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11 décembre 2014 4 11 /12 /décembre /2014 10:44

Sous Louis XIV, de 1677 à 1697, soit pendant 20 ans, la France a occupé la ville de Fribourg en Brisgau et à la même époque après la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685, 40 000 Huguenots ont émigré pour certaines régions d’Allemagne dont 20 000 pour le seul Etat de Brandebourg (Berlin),

De 1789 à 1815, soit pendant 25 ans, 140 000 nobles français ont émigrés pour une bonne partie en Allemagne spécialement à Hambourg, Cologne et surtout dans l’Electorat de Trèves, et de nombreux civils et militaires sous le Consulat et le Premier Empire Napoléonien avec la création des 4 départements français sur le territoire de la Sarre, de la Rhénanie Palatinat de 1797 à 1814 :

.le Mont-Tonnerre avec chef-lieu Mayence et ses sous-préfectures Spire, Kaiserslautern et Deux-Ponts,

.le Rhin-et-Moselle avec chef-lieu Coblence, et les deux sous-préfectures Bonn et Simmern.

.la Roer avec chef-lieu Aix-la-Chapelle et les sous-préfectures Clèves, Cologne et Crevelt (territoire correspondant aujourd'hui à la partie du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie,

.la Sarre avec chef-lieu Trèves et ses sous-préfectures Birkenfeld, Prüm et Sarrebruck (territoire correspondant à une partie du Land de la Sarre d'aujourd’hui et d’une partie de la Rhénanie-Palatinat).

Après la Première guerre mondiale, par application du traité de Versailles, 210 000 Français ont occupé la Rive gauche du Rhin puis la Ruhr de Duisbourg à Dortmund pendant 10 ans de 1920 à 1930.

Enfin de 1945 à aujourd’hui, plusieurs centaines de milliers de militaires ont séjourné en Rhénanie-Palatinat, Bade-Wurtemberg et à Berlin dans environ une centaine de villes de garnison essentiellement en Sarre, en Rhénanie-Palatinat et au Bade Wurtemberg ou à Berlin : Achern - Althausen - Alzey - Andernach - Aulendorf - Bad Bergzabern - Bad Ems - Bad Godesberg - Bad Kreuznach - Bad Lauterberg - Bad Neuenach - Baden Baden - Balingen -Baumholden - Bendorf - Bergzabern - Berlin - Baumgarten - Bernkastel - Bingen - Birkenfeld - Bitburg - Boppart - Breihulen - Bühl - Calw - Coblence - Cochern – Constance - Dachau -Daun -Diez - Donaueschingen - Ebingen - Edenkoben - Ehingen - Emmendingen -Erzingen -Falkau - Finthen - Frankenthal - Frankfurt - Freiburg - Freudenstadt - Friedrichshafen - Friesenheim - Fritzlach -Fürth am wald - Germersheim - Giessen - Goslar - Gottmadingen - Grünstadt - Hachenburg - Hasborn - Hassloch - Hechingen - Hermerskeil - Herrenalb - Homburg - Horb - Homberg - Idar Oberstein - Iffezheim - Immendingen - Immenstadt - Ingelheim - Kaiserslautern - Kandel - Kappelrodeck - Karlsruhe - Kehl - Kenzingen - Kirchen - Kirchheimbolanden - Kirn - Konz - Kusel - Kyllburg - Lachen speyerdorf - Lahr - Lambrecht - Landau - Landstuhl - Langenargen - Laufenburg - Lindau - Linx - Ludwigshafen - Lörrach – Marburg - Mayen - Mayence - Meersburg - Mengen - Merzig - Messkirch - Metzingen - Montabaur - Murnau - Mülheim - Münsingen - Neunkirchen - Neustadt - Neustadt/Titisee - Neuwied - Niedermendig - Oberkirch - Oberlahnstein - Oberndorf - Oberwinter - Ochasenhausen - Offenburg - Oppenheim - Ottweiler - Pforzheim - Pfullendorf/Stetten - Pirmasens - Radolfzell - Ramstein - Rastatt - Ravensburg - Reichenbach - Renchen - Reutlingen -Rheinbischofsheim - Rheinfelden - Riedlingen - Rockenhausen - Rotenburg - Rotenfels - Rottweil - Saarbrucken - Saaburg - Sackingen - Sarrelouis - Salgau - Schopfheim - Sigmaringen - Simmer - Speyer - St Goar - St Goarshausen - St Ingert - Stetten - Stockach - Sulzbach - Tenningen - Tettnang - Traben/Trabach -Treves - Tübingen - Überlingen - Unterhausen - Vallendar - Vieux/Brisach - Villingen - Volklingen - Waldshut - Wangen - Weil am Rhein - Weingarten - Wengenrohr - Wetzlach - Wildbad - Wittlich - Wolfach -Worms -Zweibrücken -

dont 50000 à Baden-Baden et jusqu’à 13 000 hommes à Trèves ou ils représentaient dans chacune de ces deux villes environ 10 % de la population.

Alors que des milliers de civils et de militaires français ont ainsi séjourné plusieurs mois voire plusieurs années en Allemagne plus particulièrement en Rhénanie-Palatinat, au Bade-Wurtemberg et à Berlin et que la langue française est devenue la langue majoritairement apprise par les étrangers instruits en Allemagne pendant 250 ans de Louis XIV à la Première guerre mondiale et plus largement celle de la noblesse et de la grande bourgeoisie européenne, que reste-t-il de la langue française en Allemagne et de la langue allemande en France et quel est le niveau des échanges culturels en dépit des efforts de l’Office Franco-Allemand ?

S’agissant de la langue française et de l’influence culturelle de la France dans la Rive gauche du Rhin le Bade-Wurtemberg et même Berlin, il n’en reste guère de trace; seule exception la Sarre qui vient d’introduire courageusement le bilinguisme.

S’agissant de l’Allemand et de l’influence culturelle allemande en France, un constat aussi affligeant doit être fait.

A tel point que lors de la création de la Brigade franco-allemande en 1989, les autorités militaires ne trouveront rien de mieux que de choisir comme langue de travail l’anglais plutôt que de pratiquer le bilinguisme.

Non seulement les autorités militaires françaises en Allemagne n’ont rien fait pour inciter tous les jeunes Français qui sont encore vivants qui ont effectué leur service militaire en Allemagne jusqu’à la fin de la conscription en 1994 à apprendre l’Allemand alors pourtant que la France et l’Allemagne étaient depuis 35 ans membres fondateurs de l’Union Européenne et n’ont guère fait davantage après, avec les militaires français de carrière restés stationnés en Allemagne.

Bien au contraire, en France les autorités civiles ont tout fait en Alsace et dans la partie de la Lorraine germanophone depuis 100 ans, pour limiter non seulement l’usage mais l’enseignement de l’Allemand après la réintégration à la France de l’Alsace-Lorraine.

Pourtant il est évident que pour favoriser la libre circulation des personnes et des travailleurs mais également la cohésion de l’Union Européenne, la France aurait eu tout à gagner à l’instauration du bilinguisme en Alsace-Lorraine comme vient de le faire la Sarre et l’a toujours fait le Luxembourg, et les Länder de Rhénanie Palatinat et du Bade-Wurtemberg à privilégier l’enseignement du Français comme premier langue étrangère.

Il n’est pas normal que la proportion de Polonais qui parlent aujourd’hui l’allemand en Pologne soit très supérieure à celle des Français. En effet 26 % des Polonais savent parler allemand et seulement 25 % l’anglais (le nouveau président de l’Union Européenne Donald Tusk ne sait pas l’anglais et seulement ).

S’il serait normal que l’anglais, qui est la langue maternelle d’environ 13 % de citoyens européens de deux Etats européens, le Royaume Uni et l’Irlande, soit traité à égalité avec le Français langue maternelle de 13 % également de citoyens de trois Etats membres, au niveau des institutions européennes, quoique rentrés beaucoup plus tard dans l’Europe et si ce n’est l’inconvénient qu’il véhicule non plus comme il y a encore 40 ans la culture du Royaume Uni mais celle désormais des Etats Unis d’Amérique, qui nuit manifestement à la création de l’Unité Européenne, en revanche il est parfaitement anormal que l’allemand qui est la langue maternelle de deux Etats européens représentant environ 16 % des citoyens de l’Union soit réduit à la portion congrue comme tend à y être réduit le français.

La France qui s’est toujours voulue comme le moteur de l’Union Européenne porte une lourde responsabilité et notamment son armée qui disposait d’un facteur puissant d’intégration européenne qu’elle a négligé du fait de son aspiration chronique critiquable à réintégrer l’Otan.

Pourtant si les hommes politiques européens prenaient un peu la peine d’apprendre l’histoire de la Suisse et de l’observer comme un espèce de laboratoire de l’Union, ils sauraient qu’un débat virulent y est actuellement mené en Suisse latine et romande notamment contre la volonté des cantons de langues allemandes, à l’exception de ceux comme Berne ou Bâle situés sur la frontière linguistique, de privilégier l’enseignement de l’anglais comme première langue étrangère au détriment du français alors que les cantons romands continuent de vouloir privilégier l’allemand. En effet si en Suisse le français n’est la langue maternelle que d’un peu plus de 20 % des Suisses et l’allemand (à l’écrit, le dialecte à l’oral) celle de 70 %, l’enseignement comme première langue étrangère d’une des langues nationales a toujours fait consensus au niveau de la protection de la cohésion nationale, les Suisses ne pouvant qu’être épouvantés de la situation actuelle de la Belgique. A tel point que, bien que, comme les Lander allemands, l’enseignement relève de la compétence des cantons, il est de plus en plus sérieusement question d’inscrire dans la Constitution Fédérale le principe de l’enseignement obligatoire en premier langue étrangère nationale soit le français ou l’italien pour les alémaniques, le français ou l’allemand pour les italophones, et l’allemand ou l’italien pour les francophones. En outre comme la Sarre, les cantons situés sur la frontière linguistique français-allemand songent de plus en plus à y développer le bilinguisme sans pour autant que l’anglais du fait de sa plus grande facilité et son attractivité surtout culturelle soit prétérité par sa « relégation » comme deuxième langue étrangère enseignée car n’ayant pas vocation, aucun canton n’étant anglophone à devenir comme une cinquième langue nationale derrière l’allemand, le français, l’italien ou le romanche.

L’avenir pour les hommes politiques, les hommes d’affaires, les ingénieurs ….. est au trilinguisme et non au monolinguisme ce dont viennent de se rendre compte même les anglais qui découvrent le fait que la méconnaissance des langues étrangères nuit au commerce et dont le Premier Ministre a cru intelligent avec son sens de la provocation anti-européenne d’estimer qu’il fallait privilégier l’enseignement du chinois puisque la Chine est le principal marché mondial.

Félicitation encore au Lander de Sarre pour l’introduction du bilinguisme franco-allemand qui ne nuira pas pour autant à l’enseignement de l’anglais mais constitue un bel exemple pour l’osmose des populations sur les frontières linguistiques internes de l’Union.

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