Simple châtellenie possession en 1237 de Jean, comte de Chalon, qui la cède à Hugues IV, duc de Bourgogne. Elle passe ensuite à Jean de Bourgogne, second fils du duc, puis à Béatrix, qui en 1272 épouse Robert de France, fils de Saint Louis. Le Charolais est alors érigé en comté, divisé en quatre baronnies, Mont-Saint-Vincent, Lugny, Digoine et Joncy, puis en cinq châtellenies, Artus, le Sauvement, Sanvigne, Mont-Saint-Vincent, Dondin et Charolles comptant 83 paroisses.
En 1327, le comté de Charolais passe par mariage dans la maison d'Armagnac Philippe le Hardi. Philippe le Hardi achète le comté de Charolais pour 60 000 écus d’or à Bernard VII d'Armagnac, avec l’argent de la dot de sa bru Marguerite de Bavière, l’expansion bourguignonne continue. C’est le retour, dans la Maison de Bourgogne, de ces terres qui faisaient parties du comté de Chalon-sur-Saône depuis le Xème siècle, mais avaient été intégrées dans le duché au XIIIème siècle.
.Philippe le Hardi ( 1342-1404) duc et comte de Bourgogne, comte de Charolais de 1390 à 1404
.Jean sans Peur (1371-1419) duc et comte de Bourgogne, comte de Charolais de 1404 à 1410
Fils du précédent
.Philippe le Bon (1396-1467) duc et comte de Bourgogne, comte de Charolais de 1410 à 1467
Fils du précédent
Entre 1419 et 1423, Margueite de Bavière, veuve de Jean sans Peur possède la jouissance du comté.
À partir de Philippe le Bon, les fils aînés des ducs de Bourgogne reçoivent le comté de Charolais du vivant de leur père, afin de s'exercer à l'exercice du pouvoir
En 1435, au congrès d'Arras, le duc de Bourgogne Philippe le Bon fait la paix avec le roi de France Charles VII, il obtient les comtés de Mâcon, d'Auxerre et les villes de la Somme, mais également l’exemption de toute vassalité sa vie durant avec dispense de lui prêter hommage pour le duché de Bourgogne se rendant donc totalement indépendant du roi de France. Philippe III se fait alors appeler grand-duc d’Occident.
Les prémisses des ambitions royales des ducs de Bourgogne apparaissent au milieu du règne de Philippe le Bon à l'initiative de l’empereur Frèdèric III de Habsbourg En 1447 le chancelier impérial Gaspar Schlik fut délégué auprès de Philippe pour lui proposer d'ériger au choix deux de ses seigneuries en royaume : la Frise qui eut dans un passé lointain ses propres rois ou le Brabant. Ériger l'une de ses possessions en royaume ne satisfaisait guère le duc de Bourgogne : son souhait était qu'on rassemblât sous une même couronne l'ensemble de ses pays de par-deçà situé dans la mouvance du Saint-Empir, afin de convertir la pluralité de pouvoirs locaux qu'il exerçait en une monarchie unifiée. Philippe déclina donc l'offre. En 1460 Philippe délégua un de ses fidèles, Antoine Haneron, auprès de l'empereur pour lui rappeler qu'il exista jadis, entre le Rhin et le royaume de France, un royaume nommé Lotharingie, qui incluait les évêchés de Mayence, Trèves, Cologne, Metz, Toul, Verdun, Cambrai, Liège et Utrecht Ni la Franche-Comté, terre relevant du Saint Empire mais trop éloignée, ni les terres relevant alors du ressort de la couronne de France (Flandre, Artois, Bourgogne ducale) n'étaient concernées par ce projet. Cependant, le projet n'aboutit pas.
.Charles dit le Téméraire (1433-1477) duc et comte de Bourgogne, comte de Charolais de 1465 à 1477
Fils de Philippe le Bon.
Face à l'Empereur Frédéric III,, Charles rompit avec la politique de son père qui avait toujours ignoré la suzeraineté impériale. L'empereur était en effet le seul à pouvoir lui offrir l'indépendance à travers une couronne royale. Le duc s'impliqua beaucoup dans les affaires impériales : il participa aux diètes, porta la guerre contre Neuss, tenta diverses alliances avec l'empereur, etc.
Charles reprit donc à son compte le projet de son père qui avait rêvé de reconstituer le royaume de Lotharingie Charles se référa davantage aux différents royaumes de Bourgogne : du premier royaume des Burgondes d’abord puis puis du royaume de Bourgogne-Provence intégré au Saint Empire en 1032 mais pratiquement réduit à rien avec la perte du comté de Vivarais , du Lyonnais , du Forez, du Dauphiné lors du couronnement à Arles en 1365 de l’empereur Charles IV de Luxembourg. Mais le souvenir des différents royaumes de Bourgogne était encore présent et il avait l'avantage de rappeler par son nom le titre principal des détenteurs des États bourguignons.
Aussi, en 1473 lors de la conférence de Tréves entre le 30 septembre et le 25 novembre, l'empereur Frédéric III, qui avait refusé d'aider Charles le Téméraire à se faire élire roi des Romains (élection préalable à la candidature à l’Empire) pour en faire son successeur, accepta d'ériger ses possessions mouvantes de l'Empire en un royaume de Bourgogne. Le nouveau roi aurait été nominalement vassal de l'empereur, à la manière de celui de Bohême. Frederic III avait accepté également d'inféoder à ce royaume de Bourgogne le duché de Lorraine, celui de Savoie (qui incluait alors la Bresse, le Bugey et le Valromey. l'ouest de l'actuelle Suisse avec Genève et Lausanne), le duché de Cléves, , les évêchés d'Utrecht, Liège, Toul et Verdun. Les ducs de Savoie, de Lorraine, de Clèves et les quatre évêques seraient devenus les vassaux du roi de Bourgogne. Charles exigea également la souveraineté de la Bourgogne sur les cnatons suisses Cependant, l'empereur rompit les pourparlers la veille même du couronnement et s'enfuit nuitamment à cheval puis en barque sur la Moselle avec son fils Maximilien qui, dans le cadre de l'accord, devait épouser Marie de Bourgogne.
.Marie de Bourgogne (1457 -1482) comtesse de Charolais de 1477 à 1482
Fille unique de Charles le Téméraire en hérite en 1477, année où elle épouse Maximilien de Habsbourg, archiduc d’Autriche.
Mais en 1477, le roi Louis XI décide de conserver le comté de Charolais et de le réunir comme le duché de Bourgogne à la couronne de France. Marie de Bourgogne meurt en 1482.
Faute d'avoir pu intenter un procès posthume au Téméraire pour lèse-majesté, et ainsi pouvoir recouvrer l'ensemble de ses fiefs mouvants de la couronne par voie juridique, Louis XI voit dans la mort de Marie de Bourgogne l'occasion de réaliser cet objectif par la force et la ruse. S'appuyant sur les trois membres du comté de Flandre, il maintient une forte pression sur l'archiduc Maximilien tandis qu'il lance ses troupes à la conquête de l'Artois et de la Franche-Comté. Les opérations militaires piétinant des deux côtés, Louis XI et Maximilien doivent se résoudre à traiter. Par le traité d’Arras de 1482, Louis XI, en position de force, légalise son occupation en imposant le mariage de l'archiduchesse Marguerite, fille de Maximilien et de Marie de Bourgogne avec son propre fils, le dauphin Charles. La fiancée, en bas-âge, sera livrée à la France avec pour dot l'ensemble des terres bourguignonnes occupées par la France. Les comtés d'Artois, d'Auxerre de Bourgogne, de Charolais, de Mâcon, la châtellenie de Bar-sur-Seine et les seigneuries de Château-Chinon, de Chaussin, de Laperrière, de Noyers et de Salins sont donc appelés à rejoindre le domaine royal à l'avènement de Charles VIII. Le duché de Bourgogne et les villes de la Somme (Picardie) ne sont pas évoqués par le traité. Le reste des Flandres, duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, comtés de Flandre, de Hainaut, de Namur, de Hollande et de Zélande, sont garantis au fils de Maximilien et de Marie de Bourgogne, l'archiduc Philippe le Beau, à condition toutefois que ce dernier fasse hommage au roi de France pour le comté de Flandre, mouvant de la couronne.
Le roi rappelle enfin son droit à racheter la Flandre gallicane (villes et châtellenies de Lille, Douai et Orchies, ainsi que le Tournaisis). Si toutefois le mariage devait être annulé par la France avant la majorité des époux, ou si le couple devait rester sans enfants, il est prévu que la dot de Marguerite ferait retour à son frère Philippe le Beau ou à ses descendants, sous réserve, encore une fois, de l'hommage au roi de France pour les terres mouvantes de la couronne. En 1483, Marguerite quitte donc les Flandres pour être livrée au roi de France mais ces fiançailles seront finalement annulées, Charles VIII ayant préféré la main de la duchesse héritière de Bretagne. Le Traité de Senlis de 1493 restitue le comté de Charolais à l’archiduc Philippe le Beau de Habsbourg. Ensuite le comté de Charolais a une histoire commune avec la Franche-Comté.
.Maximilien 1459-1519), comte de Charolais de 1493 à 1499, empereur du Saint Empire de 1499 à 1519
.Philippe le Beau (1478- 1506), comte de Charolais de 1499 à 1506, roi de Castille et de Léon par mariage
Fils de Maximilien qui lui donne le comté en 1499 lorsqu’il devient empereur.
.Marguerite d'Autriche (1480-1530), comtesse de Charolais de 1506 à 1530, comtesse d'Artois, d'Auxerre, de Bourgogne, de Mâcon, seigneur de Salins gouverneur des Pays-Bas de 1507 à 1530
Sœur de Philippe le Beau, elle devient comtesse de Charolais à sa mort. Sous son règne, le roi de France lui confisque le comté de 1507 à 1509 puis de 1521 à 1526.
.Charles Quint (1500-1558), comte de Charolais de 1530 à1558, empereur du Saint Empire de 1519 à 1557, roi d’Espagne, roi de Sicile, roi de Bourgogne-Provence en 1536, roi d’Italie
Il est le neveu de Marguerite. Par le traité de Madrid de 1526, Il obtient la restitution du comté de sa tante. François Ier lui prend son comté en 1536 qu’il récupère à la paix de Crespy en Laonnois en 1544 ; il perd à nouveau son comté en 1551.
Après avoir abdiqué en 1555, Charles Quint partage ses possessions entre son fils Philippe II roi d’Espagne et son frère cadet Ferdinand Ier. Philippe obtient les Pays-Bas bourguignons dont le comté de Charolais et le comté de Bourgogne (Franche-Comté) qui continuent nèammoins à faire partir de l’empire romain germanique à la tête duquel se trouve Ferdinand Ier qui régne également comme empereur sur l’Alsace, la Lorraine.
Ferdinand Ier de Habsbourg (1503-1564) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1531 à 1564 ,roi de Bohême de 1526 à 1564,empereur de 1556 à 1564
Fils de Philippe le Beau et de Jeanne la Folle, reine de Castille et d'Aragon et frère cadet de Charles Quint t.
.Philippe II de Habsbourg d'Espagne (1527-1598), comte de Charolais, de 1559 à 1598, roi d’Espagne et du Portugal,
Fils de Charles Quint. Il récupère son comté à la suite de la bataille de Cambrai gagné par le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, général des armées impériales et du traité de Cateau-Cambrésis signé les 2 et 3 avril 1559.
.Maximilien II de Habsbourg (1527-1576), archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1564 à 1576, roi des Romains le 30 novembre 1562. roi de Bohême de 1564 à 1576, roi de Hongrie de 1564 à 1576, empereur de 1564 à 1576
.Rodolphe II de Habsbourg (1552-1612) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1576 à 1612,, roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1612, roi de Bohême. de 1576 à 1612, roi des Romains (empereur) de 1575 à 1612
Fils de Maximilien II et de Marie d’Autriche, fille de Charles Quint.
.Philippe III de Habsbourg d’Espagne (1578-1621), comte de Charolais de 1598 à 1599, roi d’Espagne, du Portugal, des Pays-Bas,
Fils du précédent.
.Isabelle d’Espagne (1566-1633), comtesse de Charolais de 1599 à 1633, comtesse de Bourgogne, gouverneur des Pays-Bas
Sœur du précédent.
.Matthias Ier de Habsbourg,(1557-1619) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1612 à 1619,empereur de 1612 à 1619 ,roi de Bohême de 1611 à 1619,roi de Hongrie et de Croatie de 1608 à 1619, empereur de 1612 à 1619
Cinquième enfant de l’empereur Maximilien II
.Ferdinand II de Habsbourg (1578- 1637) archiduc d'Autriche,roi de Germanie de 1619 à 1637,roi de Bohême de 1617 à 1619 et de Hongrie de 1618 à 1626 ,empereur de 1619 à 1637.
.Philippe IV de Habsbourg d'Espagne (1605 -1665), comte de Charolais de 1633 à 1665, roi d’Espagne, du Portugal, des Deux-Siciles et des Pays-Bas,
Fils de Philippe III d'Espagne. En fait son comté lui est confisqué par le roi Louis XIII dès 1635.
.Ferdinand III de Habsbourg (1608-1657), archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1637 à 1657, roi de Hongrie et de Bohême ,empereur de 1637 à 1657
.Léopold Ier de Habsbourg (1640-1705) archiduc d’Autriche, roi de Germanie de 1657 à1705, roi de Hongrie et de Bohême, empereur de 1658 à 1705
.Charles II de Habsbourg d'Espagne (1661-1700), comte de Charolais de 1665 à 1684, roi d'Espagne et des Deux-Siciles,
Fils du précédent.
Il récupère son comté de Charolais au traité des Pyrénées en 1659 mais le reperd en 1674 jusqu’en 1679 ou il le récupère par les traité Nimègue de 1679 mettant fin à la guerre de Trente Ans signé entre Louis XIV et l’empereur Léopold Ier; mais à sa mort en 1684, pour des dettes contractées par Philippe IV d'Espagne envers le Grand Condé, le parlement de Paris prononce la saisie du comté au profit de ce dernier. Il devient au XVIIIe siècle l'apanage de Charles de Bourbon-Charolais, comte de Charolais.
En 1761, Louis XV annexe le comté de Charolais à la couronne, par un échange contre la terre de Palaiseau avec Louise-Anne nièce de Charles de Bourbon-Charolais.