viennois, comte d’Albon et de Gap de 1306 à 1319
Fils d’Humbert et de Béatrix.
Il reçoit, le 18 Avril 1307 après l’inhumation de son père, l’hommage des seigneurs du Dauphiné qui assistent à cette cérémonie. Il ajoute à ses possessions celle du Comté de Genève dont le Comte Guillaume lui fait hommage lige le 16 juin 1316. Jean s’étant rendu à la Cour d’Avignon, meurt à son retour, le 5 mars 1319 à l’âge de 38 ans.
.Jean Ier du Puy, prince-archevêque d’Embrun de 1311 à 1317.Olivier Aymar de Laye, évêque de Gap de 1315 à 1316
Issu de la famille des seigneurs de la terre de Laye.
.Bertrand de Lincel, évêque de Gap de 1316 à 1318
Bertrand de Lincel est neveu de Geofroi de Lincel, évêque de Gap de 1289 à 1314.
.Guillaume d'Étienne, évêque de Gap de 1318 à 1328.
Guillaume d'Estienne assiste au concile des trois provinces ecclésiastiques d'Arles, d'Aix et d'Embrun, qui se réunit à Avignon en 1326.
.Raimond IV Robaud, prince-archevêque d’Embrun de 1319 à 1323
Guigues VIII de la Tour du Pin, dauphin du Viennois, comte d’Albon et de Gap de 1319 à 1333
Fils aîné de Jean II.
.Bertrand Ier de Deaux, prince-archevêque d’Embrun de 1323 à 1338, cardinal en 1338
Issu d’une famille noble d’Uzès.
.Dragonnet de Montauban, évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux puis de Gap de 1328 à 1349
Dragonnet appartient à la famille noble de Montauban dont une branche pris le nom de la baronnie de Montmaur dans le Gapençais
En 1332, il fait, de concert avec son chapitre, une transaction avec le dauphin Guigues VIII, par laquelle le chapitre et lui se reconnaissent feudataires du dauphin, non-seulement pour la terre de Saint-Laurent et pour tout ce qu'ils possèdent dans le district et territoire de Roissard.
En 1349, le dauphin signe le traité de Romans par lequel il céde le Dauphiné au roi de France mais le Dauphiné reste, comme le Gapençais et l’Embrunais encore en droit sinon enfait des terres d’empire et les dauphins fils du roi de France , sont vicaires du Saint- Empire sur ces territoires jusqu’en 1457
.Pasteur de Sarrats, prince-archevêque d’Embrun de 1338 à 1350, cardinal le 17 décembre 1350.
Jusqu’à son règne, tous les dauphins avaient du prêter hommage aux archevêques d’Embrun pour les terres qu’ils possédaient d’eux en fief.
.Charles IV de.Luxembourg(1316-1378), roi de Francie Orientale (Germanie) de 1346 à 1378,comte de Luxembourg de 1347 à 1352, roi de Bohême de 1346 à 1378 , roi d’Italie de 1355 à 1378. roi de Bourgogne-Provence de1365 à 1378, empereur (Charles IV) de 1355 à 1378
En 1349, le Dauphiné ayant été cédé au roi de France, l’empereur Charles IV de Luxembourg accepte d’abandonner sa suzeraineté au roi sur ces terres moyennant paiement de la somme de 300 marcs d’argent. En revanche les archevêques d’Embrun continueront de prêter hommage à l’empereur jusqu’à l’archevêque Jacques Gelu.
.Henri de Poitiers, évêque de Gap de 1349 à 1353.
Cinquième fils d'Aimar IV, comte du Valentinois et de Diois, et de Sybille de Baux ; frère de Guillaume, évêque de Langres, et Othon, évêque de Verdun.
Il a à combattre une révolte des habitants de sa ville épiscopale, qui, indignés du meurtre commis par Hault-de-Cœur, bâtard de Poitiers, sur Ismidon de Montauban, parent de Dragonnet, son prédécesseur, ont pillé son palais et l'ont obligé de sortir de Gap en 1350.
.Guillaume de Bordes, prince- archevêque d'Embrun de 1350 à 1361
Guillaume des Bordes députe à Prague Jean Guillemin, son vicaire général, vers l'empereur Charles IV, pour le reconnaître comme son suzerain. Charles IV, pour récompenser Guillaume des Bordes, donne en 1357 une bulle par laquelle il ajoute tellement aux privilèges déjà si nombreux des archevêques d'Embrun, que ces prélats ont dans toute leur principauté le même pouvoir et la même autorité que l'empereur y aurait eu lui-même, s'il y avait régné directement.
.Gilbert de Mendegaches, ou de Mon(t)dragon, évêque de Gap de 1353 à 1358
D’une famille noble du Languedoc.
La reine Jeanne envoie Gilbert en qualité d'ambassadeur près de l'empereur Charles IV.
.Jacques de Deaux, évêque de Gap de 1358 à 1362
Issu d'une famille noble du diocèse d'Uzès qui a fourni à l'église d'Embrun l’archevêque Bertrand de Deaux
.Raimond de Salg, prince-archevêque d’Embrun de 1361 à 1364
De la famille seigneuriale de Salgues en Quercy,
.Guillaume II Fournier de Marcossay, évêque de Gap de 1362 à 1366
Membre de la famille noble savoyarde des Fournier, seigneurs de Marcossey dans le mandement de Thyez en Sallaz.
.Bertrand de Castelnau, prince-archevêque d’Embrun de 1364 à 1365
D'une famille noble de Châteauneuf, dans le diocèse de Mende.
.Bernard II, prince-archevêque d’Embrun en 1365
.Pierre Amielh de Brenac, prince-archevêque d’Embrun de 1365 à 1378
.Sigismond de Luxembourg (1368-1437) ,roi de Hongrie, roi de Francie Orientale(Germanie) , roi de Bourgogne-Provence de 1411 à 1437, duc de Luxembourg de 1419 à 1433, roi de Bohême de 1419 à 1437,empereur de 1433 à 1437
.Michel Etienne, prince-archevêque d’Embrun de 1378 à 1426
Il obtient encore en 1415, de l'empereur Sigismond, la confirmation des privilèges de son église.
.Jacques Gélu, archevêque de Tours de 1414 à ,prince-archevêque d’Embrun de 1426 à 1432.
Le 11 mars 1401 il est reçu licencié-ès-lois de l'université d'Orléans et est pourvu le 29 mars 1402 d'une chaire dans cette faculté. Louis d’Orléans Ier , frère du roi Charles VI instruit de son mérite, le crée maître des requêtes de son hôtel, le 14 décembre 1402. Puis un office de conseiller au parlement de Paris ayant été mis au concours, Gélu l'emporte sur quatorze concurrents,
Le duc d'Orléans, son protecteur ayant été assassiné le 28 novembre 1407, Charles VI nomme Jacques Gélu au service des princes Jean et Charles , qui portent successivement le titre de dauphin.
Au mois de juin 1407, Gelu est nommé président du Conseil Delphinal charge qu'il remplit jusqu'en novembre 1409. Il signe, avec d'autres officiers du Conseil et Guillaume de Layre, gouverneur du Dauphiné, le traité du 26 septembre 1408 entre le Dauphin et Téodat de Lestang, évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, par lequel le Dauphin est admis au paréage de la ville. Il est remplacé au Conseil delphinal en 1409 par Guillaume Gelinon. Le 19 janvier 1409, Jacques Gélu écrit à l'archevêque Michel Etienne et au chapitre d'Embrun pour obtenir le premier canonicat vacant.
Le 5 octobre 1414, le Dauphin à qui le roi avait confié l'administration de toutes les finances du royaume l'établit général des finances.
Jacques Gélu est nommé archevêque de Tours le 7 novembre 1414. Il fait son entrée solennelle le 8 avril 1415, et part fin mai 1415 pour le Concile de Constance , qui va durer jusqu'en 1418, où l'antipape Benoit est déposé. En 1415, il est à Perpignan avec l'empereur Sigismond de Luxembourg pour covaincre Pierre de Lune, l'anti-pape Benoît XIII, à donner sa démission et faire cesser le schisme dans l’Eglise. Le concile ayant statué qu'il serait adjoint aux cardinaux, pour l'élection du nouveau pape, cinq députés de chaque nation, Jacques Gélu est du nombre des cinq prélats français, et il a même des voix au conclave.
Le 29 mai 1418, le Dauphin doit quitter Paris pour échapper aux partisans du duc de Bourgogne qui ont été introduits dans la ville. En janvier 1419 il quitte Tours pour aller en Espagne, auprès du roi de Castille , pour solliciter des secours pour le Dauphin, régent. Il est de retour le 3 juin 1420. Il se rend à Rome à le fin septembre 1421 où le pape Martin V l'envoit vers Jeanne de Naples, reine de Naples, comtesse de Provence et le roi d'Aragon Alphonse V, pour rétablir la paix entre eux et le roi Louis III d’Anjou.
Au mois de juillet 1426, il permute avec Philippe de Coetquis pour l’archevêché d’Embrun où il meurt le 7 septembre 1432.
Le prince-archevêque d’Embrun Jacques Gelu est le dernier archevêque d’embrun à préter hommage en 1432 année de sa mort à l’empereur Sigismond de Luxembourg .
.Jean (de) Girard, prince-archevêque d’Embrun de 1432 à 1457
C’est en 1457 que l’ archevêché d’Embrun est censé juridiquement ne plus appartenir au Saint Empire.